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Le label Max Havelaar

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 134 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 03/01/2011
    • de KILIC Serdar
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Il y a 232 ans, le label Max Havelaar naissait des oeuvres de Francisco Van der Hoff. Ce prêtre ouvrier, âgé maintenant de 71 ans, s'était lancé dans la bataille pour l'égalité de traitement et le respect de la dignité des petits producteurs. C'est ainsi qu'il rencontre des producteurs de café qui survivent à peine grâce à leur production. C'est en découvrant que les acheteurs intermédiaires leur achetaient leu récolte au tiers du prix du marché qu'il a décidé de créer ce label.

    A l'heure qu'il est, ce sont pas moins de 1.500.000 producteurs de par le monde qui vivent du commerce équitable.

    Tout comme Monsieur le Ministre, si je considère l'économie de marché et une certaine forme de capitalisme comme nécessaires, je pense que respecter les producteurs, les éleveurs, les fermiers est essentiel pour notre société. Des initiatives comme celle de ce prêtre sont essentielles. Voilà pourquoi il me semble nécessaire de soutenir comme il se doit ce genre d'initiative.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me dire s'il estime également qu'il faut soutenir de telles actions et, si oui, par quels moyens ? Quelle est sa politique en la matière ?

    Je sais que notre société est fondée sur le libre marché. Mais ne doit-on pas dénoncer les exploitants du travail des autres et favoriser ceux qui négocient honnêtement avec les producteur ? N'avons-nous pas comme mission de protéger également le consommateur en valorisant les produits de meilleure qualité et en respectant les êtres humains ?
  • Réponse du 26/01/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le commerce équitable se fonde notamment sur l'article 36 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme: « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant, ainsi qu'à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine. »

    Outre sa contribution à la réduction de la pauvreté, le commerce équitable constitue par ailleurs un outil de développement économique qu'il convient de soutenir.

    Concrètement, en Wallonie, trois pistes ont été suivies pour favoriser le développement d'initiatives de commerce équitable.

    1. Réduire les coûts et améliorer le soutien
    Les entreprises ayant pour objet principal la vente au détail étaient exclues du champ d'application du dispositif APE. Le Gouvernement wallon du 5 décembre 2008, dans son plan d'actions anti-crise, a décidé d'ouvrir le bénéfice de l'APE « marchand » au commerce de détail et aux entreprises actives dans le commerce équitable afin de leur permettre de bénéficier d'aides à l'emploi.


    2. Améliorer la professionnalisation du secteur et favoriser les collaborations entre les acteurs
    Le nombre croissant d'acteurs et, plus généralement, le développement du secteur imposaient la mise en place d'une Fédération professionnelle du commerce équitable.
    Cette fédération, la Belgian Fair Trade Federation s'est progressivement mise en place et a été officiellement lancée en 2010. Elle a été créée, avec le soutien de la Wallonie, afin de permettre à la région de disposer d'un interlocuteur unique représentatif d'un secteur en pleine mutation, mais aussi afin de rassembler les énergies et susciter des adhésions dans le secteur des PME pour lesquelles la mise en œuvre des standards du commerce équitable est un objectif central et prioritaire.


    3. Améliorer le financement
    Des fonds de placement éthiques peuvent être sollicités pour répondre aux besoins en capitaux et en trésorerie des entreprises du commerce équitable. En outre, via le groupe SOWALFIN et plus précisément la SOCAMUT, un système de garantie bancaire pour les prêts ou les participations en capital peut être élaboré.


    Par ailleurs, dans le cadre du Plan Marshall 2.Vert, il a été décidé d'accorder des bourses de préactivité «artisanat et développement durable» afin de stimuler la création et la diversification des activités artisanales.

    Lorsqu'on parle de commerce équitable, il faut bien garder à l'esprit qu'il y a un décalage important entre la notoriété du concept et le passage à l'acte des consommateurs.

    C'est pourquoi des actions de sensibilisation comme la Semaine du Commerce équitable, également soutenue par la Wallonie, sont indispensables. Force est de constater que ce type de manifestation rencontre un succès croissant, même si dans la partie francophone du pays, l'engouement s'est manifesté plus tardivement qu'en Flandre.

    Ce relatif retard est en train de se résorber; la preuve en est qu'en 2010, la Ville de Mons a reçu le premier titre de « Commune du commerce équitable» de Wallonie. Ce titre honorifique, d'ailleurs décerné par Max Havelaar en Communauté française, récompense les entités locales engagées dans un programme de sensibilisation au commerce équitable et de soutien à la consommation de produits équitables. Cette campagne participative implique la contribution d'une diversité d'acteurs locaux : administration, commerces, horeca, écoles, institutions, associations et entreprises.

    J'espère à travers les initiatives évoquées, convaincre l'honorable membre de l'intérêt que je porte au commerce équitable.