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Le développement de la SONACA en Chine au détriment de Gosselies

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 138 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 03/01/2011
    • de KILIC Serdar
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Depuis 2000, la SONACA est entrée dans une phase d'internationalisation, en s'implantant notamment à Wichita (USA), à Montréal (Canada) et sur trois sites au Brésil.

    Une nouvelle étape va être franchie bientôt avec la construction d'une usine en Chine, plus précisément à Tianjin, à quelques 200 km de Pékin. Le site devrait ouvrir ses portes dès 2011 et sera axé sur l'assemblage des bords d'attaque des ailes d'Airbus A320.

    Ce choix de l'implantation chinoise a, néanmoins, été quasiment imposé par l'avionneur européen qui tente ainsi de gagner la partie sur son plus gros concurrent, Boeing. Il a d'ailleurs lui-même construit une usine à Tianjin pour assembler ses A320 destinés au marché chinois.

    Bien entendu, même si cela représente une contrainte de prime abord, la SONACA en tirera bénéfice en ayant désormais un pied dans ce pays en voie de développement économique exponentiel. Après 2008 et 2009, années catastrophiques qui ont obligé le groupe à se restructurer en sacrifiant 700 emplois, dont 450 rien qu'en Belgique, cela devrait être de bon augure pour le groupe carolo.

    Ma seule crainte est que la majorité de l'activité ne soit prévue que sur le sol chinois, au détriment du site de Gosselies. Monsieur le Ministre peut-il m'informer quant au redéveloppement des activités en Wallonie?
    Les espoirs se concrétiseront-ils, comme semble le suggérer le rappel à Charleroi de travailleurs victimes de la restructuration des dernières années?
  • Réponse du 04/02/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La phase d'internationalisation entamée par la SONACA il y a une dizaine d'années consistait, et consiste toujours d'ailleurs, en une opération de « survie » du groupe au niveau mondial.

    En effet, une présence de la SONACA sur le continent américain avait pour but de se faire connaître auprès de Boeing et d'espérer ainsi pouvoir à terme obtenir des contrats.

    Et la présence au Brésil s'est avéré être un choix stratégique particulièrement opportun compte tenu de la croissance économique majeure de ce pays, au-delà du fait que les implantations réalisées faisaient partie d'accords avec Embraer visant à offrir un minimum de retombées en terme d'activité économique localement.

    Dans le même registre, le transfert de la production de certains A-320 en Chine est un engagement contractuel que SONACA a dû prendre envers Airbus pour obtenir le package des bords d'attaque sur l'A-350.
    Il convient de noter cependant que le transfert ne concerne qu'une partie des A- 320: jusqu'à 4 par mois, ce qui représente de l'ordre de 10 % du volume total des A-320.

    En outre, le transfert ne concerne que l'assemblage final : les kits de pièces seront produits à Gosselies (certaines pièces au Brésil), et envoyés en Chine.

    L'obtention du contrat A-350 était très important pour la SONACA : il constitue le remplaçant de l'A-330 et son impact sur l'emploi à Gosselies est très important, beaucoup plus que le volume d'A-320 transférés.

    En outre, il s'agit d'un avion "phare" pour les années à venir (technologies composites) dont le risque industriel est très faible.

    Enfin, en termes de retombées à plus long terme, ce développement de SONACA en Chine devrait permettre à la société de se positionner sur les futurs avions chinois (COMAC), avec un bénéfice direct pour Gosselies, tant pour le bureau d'étude que pour le département GPE, les pièces de tôlerie lourde devant probablement toujours être produites à Gosselies.