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Les 2,2 % d'inflation

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 151 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 11/01/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Selon Eurostat, l’inflation dans la zone euro a été, pour le mois de décembre 2010, de 2,2 % (contre 1,9 % au mois de novembre). C’est plus que la Banque centrale européenne ne tolère à moyen terme. Va-t-elle réagir par une augmentation des taux d’intérêt ?

    Même si le taux d’inflation varie de pays à pays, la réaction de la BCE nous concerne directement parce que d’elle dépendra le fait de voir si l’économie aura accès aux emprunts plus chers ou moins chers.

    Une telle réaction risque évidemment de freiner l’élan timide sur le plan économique et d’entraîner un ralentissement en matière de création d’emplois.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de cette situation ? Y a-t-il lieu de s’inquiéter ? Ou de préparer déjà une réponse préventive ?

    Quel va être l’impact de ce taux d’inflation sur nos relations commerciales au sein et en dehors de l’UE ? Doit-on craindre le risque qu’une dévaluation de l’euro par rapport au dollar provoque un renchérissement des importations de matières premières et d’énergie ?
  • Réponse du 02/02/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Malgré la mission lui incombant visant à maintenir une inflation inférieure mais proche de 2 %, la Banque Centrale Européenne a décidé, le 13 janvier, de laisser inchangés ses taux directeurs.

    Selon son Gouverneur, Monsieur Jean Claude Trichet, cette hausse inflationniste est principalement due à une augmentation des prix énergétiques. Ainsi, ajustée pour neutraliser l'impact de la hausse du prix de l'énergie, l'inflation se situerait environ à 1 %.

    Le Président de la BCE a toutefois déclaré qu'il n'excluait pas, si nécessaire, d'ici la fin de l'année, une augmentation de son taux d'intérêt de refinancement qui est actuellement situé à 1 %. Lorsque que sont pris en compte la conjoncture actuelle et les prévisions indiquant une évolution stable de l'inflation, la décision de la BCE paraît justifiée et raisonnable.

    L'impact sur nos relations commerciales avec les partenaires de la zone euro ne peut réellement s'appréhender en prenant en compte la croissance inflationniste globale de l'espace monétaire commun. Eu égard au mécanisme belge d'indexation des salaires, il faudrait pour déterminer les conséquences sur les relations avec nos partenaires européens, prendre en considération les différences de croissances d'inflation entre les pays.

    Il convient de rappeler que l'indexation des salaires ne relève pas de la compétence du Gouvernement wallon.

    Pour ce qui concerne l'impact sur les relations avec les pays tiers, il faut tout d'abord rappeler que l'inflation est principalement due aux importations de pétrole. Cette hausse peut dès lors augmenter le volume des importations européennes et, par conséquent, avoir un impact sur la balance commerciale.

    Cependant, l'évolution des prix énergétiques affectant tant les entreprises européennes qu'étrangères, la position de l'industrie de la zone euro ne devrait se détériorer par rapport à celle de ses concurrents. D'ailleurs, ce sont les entreprises qui consomment le moins au niveau énergétique ou qui ont recours à des énergies alternatives qui se retrouvent avantagées par cette situation. Les incitants de la région concernant la protection de l'environnement et l'utilisation durable de l'énergie sont dès lors plus que d'actualité.

    Une dévaluation notamment par rapport au dollar rend les importations énergétiques et de matières premières plus chères. La valeur d'une monnaie d'un pays ou d'une région monétaire dépend effectivement de ses taux d'intérêts influencés eux-mêmes par la banque centrale, et de son taux d'inflation mais également de ses fondamentaux économiques, de sa balance commerciale et des anticipations des investisseurs.

    Si la valeur de l'euro devait diminuer dans les prochaines semaines par rapport au dollar, l'inflation et les taux d'intérêts de la zone Euro pourraient ne pas être considérés comme (seuls) responsables. En effet, l'inflation américaine en 2010 et le taux actuel de refinancement de la Fed se situent respectivement à 1,5 % et à 0,25 %. D'autres facteurs, comme les fondamentaux économiques ou les anticipations des investisseurs, ne devraient pas être ignorés pour analyser l'évolution de la valeur de la monnaie unique.