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Le sable, le sel et les stations d'épuration

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 452 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 18/01/2011
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Ces dernières semaines, des tonnes de sel et de sable ont été épandues en masse sur les routes.

    Au vu du cycle de l’eau, le sel et le sable se retrouvent, en partie, dans les stations d’épuration.

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser si les quantités de sel et de sable retrouvées dans les stations d’épuration ont été plus importantes suite aux intempéries que nous venons de subir ? Celles-ci ont-elles une incidence sur le fonctionnement de ces stations ? Engendrent-elles des dégâts particuliers sur les équipements électromécaniques des stations de pompage? Un contrôle particulier est-il envisagé ainsi qu’un entretien plus spécifique ?
  • Réponse du 03/03/2011
    • de HENRY Philippe

    Comme l'honorable membre le sait, cette période hivernale a été particulièrement exceptionnelle en termes d'épandage. Par ailleurs, il faut préciser que l'utilisation de sel et de sable sur nos routes est fort variable d'une commune à l'autre.

    Il est bien évident que la majeure partie du sable et du sel épandu en zone urbanisée se retrouve pour l'essentiel dans le réseau de collecte d'eaux usées et donc in fine, en grande partie, en tête des stations d'épuration. Face à ce constat, quelles en sont les conséquences pour les différents ouvrages d'assainissement?

    Concernant le sable, il est important de rappeler que celui-ci a des conséquences sur l'usure des équipements électromécaniques présents dans l'ensemble des ouvrages d'assainissement.

    Toutefois, pour ce qui est du sable de déneigement épandu, il est difficile aujourd'hui d'en évaluer l'impact direct dans la mesure où les exploitants manquent de recul pour quantifier celui-ci. Tous les exploitants s'accordent cependant à dire que, d'une manière générale, cet impact reste limité en rapport à la quantité globale de sable extrait des ouvrages d'assainissement.

    Il faut d'ailleurs noter qu'à ce jour, il n'y a eu qu'un seul cas avéré de problème lié aux sables de déneigement sur l'une des stations d'épuration de la Région wallonne. Pour ce cas isolé, un dégrilleur plus conséquent a dû en effet être mis en service au cours de l'année 2008 sur la station de Louveigné.

    A la lumière de ces différents éléments, il apparaît donc que l'usage du sable au cours de cette période hivernale exceptionnelle ne semble pas constituer une problématique supplémentaire pour le fonctionnement de nos ouvrages d'assainissement.

    Quand au sel de déneigement, il ne semble pas affecter, de manière significative, le processus d'épuration. En effet, les sels utilisés sont généralement des sels à base de chlorure. L'élément potentiellement problématique est le chlore qui modifie la conductivité des eaux et qui peut donc induire un blocage de la nitrification (potentiellement problème de respect des normes de rejet en azote) ainsi qu'une moindre floculation des boues (problème potentiellement de déshydratation des boues - surconsommation de polymère).

    Certains exploitants de stations d'épuration ont observés ces phénomènes sur les ouvrages de grande taille en milieu urbanisé. Cela étant, les exploitants s'accordent tout de même à dire que,. généralement, les sels n'induisent pas de problèmes majeurs en matière de fonctionnement des stations. Au pire, un léger ralentissement de l'activité biologique peut être observé. En outre, il est difficile de discriminer d'une part, l'impact des sels de déneigement et, d'autre part, la diminution de la température, sur le ralentissement de la nitrification.