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Les accords de lutte contre la déforestation

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 313 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 03/02/2011
    • de BOLLAND Marc
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Au sein du journal "La Libre Belgique" du 26 janvier, celui-ci évoque en page 5 que les accords de lutte contre la déforestation conclus au niveau de l'ONU et visant à sauver les forêts les plus vulnérables de la planète ont peu d'impact et doivent être revus.

    La déforestation compte pour un quart des émissions de gaz à effet de serre. L'Amérique du Sud et l'Afrique perdent à elles seules chaque année 7,4 millions d'hectares de forêt par an.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire si la Wallonie est concernée par ces accords. Peut-il me dire s'il est au courant de la révision de ces accords et quel sera le point de vue qu'il défendra ?
  • Réponse du 22/02/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Les chiffres donnés par La Libre Belgique et que l'honorable membre relaye sont exagérément pessimistes : selon le rapport 2007 du GIEC, les émissions totales de carbone représentaient 8 gigatonnes de carbone, dont 6,4 imputables aux combustibles fossiles et 1,6, soit 20 %, provenant de la déforestation. Depuis lors, cette part a encore diminué.

    Jusqu’il y a peu, il n’y avait pas à proprement parler d’objectifs précis pour réduire la déforestation, phénomène aux causes multiples et complexes.

    La Wallonie est bien sûr impliquée, au sein des délégations belges et européennes, dans les accords relevant de la Convention sur la Diversité Biologique et de la Convention Cadre sur le Changement Climatique ; elle a joué un rôle important pendant la Présidence belge lors des Conférences des Parties de ces deux conventions, à Nagoya et à Cancun.

    Des éléments importants ressortent de ces deux conférences :
    - une coopération renforcée est prévue entre les conventions et les organisations internationales afin d’éviter toute incohérence ou contradiction entre leurs décisions ;
    - le plan stratégique de la Convention sur la Diversité Biologique prévoit que, d’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, soit réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et que la dégradation comme la fragmentation soient sensiblement réduites ;
    - le programme de Réduction de la Déforestation et de la Dégradation des forêts (REDD+) a été mis sur pied et prévoit des financements pour les pays qui réduisent leur déforestation.

    Ce n’est évidemment que dans quelques années que l’on pourra évaluer les effets de ces décisions.

    Il faut en outre signaler les actions entreprises par l’Union européenne dans le cadre du programme FLEGT (Forest Law Enforcement on Governance and Trade) de lutte contre les abattages illégaux et le commerce de produits forestiers qui en sont issus : de nombreux accords de partenariats sont conclus ou en cours de négociation avec des pays tiers, et un règlement interdira à partir de mars 2013 la mise sur le marché de produits forestiers d’origine illégale.