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Etude de bruit du trafic routier.

  • Session : 2002-2003
  • Année : 2002
  • N° : 4 (2002-2003) 1

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  • Question écrite du 02/10/2002
    • de DESGAIN Xavier
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, du Logement, de l'Equipement et des Travaux publics

    Au printemps dernier, le MET a rendu public un relevé des tronçons routiers ou autoroutiers les plus bruyants de Wallonie, notamment destiné à définir les priorités dans la lutte contre le bruit de la circulation.

    Monsieur le Ministre peut-il me donner les critères de sélection de sites qui ont été étudiés ? Les sites ont-ils été étudiés sur la base de plaintes des riverains, sur la base de l'évolution du trafic sur certains tronçons ou sur la base de la densité d'habitations à proximité des voiries étudiées ?

    Peut-il également me donner la répartition des sites étudiés par arrondissement ?
  • Réponse du 08/11/2002
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j'informe l'honorable Membre des éléments suivants.

    J'ai reçu, lors des premiers mois de mon mandat ministériel, de nombreuses doléances portant sur les nuisances sonores engendrées par le réseau routier. J'ai dès lors décidé d'entamer une action significative en la matière.

    Depuis 2000, je consacre annuellement un montant important à cet effet. En 2002, ce montant est de l'ordre de 3,5 millions d'euros. Dès 2003, je propose un montant de 5 millions d'euros.

    Au total, j'espère ainsi consacrer près de 15 millions d'euros pendant mon mandat aux protections acoustiques.

    Pour objectiver l'affectation de ces moyens budgétaires conséquents, un service spécialisé du MET a élaboré une liste hiérarchisée des sites wallons exposés au bruit du réseau routier et autoroutier.

    Le classement des sites s'effectue sur la base d'un indicateur: l'Unité comparative d'exposition, UCE en abrégé.

    Cet indicateur correspond à la combinaison, en une seule valeur, du niveau d'exposition de chacune des maisons exposées sur un site; sa mise au point nécessite donc non seulement de déterminer les “couloirs” d'isoniveaux de bruit à l'intérieur desquels se trouvent les maisons (55-60 dB(A), 60-65 dB(A), ...), mais aussi de les dénombrer de façon exhaustive.

    Mathématiquement, l'indice est calculé de manière logarithmique, en prenant en compte:

    - le nombre de maisons concernées;
    - la somme pondérée des niveaux sonores perçus dans chaque habitation (les niveaux sonores plus élevés ont plus de “poids” dans le calcul);
    - un facteur correctif de niveau si certains bâtiments sont des écoles ou des hôpitaux.

    L'indice UCE n'a pas d'unité.

    Pour aider à comprendre concrètement le sens de cet indice, voici quelques situations différentes qui peuvent correspondre à un UCE égal à 70:

    - une seule maison exposée à un niveau de bruit “moyen” de 70 dB(A);
    - trois maisons exposées chacune à un niveau de bruit “moyen” de l'ordre de 65 dB(A);
    - dix maisons exposées chacune à un niveau de bruit “moyen” de l'ordre de 60 dB(A).

    Si une des dix maisons du point 3 était un hôpital, l'indice UCE de la zone passerait de 70 à 73.

    Certes, cet outil n'est peut-être pas parfait, mais il permet la hiérarchisation objective et réaliste des diverses demandes.

    En outre, la méthode de calcul privilégie généralement les sites les plus densément bâtis. L'argent public investi profite dès lors à un grand nombre de familles.

    La liste compte aujourd'hui 311 sites dont les indices UCE varient de 57,5 à 95,3. La plupart semble pouvoir être protégés par des écrans acoustiques ou par l'amélioration du revêtement de la chaussée. Ces dispositifs sont malheureusement très coûteux. On estime à plus de 120 millions d'euros le traitement complet des sites susmentionnés.

    Ceux-ci seront donc traités suivant leur classement dans la liste, au fur et à mesure de la mise à disposition des crédits.

    La présence d'un site dans la liste résulte généralement de demandes formulées par des riverains ou des élus.

    Dans les faits, la liste reprend aujourd'hui la plupart des sites habités proches du réseau autoroutier wallon ou des routes à grand gabarit.

    Pour être complet, j'informe l'honorable Membre qu'il existe également une liste annexe de sites qui ont été étudiés, mais pour lesquels les niveaux sonores ont été jugés acceptables. Cette liste compte quarante-huit sites pour lesquels aucun traitement particulier n'est préconisé. Leur indice UCE est en tout état de cause inférieur à 55.

    Le classement d'un site dans la liste est évolutif. En effet, tous les cinq à six ans, ou à la demande des riverains, le MET actualise ses mesures pour prendre en compte la variation du trafic, la modification éventuelle des performances acoustiques du revêtement routier, ...

    La répartition des sites par arrondissement est donnée par le tableau suivant:

    ===============================================================
    Province Liste principale Liste annexe
    (niveaux sonores “faibles”)
    _______________________________________________________________
    Brabant wallon 35 8
    Hainaut 125 15
    Liège 119 6
    Luxembourg 12 9
    Namur 20 10
    _______________________________________________________________
    Total 311 48
    ===============================================================

    Je voudrais insister sur le fait que cette répartition ne résulte pas d'une quelconque volonté politique de privilégier l'un ou l'autre arrondissement mais n'est que le reflet des diverses demandes formulées depuis le milieu des années 1990.

    Je peux assurer l'honorable Membre que, depuis le début de mon mandat, j'ai pu donner suite à toutes les demandes de mesures acoustiques formulées.

    De manière non exhaustive, voici les principaux sites qui ont été traités ces deux dernières années (certains sont toujours en cours):

    - A54 (Jumet, Lodelinsart);
    - R3 (Gilly, Châtelet);
    - E42 (Thiméon, Chaîneux);
    - R.N. 56 (Ath);
    - A604 (Grâce-Hollogne);
    - ring de Liège;
    - R.N. 5 (Waterloo).

    Les méthodes de “traitement” des sites sont les suivantes, par ordre croissant de coût:

    - réduction des vitesses (si cela s'avère pertinent vu la configuration des lieux);
    - érection d'une butte de terre plantée (lorsque l'emprise disponible le permet);
    - pose d'un revêtement routier plus performant au point de vue acoustique;
    - écrans isolants;
    - écrans isolants et absorbants.

    C'est généralement la dernière solution qui doit être mise en oeuvre, la plupart des sites traités étant des sites urbains.