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Les biocarburants

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 280 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 25/01/2011
    • de FASSIAUX-LOOTEN Françoise
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La production de biocarburants est une possibilité pour nos agriculteurs, d'une part, de diversifier leur revenu et, d'autre part, de réduire leur dépendance énergétique. C'est un postulat de base idéal. Dans les faits, la production et surtout l'importation de biocarburants peut avoir des impacts négatifs.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point avec nous sur le sujet ? Combien de tonnes de biocarburants sont-elles produites en Wallonie avec des matières premières cultivées chez nous ? Combien de tonnes sont-elles importées?

    La DPR prévoit de développer les biocarburants de deuxième génération, des études sont d'ailleurs en cours dans différentes universités francophones à ce sujet. Cela étant, au delà des positions théoriques, nous avons également des obligations puisque la directive 2003/30/CE nous impose d'inclure 5,75% de biocarburants dans notre consommation totale de carburants.

    Cet objectif européen est-il, selon Monsieur le Ministre, un bon objectif ? Ne faudrait-il pas y inclure des conditions de production afin de ne devoir ni importer des biocarburants ni utiliser des surfaces agricoles destinées à l'alimentation.

    D'une manière plus générale, comment Monsieur le Ministre envisage-t-il l'évolution de ce type de production en Wallonie dans les prochaines années? Est-ce une solution durable pour nos agriculteurs ?

    Que pense Monsieur le Ministre des circuits courts de production et d'utilisation de biocarburants ? C'est à dire qu'un agriculteur ou un groupe d'agriculteurs cultivent, par exemple, du colza, dont ils utilisent l'huile pour faire fonctionner leurs machines et le résidu pour nourrir leur bétail. Ce type de production existe-t-il en Wallonie ? Le cas échéant, comment le promouvoir ?
  • Réponse du 14/02/2011
    • de LUTGEN Benoît

    En 2009, environ 6 000 hectares de cultures étaient déclarées en code « ACE45 » en Wallonie (soit 1 % de la surface agricole utile). 99 % de ces 6 000 hectares sont couverts par du colza, du froment et du maïs pour la biométhanisation. En 2009, environ 100 hectares de miscanthus et de taillis à très courte rotation ont été également implantés.

    Il est évident que la priorité dans le choix de l’attribution des terres de qualité reste aux cultures alimentaires. Selon la FAO, les surfaces à disposition seraient suffisantes au niveau mondial pour combiner les deux types de production. Il reste à s’assurer que cela se ferait sans impact sur les prix alimentaires.

    Les filières courtes et les projets permettant aux agriculteurs d’aller vers l’autonomie énergétique sont à encourager. La gestion collective des matières agricoles est également une piste à suivre.

    Pour ce qui concerne les surfaces européennes, les exigences de la Politique Agricole Commune, en particulier le ratio pâturage, réduisent drastiquement les risques de colonisation inappropriée de nouvelles surfaces agricoles.  Il serait utile que de telles restrictions s'imposent également dans les grands pays tiers producteurs et exportateurs notamment de bio-éthanol ou d’huile de palme. Par ailleurs des exigences sévères de durabilité sont appliquées aux biocarburants européens. Enfin, il est reconnu que les carburants de première génération doivent rapidement évoluer vers des carburants de seconde génération qui valorisent la plante entière ainsi que des produits ligno-cellulosiques moins nobles. 

    La priorité est donc de soutenir la recherche et d’encourager l'évolution de la production afin que cette dernière développe, rapidement, de meilleurs rendements au départ de déchets verts et/ou de produits ligneux moins nobles.

    C’est ce que la Wallonie fait au travers des projets TEXBIAG (bioénergie en agriculture), ENERBIOM (itinéraires de production agricole de biomasse énergie prenant en compte les différentes dimensions agro-écologiques), BioETHA-2 (rôle et place des biocarburants de seconde génération en Wallonie, et types de filières adaptées au contexte wallon), …