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Les dégâts forestiers

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 305 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/02/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    L'IWEPS nous informe que les dégâts forestiers (taux de défoliation) sont importants.

    Sur 479.500 hectares de forêts (23.100 publics et 242.500 privés), la DG03 du SPW estime que 61,6 % des feuillus et 56,7 % des résineux ne présentent pas de dégâts visibles.

    A l'inverse, on observe des dégâts faibles auprès de 23,1 % de feuillus et 28,9 % de résineux. Et des dégâts apparents doivent être constatés chez 15,2 % des feuillus (hêtres, chênes, ... ) et 14,4 % des résineux (pessières, douglass, mélèzaies, pineraies, etc.).

    Comparé à 2000, c'est une détérioration de la situation pour les résineux. Si, en 2000, il y avait encore 72,5 % de résineux sans dégâts visibles, il n'y en a, 8 ans plus tard, plus que 56,7 %.

    Pour les feuillus, la situation est variée : le pourcentage de feuillus sans dégâts visibles évolue de 62,6 en 2000 à 61,6 en 2008. Par contre, le pourcentage de feuillus présentant des dégâts visibles progresse pour la même période de 12,4 % à 15,2 %.

    Quelle est la réaction de Monsieur le Ministre par rapport à ce constat ? D'où viennent ces dégâts ? Comment agir ?

    Vu l'importance de la politique forestière qui doit garantir une matière première de qualité à tant d'industries diverses, devons-nous nous inquiéter de cette évolution ?
  • Réponse du 22/02/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Les défoliations observées telles que l'honorable membre les décrit présentent une évolution comparable aux régions et pays voisins.

    De manière générale, ces défoliations traduisent la conjonction de plusieurs éléments :
    * les retombées atmosphériques, bien qu’en baisse pour les dépôts de soufre et stationnaires pour les retombées azotées, engendrent des déséquilibres nutritionnels, et ce d’autant plus que nos sols forestiers sont généralement pauvres, particulièrement en calcium et magnésium ;
    * des problèmes climatiques, en particulier les stress hydriques, qui expliquent certaines des aggravations des défoliations, comme ce fut le cas pendant deux à trois ans après l’été 2003, pour le hêtre et le chêne ;
    * des dégâts d’insectes qui provoquent également les défoliations (chenilles sur le chêne, scolytes en hêtre ou en résineux).

    Comment agir ? Plusieurs mesures ont été introduites dans le Code forestier dans le but d’améliorer l’état sanitaire de nos forêts. Ainsi, la limitation des coupes à blanc et du drainage artificiel contribuent à améliorer l’économie en eau de la forêt. L’interdiction d’occasionner des dégâts aux sols et les cahiers des charges d’exploitation visent à protéger le statut physique des sols, tandis que l’interdiction de brûler les rémanents, les dispositions relatives aux amendements, aux coupes à blanc et l’interdiction des pesticides préservent leur statut chimique. Enfin, la promotion d’une forêt mélangée et à structure étagée permettra à terme d’avoir une forêt mieux adaptée aux risques climatiques ou biotiques.

    Anticiper les risques nécessite des dispositifs de surveillance : à cet égard, l’Inventaire permanent des ressources forestières constitue un outil fondamental. Il sera complété par un mécanisme de veille et d’alerte en matière de santé des forêts. Une collaboration avec les organismes des pays voisins est également assurée, en particulier avec le Département de la Santé des Forêts en France. Cette veille intégrée de l’état sanitaire permettra de proposer des réactions rapides et efficaces en cas de maladie ou de calamité.

    Enfin, plusieurs recherches sont en cours en matière de santé des forêts, et l’accord-cadre de Recherche et Vulgarisation forestières, spécialement consacré à la gestion adaptative des forêts, comporte plusieurs thèmes de recherche qui s’y rapportent :
    - mise à jour du fichier écologique des essences et du guide de boisement, intégrant l’évolution probable du climat,
    - cartographie des risques hydriques,
    - effets des amendements à moyen et long terme sur la résistance au stress des peuplements,
    - quantification des exportations d’éléments minéraux et impact pour l'écosystème.