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Les illuminations des villes et des communes lors des fêtes de Noël

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 234 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 03/01/2011
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Dans de nombreuses communes, les fêtes de Noël ce sont des routes blanches qu'il faut déneiger et des guirlandes lumineuses qui réchauffent hôtel de ville, bâtiments publics et rues du centre.

    Loin d'être inutiles (attraits touristique et commercial, mise en valeur du patrimoine, des rues et des vitrines), ces investissements n'en restent pas moins coûteux pour les finances publiques. Et pourtant, un bon éclairage peut rapporter gros, pour autant que les administrations saisissent l'opportunité d'innover et de surfer sur la tendance des économies d'énergie.

    Quelles sont à cet égard les règles suivies par les administrations wallonnes? Ont-elles été sensibilisées par le paramètre des économies d'énergie? Comment? Quelles sont les bonnes pratiques développées? Des résultats significatifs ont-ils pu être engrangés? Lesquels?

    Des aides spécifiques existent-elles pour les communes qui s'inscriraient volontairement dans une politique attentive aux économies d'énergie? Lesquelles? Des projets pilotes pourraient-ils être lancés?
  • Réponse du 24/01/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Avant toute chose, je tiens à préciser à l'honorable membre que la question très intéressante qu'il m'a adressée relève principalement des compétences de mon Collègue le Ministre Paul Furlan, Par conséquent, la réponse que je lui adresse apporte un éclairage purement énergétique, technique et chiffré à la problématique.

    Depuis plusieurs années, des voix s'élèvent contre les « gaspillages » d'énergie engendrés par les illuminations de fin d'année ainsi que par la trop longue période d'allumage de ces illuminations qui s'étale en général de fin novembre à début janvier.

    Selon un inventaire de l'ancienne «DGTRE» effectué en 2007, on estime que les illuminations de fin d'année représentent environ 5 % de la consommation électrique annuelle liée à l'éclairage public.

    Rappelons que la consommation électrique annuelle de l'éclairage public communal wallon s'élève à 248 GWh selon un inventaire également réalisé en 2007 et que cette consommation représente environ 50 % de la facture électrique des communes.

    Ces illuminations interviennent à une période de l'année caractérisée par une forte augmentation de la consommation électrique qui est principalement due aux journées de plus en plus courtes et à l'utilisation de chauffage électrique d'appoint.

    Or, durant ces pics de consommation électrique, les producteurs ne peuvent répondre à la pointe de la demande qu'en recourant à nos plus anciennes centrales thermiques, rendant ces consommations fortement émettrices de gaz à effet de serre.

    Pour des raisons entre autres touristiques et commerciales (1), les élus n'hésitent pas à consacrer un budget non négligeable pour embellir leur ville en créant des ambiances nocturnes agréables, propices à la flânerie et accompagnent souvent ces illuminations d'un véritable programme festif.

    Il pourrait néanmoins être intéressant de sensibiliser les communes qui n'ont pas déjà réfléchi à la problématique, aux excès de dépenses d'énergie, sans pour autant leur demander la suppression de toutes les décorations lumineuses, en leur proposant les alternatives suivantes :
    - le remplacement, au fur et à mesure de leur obsolescence, des décorations équipées de lampes à incandescence par des décorations équipées de LEDs qui, même si elles sont plus chères à l'achat (20 à 30 %), consomment non seulement moins, mais ont une durée de vie beaucoup plus longue. Cette efficacité énergétique améliorée par l'utilisation des LEDs ne doit cependant pas justifier une multiplication du nombre de lampes, au risque de perdre d'un côté ce qui a été gagné de l'autre comme c'est le cas avec l'éclairage décoratif;
    - au-delà du renouvellement des illuminations, des économies peuvent aussi s'envisager grâce à une réduction de la période et de la durée des illuminations (nombre de jours et durée par jour). Des illuminations limitées aux périodes du soir et du matin remplaceront avantageusement un éclairage nocturne complet et permettraient un gain de plus de 50 % des consommations générées (2). Pour les communes dont l'alimentation des illuminations de Noël se fait à partir du réseau d'éclairage public (qui reste allumé toute la nuit), la réduction de la durée d'illumination impose la séparation de ces deux réseaux ou la mise en place d'interrupteurs spécifiques aux illuminations;
    - la limitation du périmètre et des emplacements illuminés est également source d'économies d'énergie (artères principales et place communale);
    - une réflexion peut aussi être effectuée sur le remplacement de certaines illuminations par des décorations non électriques (systèmes réfléchissants, décoration des sapins avec des guirlandes non lumineuses, décoration des bâtiments avec des guirlandes de sapins, ...);
    - la mise en place de compteurs spécifiques aux différents secteurs illuminés permettra un suivi plus fin des consommations liées aux illuminations et plus généralement aux consommations liées aux fêtes de fin d'année par la collectivité;
    - enfin, l'équipement de certains motifs d'une batterie et de mini-panneaux solaires pour leur alimentation contribuera aussi à réduire les consommations.

    Les pistes pouvant simplement être intégrées dans la gestion annuelle de ces éclairages de Noël ne manquent donc pas.



    (1) Pour certaines villes, le chiffre d'affaires généré en période de fêtes de Noël par leurs commerçants peut dépasser le quart de leur chiffre d'affaires annuel.
    (2) A titre d'exemple, la période d'illumination de la Ville de Liège, s'étend du 26 novembre 2010 au 9 janvier 2011, de 15h30 à minuit et de 7h30 à 9h.