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Les filtres ultraviolets à la piscine de Mouscron

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 191 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 23/12/2010
    • de SAUDOYER Annick
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Il est très régulièrement question des divers soucis relatifs au chlore présent dans nos piscines, et surtout ses effets néfastes pour la santé. On le sait, le chlore, ou plutôt la chloramine, peut augmenter les risques d'affection ou de cancer.

    Je n'envisage toutefois pas de revenir ici sur ces problèmes qui ont déjà été longuement évoqués. Je souhaiterais par contre me pencher sur une solution éventuelle qui serait bénéfique pour la santé des nageurs.

    Il s'agit plus exactement du nouveau système que la direction de la piscine « Les Dauphins » envisage de mettre en place pour la fin de cette année 2010.

    Si Monsieur le Ministre accorde son feu vert pour l'octroi des subsides, la piscine de Mouscron sera en effet équipée d'un système ultraviolets idéal pour la santé de tous, nageurs et personnel de la piscine, puisqu'il désinfecte l'eau en utilisant moins de chlore.

    La filtration de réseau par U.V. tue les microbes mais élimine aussi un maximum de chloramines. L'usage de chlore est donc fortement diminué. Ce procédé U.V. est déjà utilisé assez souvent chez nos voisins français ou allemands, alors que la Région bruxelloise commence tout doucement à le généraliser dans ses bassins de natation. Le système serait par contre plus rare chez nous, en Région wallonne.

    De plus, il faut savoir que ces filtres ultraviolets ne sont pas seulement bénéfiques pour la santé, ils ont d'autres avantages. Ils sont tout d'abord plus économiques, puisque leur utilisation permet une baisse de la consommation de 30 à 40 %, d'où une action bénéfique certaine pour la nature. Enfin, le procédé améliore la sécurité du personnel de la piscine, qui ne doit plus ou quasiment plus manipuler de chlore gazeux.

    Aussi, je souhaiterais interroger Monsieur le Ministre sur les éléments suivants.

    Connaît-il des bassins de natation situés en Région wallonne qui utilisent le système des filtres ultraviolets? Combien sont-ils? Encourage-t-il ce type de procédé?

    Le système est-il réellement bénéfique pour la santé? Si c'est le cas, comment expliquer qu'il ne soit installé dans plus d'établissements?

    Quel est le coût d'un tel dispositif ?




  • Réponse du 03/02/2011
    • de ANTOINE André

    Je remercie l'honorable membre pour toute l'attention qu'elle porte à la modernisation de nos piscines et à travers cela, à ma volonté de voir nos bassins de natation se doter de techniques permettant d'annihiler les effets néfastes du chlore.

    A l'instar de bien d'autres infrastructures de ce type, la piscine «les Dauphins», après plus de 20 ans de bons et loyaux services (pas moins de 425 000 utilisateurs s'y pressent chaque année), nécessitait des travaux de réfection.

    L'une de ces rénovations devait permettre de renforcer l'attractivité et la sécurité de l'infrastructure ainsi que l'amélioration sensible de ses performances énergétiques, en complétant le système de filtration et de désinfection actuel par l'adjonction de générateurs d'ultraviolets.

    La décision des gestionnaires de cette piscine mouscronnoise de se diriger vers le système ultraviolet repose notamment sur l'expérience de nombreuses installations en Région bruxelloise et en France où pareil système est utilisé avec succès.

    Ces mêmes gestionnaires ont pris bonne note des réactions des utilisateurs qui se plaignaient de la forte odeur de chlore présente dans l'établissement, mais également de l'air pour le moins corrosif qui indisposait les nageurs, ainsi que, bien évidemment, les sportifs qui s'entrainaient assidument dans la perspective de leurs compétitions.

    En outre, il faut reconnaître que cet air corrosif attaque les structures du bâtiment et le béton s'en trouve dès lors détérioré.

    Le système ultraviolets est un procédé complémentaire à l'utilisation du chlore pour éliminer les sous-produits volatils du chlore, les chloramines. Ce qui de facto améliore sensiblement la qualité de l'air et efface l'odeur désagréable qui règne souvent dans nos piscines.

