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Le soutien à l'opposition rwandaise et particulièrement à Mme Victoire Ingabire

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 63 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 23/12/2010
    • de KILIC Serdar
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Le 14 octobre dernier, les autorités rwandaises ont procédé à l'arrestation de la présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), sous prétexte qu'elle participerait à la création d'une organisation terroriste. Ses partisans s'insurgent d'ailleurs de ce qu'ils n'ont pas encore reçu l'autorisation de lui rendre visite en prison.

    Pour rappel, cette militante, exilée en Hollande, était rentrée au pays, en janvier dernier, avec la ferme intention de se présenter aux élections présidentielles face au président sortant, Paul Kagame. Ce dernier ne lui en aura pas laissé l'occasion, puisqu'elle avait été déjà interpellée en avril et placée sous contrôle judiciaire.

    C'est donc un stade supplémentaire que viennent de franchir les autorités de ce pays en l'incarcérant. Cette action a été dénoncée par Human Rights Watch, l'organisation de défense des droits de l'Homme (qui déjà, dans les années 1990, avait dénoncé les exactions d'Hissène Habre et obtenu qu'il soit jugé pour crimes contre l'humanité pendant ses années de dictature au Tchad), qui a appelé le pays à autoriser l'opposition à exercer ses activités.

    A notre tour, ne devrions nous pas tirer la sonnette d'alarme et enjoindre le gouvernement rwandais à libérer cette opposante politique du pouvoir en place et à la laisser exercer ces actions de militantisme? N'avons-nous pas le devoir de dénoncer cette action et de soutenir, sans réserve, toute forme d'opposition politique démocratique? Je pense sincèrement qu'après tout ce qu'il a vécu, ce pays en a bien besoin.
  • Réponse du 19/01/2011
    • de DEMOTTE Rudy

    Les Gouvernements wallon et de la Communauté française, préoccupés par la nécessaire évolution du Rwanda vers une société plus démocratique et plus ouverte se retrouvent totalement dans le discours et l'approche adoptés par le Gouvernement fédéral dans ses relations avec ce pays.

    Il s'agit d'entretenir avec le Gouvernement de Kigali un dialogue régulier, ouvert et franc. Ce dialogue a lieu tant sur un plan bilatéral que multilatéral. Il se déroule de manière régulière dans le cadre de l'article 8 des Accords de Cotonou.

    Par ailleurs, les enceintes internationales - comme le Conseil des Droits de l'Homme à Genève ou encore l'organisation internationale de la Francophonie - offrent à la Belgique (et à travers elle à ses régions et communautés) la possibilité d'avancer des idées et recommandations en matière de droits de l'homme. Prochainement aura lieu à Genève la 10e session de l'Examen Périodique Universel des Droits de l'homme qui sera partiellement consacrée au Rwanda. A cette occasion, la Belgique souhaite aborder les questions liées à l'abolition de la peine de mort au Rwanda, la liberté d'expression et la révision des lois sur l'idéologie génocidaire. D'une manière générale, tous ces thèmes font partie de nos préoccupations constantes.

    Par ailleurs, à l'instar des autres partenaires occidentaux du Rwanda, je considère qu'il est important de prendre en compte l'histoire récente du pays. En effet, on ne peut se relever d'un génocide sans une évolution progressive et prudente. Dans le cas qui nous occupe, cette évolution est actuellement insatisfaisante sur le plan de la liberté d'expression. Toutefois, on constate quelques évolutions positives comme l'amélioration globale de la sécurité, l'évolution économique et sociale ou encore les initiatives prises dans le but d'améliorer le bien- être de la population. Ces éléments positifs permettent d'espérer que le Rwanda trouvera rapidement l'équilibre qui permet de construire une société pleinement démocratique.

    C'est pourquoi, nous devons rester attentifs à l'évolution de la situation au Rwanda et rester aux côtés de tous ceux et de toutes celles qui aujourd'hui oeuvrent en faveur de la démocratie.

    Enfin, il me paraît important de rappeler que le niveau d'échanges en matière de coopération entre Wallonie-Bruxelles et le Rwanda est relativement modeste ces dernières années, faute de sollicitations officielles. L'intervention de notre administration, Wallonie Bruxelles International, consiste surtout à essayer d'apporter des réponses aux demandes formulées par la société civile et ce, essentiellement, dans les domaines de la culture et du devoir de mémoire. Deux domaines qui illustrent parfaitement la préoccupation démocratique qui nous anime.