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La poursuite du projet de cartographie géotechnique de la Wallonie

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 514 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 02/02/2011
    • de CREMASCO Veronica
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La cartographie géotechnique est un outil qui recense et organise les informations sur les propriétés mécaniques des différentes couches de sols jusqu’à une profondeur de 40 à 50 m. Ces cartes sont destinées aux professionnels de la construction, des administrations, aux auteurs de projets, aux bureaux d’études et aux entreprises de génie civil. Elles permettent, dans les premiers stades d’un projet, de mieux évaluer sa faisabilité et son coût, de mieux préparer les campagnes de reconnaissance. Il s’agit donc bien d’un service public, de mise à disposition d’un ensemble d’informations à partager par les différents services concernés, afin de réduire les risques liés à l’utilisation du sol et du sous-sol.

    Le colloque du 22 novembre 2010 organisé à Namur par la Région wallonne et qui avait pour thème les « 20 ans de la carte géologique », n’a-t-il pas également mis en évidence l’intérêt de disposer d’une telle source d’informations facilement accessibles sur internet ?

    Alors que la Belgique a joué un rôle pionnier dans cette matière et a produit une soixantaine de cartes portant sur des parties significatives des grandes agglomérations et centres économiques, le processus s’est arrêté longtemps à la suite de la régionalisation des compétences en matière de travaux publics. Si le travail a d’abord repris en Flandre, en Wallonie, c’est grâce au travail patient de M. P. Welter (DGO1 - direction de la géotechnique) qu’une étude exploratoire a été lancée fin 2008. Menée en association étroite par des chercheurs des trois universités, ULg, UCL et ULB, elle a produit des résultats qui ont conduit à proposer à Monsieur le Ministre, me dit-on, une méthodologie pour lancer une production systématique de cartes géotechniques au cours des prochaines années.

    La mise à jour et la publication sur le site internet de la Région wallonne de cartes éditées voici parfois 40 ans, la production de nouvelles cartes et donc l’extension de la couverture actuelle à de nouvelles zones seraient alors possible. Parallèlement à l’édition des cartes, la base de données associée pourrait également être rendue accessible sur internet, permettant d’accéder facilement à quantité de résultats d’essais géotechniques actuellement en possession de la direction de la géotechnique du SPW et des universités associées au projet.

    Une proposition de services reprenant globalement le programme ci-dessus aurait été adressée à Monsieur le Ministre par une équipe issue des trois universités précitées. Leurs travaux seraient à l’arrêt depuis 6 mois et la survie de l’équipe mise en question, sans un nouveau contrat avec la Région wallonne.

    Monsieur le Ministre a-t-il bien été saisi d’une telle proposition de services ? Confirme-t-il l’intérêt de poursuivre ce travail et de disposer d’une cartographie géotechnique wallonne complète et accessible pour tout ou partie sur le web ?

    Si oui, dans quel délai cette mission pourrait-elle reprendre ? Quels en seraient la durée et le budget affecté ? Une mise à jour et le budget y afférent seraient-ils dores et déjà à prévoir ?
  • Réponse du 26/04/2011
    • de HENRY Philippe

    Mes collaborateurs ont reçu le porteur du projet, à savoir le Professeur Charlier, accompagné de Monsieur Welter l'année dernière pour la présentation dudit projet.

    Je tiens d'abord à rappeler qu'il s'agit d'une thématique cartographique élaborée dans les années 70 et 80 par le Ministère des travaux publics, national à cette époque. Il concernait les régions urbaines de Gand, Anvers, Bruxelles, Mons, Charleroi et Liège. Depuis la régionalisation, le projet n'a plus été financé sauf en Flandre où il a fortement progressé.

    Il s'agit toujours d'une compétence qui relève du Ministre des travaux publics qui a d'ailleurs financé, fin 2008, une étude de faisabilité. Cette étude s'est terminé mi-2010 et ce sont ces résultats qui ont été présentés.

    En ce qui me concerne, bien qu'ayant la cartographie dans mes compétences, je ne peux financer ce projet par ce biais-là. En effet, le Département de la géomatique n'a pas pour objet de financer ou développer des thématiques métiers. Il doit se concentrer sur les couches de base et la coordination. Chaque thématique est financée par le ministre qui est compétent dans le domaine.

    Cet outil est utile dans de nombreux projets de construction mais aussi environnementaux. En tant que Ministre en charge de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de la cartographie, l'honorable membre comprend que je suis particulièrement attentif au suivi potentiel d'un tel projet et je l'ai d'ailleurs signalé au Ministre Lutgen.

    Il va sans dire que des compétences ont été développées ces 2 dernières années au sein des universités et qu'il serait dommage de les perdre comme cela a été le cas par le passé avec la carte pédologique. Ces compétences vont évidemment au-delà de la simple cartographie. Dans le monde numérique dans lequel nous vivons, il est indispensable de d'abord réfléchir à la structuration des données. L'application cartographique n'étant plus qu'une étape finale de mise en page des données collectées. Dans ce cadre, il est évident que les données devront être accessibles au plus grand nombre via une application web ad hoc, afin notamment de fournir une aide substantielle aux décideurs, aux citoyens et aux acteurs du domaine de l'occupation du territoire.

    De plus, dans le cadre de la transposition concrète de la Directive INSPIRE, il y a lieu de mettre en place le comité stratégique de la géomatique. Ce dernier aura comme mission de déterminer des priorités en termes de thématique soit pour répondre aux exigences de l'UE (découlant de la Directive Inspire ou d'autres) soit pour des politiques spécifiques que la Wallonie se fixerait. Nous devrons attendre que ces priorités soient définies avec pour chacune une analyse d'impact économique.