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"le bilan Cancun : comment les villes wallonnes vont-elles s'adapter ?"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 203 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 03/01/2011
    • de CREMASCO Veronica
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville

    J’ai eu déjà l’occasion d'interpeller Monsieur le Ministre en juin dernier sur l’avenir de la Politique Fédérale des Grandes Villes, et d’ainsi espérer attirer son attention sur l’enjeu d’une politique urbaine à l’échelle de la Wallonie.

    Aujourd’hui, le sommet de Cancun a mis très clairement en évidence le rôle crucial des villes dans le réchauffement climatique. En effet, l’impact des villes est énorme : elles regroupent la majorité de la population, sont de très grosses émettrices de CO2 ; (3/4 des émissions mondiales proviennent des villes), consommatrices et organisatrices de flux en tous genres, etc. Les villes peuvent donc considérablement changer la donne.
    Elles sont les nœuds -les hubs- du problème, … ou de la solution.

    Même si on ne veut pas voir la problématique sous cet angle pro-actif, il faudra à tout le moins réfléchir les plans d’adaptation de nos villes pour qu’elles puissent faire face aux dérèglements climatiques. En effet, l’environnement urbain artificiel et construit est extrêmement sensible aux dérèglements climatiques : inondations, fortes chaleur, etc.
    C’est pourquoi de grandes villes comme Londres, Rotterdam, …et Bruxelles -pour ne prendre que quelques exemples européens- ont déjà préparé leurs plans d’adaptation.

    En ce qui concerne Bruxelles, Mme Huytebroeck déclarait dans le Soir du 9 décembre 2010, qu’elle lançait une étude pour élaborer une stratégie d’adaptation d’ici 2012-2013, les coûts d’adaptation étant moins élevés lorsque les politiques sont anticipées. En effet, si certaines mesures sont déjà prises (plan pluies, toitures vertes, maillage vert…) pour contribuer à atténuer les impacts du réchauffement, il faut évidemment aller beaucoup plus loin.

    Si partout on cherche à densifier l’habitat, il faut le faire intelligemment. Pour éviter que des milliards de gens s’enferment dans les fours du futur. M DE MUELENAERE (Le Soir du 9 décembre)

    Dès lors, ma question sera toute simple : Quid pour les villes wallonnes?
    Existe-t-il une étude en cours ou à venir sur une politique des villes durables ?
  • Réponse du 10/03/2011
    • de FURLAN Paul

    On ne peut que se féliciter que l'accord de Cancun, même si il ne s'agit pas encore d'un accord contraignant, présente néanmoins certaines avancées. Et comme l'honorable membre le souligne, il a également mis en évidence le rôle des villes dans le réchauffement climatique ce qui ne devrait pas être une surprise.

    A l'échelle mondiale, les villes concentrent en effet la majorité de la population et des activités économiques, entre autres. Elles émettent donc une part très importante de CO2. Certaines mégalopoles sont déjà confrontées aux problématiques climatiques et on connait, à tout le moins on le pressent, les impacts potentiels sur les populations, particulièrement les plus défavorisées.

    Et oui, certaines villes telles que Londres et Rotterdam mais aussi New York et Bangkok, confrontées depuis déjà de nombreuses années à des problématiques telles (particulièrement la montée des eaux) que leur survie est menacée, ont heureusement préparé leurs plans d'adaptation.

    Comme l'honorable membre doit le savoir, les villes représentent de véritables moteurs économiques pour la Wallonie et constituent un formidable enjeu de développement. De cela il faut être conscient mais sans en oublier les enjeux. Il est en effet nécessaire de se rappeler que les villes wallonnes comme européennes concentrent à la fois richesses et pauvreté. Les centres urbains rencontrent à l'heure actuelle des difficultés spécifiques tant d'un point de vue social et économique, qu'environnemental. Agir sur la ville, passe donc par la mise en œuvre de politiques sectorielles mais aussi et surtout par leur coordination et une vision partagée (particulièrement au niveau environnemental en vue d'enrayer la spirale du réchauffement climatique). C'est dans ce but que je souhaite organiser en 2011 un colloque sur la politique de la ville en Wallonie, dans le sens d'une politique de la Ville intégrée (et donc durable) telle que préconisée par la Charte de Leipzig, les déclarations de Marseille et de Tolède.

    Je comprends les interrogations de l'honorable membre quant à l'avenir de l'urbanisation et plus globalement, de l'aménagement du territoire: comment va t'on « reconstruire la ville sur la ville », densifier l'habitat, développer des modes de transport peu polluant en améliorant l'accessibilité des centres urbains, etc. tout en garantissant des conditions qualitatives de vie urbaine?

    J'entends bien qu'à Bruxelles, Madame Huytebroeck a déclaré qu'elle lançait une étude pour élaborer une stratégie d'adaptation d'ici 2012 - 2013.

    A ce sujet, je me rappelle que le Gouvernement wallon, à travers la Déclaration de politique régionale, s'est engagé à poursuivre dans la dynamique initiée par le Plan Air-Climat et le Plan pour la maîtrise durable de l'énergie une stratégie qui permette de réduire nos émissions de 30 % d'ici 2020 et de 80 à 95 % d'ici 2050. Et ce en adoptant un décret régional «climat» qui inscrira dans la législation des objectifs généraux et sectoriels de réduction des GES et de protection de l'environnement ainsi que les instruments à mettre en œuvre pour y parvenir. Il s'agira alors d'évaluer l'impact des villes et pour les villes ainsi que de tous les secteurs (industriel, économique, domestique, transports, etc.). J'attends donc avec impatience que mes collègues en charge de la matière nous fassent part de l'avancement des travaux à ce sujet.