La fin annoncée de Warneton Industrie en 2003
- Session : 2001-2002
- Année : 2002
- N° : 20 (2001-2002) 1
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Question écrite du 22/07/2002
- de BERTOUILLE Chantal
- à KUBLA Serge, Ministre de l'Economie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles
Le Hainaut occidental vient, en l'espace de quelques semaines, de vivre coup sur coup les heures les plus sombres de son histoire en matière d'emploi.
Après les 300 postes chez Casterman à Tournai, on parle à nouveau d'une perte de 200 emplois à l'horizon 2003 pour Warneton Industrie.
Cette entreprise, aujourd'hui sous la coupe du groupe finlandais Sanitec, est en difficulté depuis de très nombreuses années.
Pour rappel, voici quelques années, plus de 360 personnes travaillaient dans les locaux de Warneton Industrie dans le cadre de la production de produits sanitaires, lavabos et cuvettes de WC.
Faisant suite à ses difficultés, la direction finlandaise a lancé en 2000 un vaste plan de relance. Celui-ci prévoyait le licenciement de près de 140 personnes, la réduction de la production de 500.000 à 380.000 unités ainsi qu'une diminution du prix unitaire. Ce plan de relance fut un échec. En effet, si près de 130 personnes ont été licenciées et si la production a été diminuée, le prix unitaire a, quant à lui, augmenté de près de 2 euros.
Face à ce constat d'échec, la direction finlandaise envisage dès lors, dans l'immédiat, de procéder au licenciement de 20 personnes et d'à nouveau réduire la production avec, à terme, pour l'horizon 2003, une réellement menace de fermeture de l'entièreté de l'usine si la rentabilité n'était pas retrouvée.
De nombreux emplois ont déjà été perdus et il est à craindre, dans les prochaines semaines, de nouveaux licenciements. Une cellule de reconversion, tant pour les employés que pour les ouvriers de Warneton Industrie a-t-elle été créée ?
Où, concrètement, ceux-ci peuvent-ils s'adresser ?
Si la situation est catastrophique, je tiens cependant à rappeler que l'entreprise n'est pas encore fermée, ni même déclarée en faillite. La Région wallonne a-t-elle déjà été contactée par les représentants de l'entreprise ?
La région de Comines-Warneton et celle du Hainaut occidental, en général, a déjà été très
durement touchée par des drames économiques de grande ampleur ces dernières années. C'est pourquoi j'invite Monsieur le Ministre à être particulièrement attentif à ce dossier en vue d'éviter un nouveau drame social dans une région trop durement touchée par le chômage.
Réponse du 27/08/1902
- de KUBLA Serge
“Warneton Industrie” connaît en effet des difficultés depuis de nombreuses années et présente des résultats d'exploitation négatifs depuis 1995. Son actionnaire la “N.V. Koninklijke Sphinx Gustavsberg” a recapitalisé l'entreprise à trois reprises depuis 1995 et a, par ailleurs, remboursé en décembre 2001 le solde de ses engagements contractés vis-à-vis de la Région wallonne en 1991 dans le cadre de la “S.A. Novoboch”.
Aujourd'hui, l'actionnaire de “Sphinx”, la “S.A. Santec Corporation”, radiée de la Bourse d'Helsinki, et détenue par “BC Partners”, groupe européen d'investisseurs privés, a décidé de ne plus financer les pertes de la société dans le futur. En effet, le plan de restructuration mis en oeuvre en 2000 n'a pas, loin de là, donné les résultats attendus, compte tenu entre autres, de la faiblesse du marché allemand, de la modification du mix produit et d'un volume de vente inférieur de quelques 28% au plan.
Compte tenu de cette évolution, des mesures sont à l'étude pour atteindre un résultat d'exploitation positif pour le début 2003. A défaut, la fermeture de l'entreprise risque d'être inéluctable.
A ce stade, la Région wallonne n'a pas encore été contactée.
Pour ce qui concerne la création d'une Cellule de reconversion, outre que cela ne relève pas de mes compétences, il m'apparaît aujourd'hui que la question est prématurée.