Le soutien de la Région wallonne aux grands acteurs démocratiques mondiaux

• Session : 2010-2011
• Année : 2011
• N° : 82 (2010-2011) 1

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• Question écrite du 11/01/2011

  • de KILIC Serdar
  • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
  
  Il y a quelques semaines, nous avons appris avec bonheur la libération de la dissidente birmane Aung San Suu Kyi. Cette ancienne lauréate du Prix Nobel de la Paix a passé les 18 derniers mois en résidence sous surveillance permanente. Dans ce pays plongé dans la nuit, dirigé par une junte militaire dictatoriale, elle reste une lueur d'espoir pour des millions de concitoyens.
  
  Depuis toujours, la Communauté internationale l'a soutenue et a permis sa libération grâce à la pression qu'elle exerce sur le pouvoir en place. Il en va de même pour le nouveau lauréat du Prix Nobel de la Paix, Liu Xiaobo. Je pourrais ainsi continuer la liste de ceux qui, au quotidien, luttent pour la liberté et la démocratie.
  
  Nous sommes Monsieur le Ministre et moi-même persuadés du bien-fondé de leurs actions et ne demandons qu'à les soutenir. Voilà pourquoi je vous pose à Monsieur le Ministre Président la question de savoir comment nous pourrions, en Région wallonne, marquer notre soutien à ces acteurs de la liberté et de la progression de l'humanité ?

• Réponse du 28/01/2011

  • de DEMOTTE Rudy
  
  D'une manière générale, les coopérations internationales de la Wallonie et de Bruxelles s'inscrivent principalement dans un cadre institutionnel. Ceci implique que nos interlocuteurs privilégiés sont des membres ou des agents des gouvernements de nos pays partenaires.
  
  Par ailleurs, il semble extrêmement difficile voire impossible de limiter nos contacts internationaux aux seuls pays qui nous paraîtraient totalement irréprochables sur le plan des droits de l'homme et de l'Etat de droit. On peut d'ailleurs s'interroger sur le critère absolu qui pourrait être utilisé en la matière. Ainsi, même des pays comme la France - considérée comme «la patrie des droits de l'Homme» - ou la Belgique font parfois l'objet de critiques émanant d'instances internationales ou supranationales.
  
  Ce double préalable étant posé, il convient de rappeler que des valeurs fondamentales comme l'Etat de droit, l'égalité hommes-femmes, le respect des minorités ou le renforcement des sociétés civiles sont le véritable moteur de notre action internationale.
  
  En ce sens, nos programmes de travail rappellent, en préambule, les grandes valeurs qui fondent notre coopération internationale. En application de quoi, nous proposons et soutenons des projets s'inscrivant dans ces objectifs. Ce qui implique, parfois, des négociations ardues.
  
  Les récents événements de Tunisie sont l'occasion de rappeler que notre coopération avec ce pays, y compris dans les textes bilatéraux, traduisent directement la volonté de promouvoir ces valeurs. Plusieurs projets sont ainsi liés à la liberté de la presse, au renforcement de la société civile ou aux échanges de jeunes.
  
  Dans cet esprit, dans le cadre du programme «Dialogues et modernités », proposé aux 3 pays du Maghreb, des rencontres ont eu lieu sur des sujets parfois même sensibles comme la démocratisation. WBI et notre délégation à Tunis ont ainsi organisé récemment un forum consacré au thème «Démocratisation et développement durable au Maghreb et en Europe». Son objectif était de valoriser l'expertise de la Wallonie et de Bruxelles en matière de soutien à la société civile et de souligner le rôle des migrants en Belgique dans le processus démocratique. Des participants provenaient du Maroc, d'Algérie, d'Arabie Saoudite et du Liban. Les actes de ce forum ont été publiés en 2010.
  
  Par ailleurs, dans le cadre de la Présidence belge de l'Union européenne, WBI a organisé, avec les ministères des affaires étrangères des vingt-six autres Etats membres, une réunion consacrée au dialogue Europe-pays du Maghreb et du Machrek autour des valeurs de la modernité, parmi lesquelles les valeurs universelles, comme les droits de l'homme. Les invités arabes à cette rencontre, choisis pour leur engagement dans la défense de ces valeurs, ont grandement apprécié cette initiative.
  
  Les exemples pourraient être multipliés. Ils concernent la RDC (soutien à la presse indépendante), le Vietnam (thème prioritaire de l'Etat de droit) ou encore le renforcement de la société civile dans des Etats qui ont connu une transition vers la démocratie.
  
  WBI a participé, sous l'égide d'EUNIC - le réseau européen des Instituts culturels - à une rencontre «Dialogue culture Europe-Chine». Dans des conditions pourtant difficiles, l'expert choisi a évoqué la question des libertés.
  
  Ces quelques exemples indiquent donc le sens de notre action et soulignent combien la préoccupation de servir nos valeurs, au travers de nos relations internationales, est constamment présente dans notre action et qu'elle s'exprime malgré les contraintes inévitables liées au contexte institutionnel dans lequel cette action est menée.