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Les conséquences du réchauffement climatique sur la forêt wallonne

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 323 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 07/02/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En 2007, Monsieur le Ministre mettait en place un groupe d’experts multidisciplinaire pour évaluer l’impact des changements climatiques sur les forêts wallonnes. L’objectif était bien sûr de disposer de  recommandations utiles à la gestion des forêts. Aujourd’hui, je souhaite non seulement lui exprimer ma satisfaction par rapport à la décision prise mais aussi l'interroger à propos des résultats de ce groupe de travail.

    On peut synthétiser les recommandations de ce groupe comme ceci :
    - il faut diversifier dans trois sens : « diversifier la provenance génétique des essences forestières, diversifier les essences principales et celles d’accompagnement et diversifier les structures forestières en faveur d’une forêt d’âges multiples » ;
    - il faut « choisir les espèces les mieux adaptées aux conditions locales » ;
    - il faut « appliquer diverses technologies sylvicoles proactives comme la sylviculture dynamique, la régénération sous couvert et les méthodes favorables au maintien de l’eau en forêt » ;
    - il faut « prévenir le stress additionnel en rétablissant l’équilibre forêt-gibier ».

    Au-delà de ces recommandations, quels sont les risques encourus par notre forêt à cause du réchauffement climatique ?

    On a souvent discuté de l’érosion de la biodiversité. Qu’en est-il au niveau de l’écosystème forestier ? Au niveau tant du côté quantitatif que du côté qualitatif de la production en feuillus et en résineux – matière première pour notre industrie du bois ? Les espèces actuellement connues (épicéa, hêtres, chênes) vont-elles être remplacées au fur et à mesure par d’autres espèces qui résisteront mieux ?
  • Réponse du 10/02/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Concernant les risques du changement climatique sur les forêts, les modèles climatologiques nous prédisent globalement :
    * une augmentation des températures ;
    * des hivers de plus en plus doux ;
    * une augmentation de la « période de végétation » ;
    *une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses et des événements climatiques extrêmes (fortes précipitations avec inondations, tempêtes, …).

    Selon les experts, la forêt doit être dans le meilleur état physiologique et sanitaire possible. Autrement dit, plus un arbre, plus une forêt seront en bonne santé, mieux ils pourront faire face aux aléas du climat.

    Pour la rédaction du nouveau Code forestier, je me suis largement inspiré des premières conclusions de ce groupe de travail en ce qui concerne les nombreuses mesures de conservation des forêts : imposition du choix des essences, diversification génétique, diversification des essences, techniques sylvicoles favorables au cycle de l’eau, etc.

    En ce qui concerne l’évolution de nos principales essences, il est évident qu’elles présentent des vulnérabilités différentes par rapport au changement climatique, en particulier au risque accru de stress hydrique : des espèces comme le hêtre et l’épicéa, par leurs besoins en eau et leur type d’enracinement, sont effectivement plus vulnérables que le chêne sessile ou les pins, et des modifications progressives sont à prévoir, mais à l’échelle de plusieurs décennies.

    A titre d’exemple, sur les 160 000 hectares d’épicéas, environ 60 000 hectares ont moins de trente ans : ils représentent donc un potentiel de production pour trente à quarante ans. Ces modifications progressives se feront donc à un rythme qui permettra largement à l’industrie du bois de s’adapter.