    Ce système est donc particulièrement intéressant pour le confort des utilisateurs, pour leur santé, pour la durabilité du bâtiment, mais aussi parce que ce système, même s'il faudra faire un bilan après une année d'utilisation, devrait permettre de diminuer la facture de chlore. De même, il devrait certainement permettre de revoir à la baisse les factures d'eau, étant donné que pour conserver un taux de chloramine dans la fourchette fixée par l'arrêté wallon du 13 mars 2003 portant sur les conditions sectorielles relatives aux bassins de natation, un renouvellement de l'eau du bassin est actuellement assez conséquent.

    L'exemple mouscronnois est édifiant de ce point de vue. Pas moins de 140 000 litres d'eau, qu'il faut chauffer, traiter, etc, sont nécessaires quotidiennement pour maintenir le taux de chloramine dans les normes. L'utilisation des lampes UV devrait permettre une baisse de consommation d'eau de 30 à 40 %. Une économie appréciable à la fois pour l'environnement mais aussi pour le budget de cette infrastructure grand public.

    Nonobstant les aspects positifs de cet outil, une adaptation à grande échelle n'est guère envisageable pour des raisons budgétaires. En effet, en Wallonie, pas moins de 92 bassins sont subsidiables par le SPW Infrasports. Toutefois, pour les nouvelles constructions, les alternatives seront encouragées.

    Dans le cadre du plan piscine, j'avais souhaité que des alternatives au chlore puissent se démarquer. Outre Louvain-la-Neuve et Saint-Vith, deux nouvelles infrastructures - projet Sportissimo à Rebecq et Virton - adapteront un système alternatif, celui du procédé de filtration cuivre-argent. La piscine de Couvin, quant à elle, a déjà opté pour le système ultraviolets, pour lequel il n'y a aucune contre-indication pour la santé des nageurs et du personnel, comme en atteste l'avis favorable rendu par le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, le 7 novembre 2006, relatif aux risques liés à l'utilisation de procédés mettant en œuvre l'utilisation d'un système de désinfection par ultraviolets.

    Si ce système ne bénéficie pas encore de toute la publicité due à son efficacité, il va sans dire que, toujours dans le cadre du plan piscine, les procédés alternatifs au chlore permettant une diminution drastique de son utilisation seront privilégiés. Le chlore a toujours bénéficié de ce que l'on appelle le principe de précaution parce qu'il s'agit incontestablement, à l'heure actuelle, du meilleur système pour éradiquer les bactéries présentes. Néanmoins, comme ont pu le démontrer les études du Professeur Alfred Bernard, le chlore comporte des inconvénients qu'il convient de garder à l'esprit.

    Dans la même idée, mon administration, après une étude convaincante sur l'amélioration des performances énergétiques des halls sportifs en 2010, mènera cette année une étude sur l'amélioration des performances énergétiques des piscines en Wallonie, dont un chapitre se penchera plus précisément sur les alternatives au chlore.

    En ce qui concerne le dossier de la piscine olympique «Les Dauphins», porté par l'intercommunale I.E.G., outre le nouveau dispositif de désinfection, ce dossier comporte également la réparation des toboggans nautiques ainsi que le remplacement des vitrages défectueux, pour un montant global de 181 358,03 euros HTVA.

    L'installation de filtres par rayonnement ultraviolets pour le traitement de l'eau des bassins prévoit également la mise en place des appareils de mesure et de régulation ainsi que de nouvelles cuves de stockage. Ce pan du dossier s'élève à lui seul à 142 832,72 euros HTVA. L'intervention régionale s'élèverait dès lors à 126 470 euros. Ce dossier est toujours soumis à l'analyse au sein de mon cabinet.

    Par ailleurs, ce dispositif a déjà été installé dans le courant du mois de décembre lors de la fermeture annuelle de la piscine. En effet, vu l'urgence des travaux, j'ai accordé aux intéressés la possibilité de réaliser les travaux nécessaires sans attendre la signature de la promesse ferme de subvention. Si cette mesure permet, dans le cadre du décret du 27 février 1999 relatif aux subventions octroyées à certains investissements en matière d'infrastructures sportives, de préserver le droit de subvention, elle ne constitue pas une promesse ferme d'intervention.

    J'espère avoir pu vous apporter les apaisements nécessaires.