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La citation " plus on a des difficultés, plus on a besoin du Forem"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 527 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 14/02/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Va-t-on créer des catégories de chômeurs ? Monsieur le Ministre dément, mais il les classera quand même dans les catégories « proches de l’emploi », « pas très éloignés », « éloignés » et « MMPP ». Il est évident qu’à chaque catégorie, on collera un parcours d’insertion différent. Mais pour aboutir à quel résultat ?

    Rappelons que le nombre d’emplois vacants reste largement inférieur au nombre de DEI. En plus , il faut être clair avec les gens : ceux qui sont éloignés de l’emploi ou qui sont repris dans la catégorie des MMPP. Ne va-t-on pas quand même leur coller une étiquette qui réduira leur employabilité plutôt que de l’améliorer ? Ou Monsieur le Ministre va-t-il créer des PRC nouveaux et plutôt réservés aux travailleurs ainsi qualifiés ?
  • Réponse du 06/04/2011
    • de ANTOINE André

    Pour rappel, le Gouvernement wallon a décidé, en avril 2010, de mettre en place un nouveau processus de prise en charge des demandeurs d'emploi par le FOREM.

    Il s'agit, d'un processus unique, incarné par un conseiller référent et modulé selon les caractéristiques individuelles des personnes. Ce processus prévoit:
    - une inscription simplifiée,
    - une prise en charge dans la foulée de l'inscription et,
    - l'assignation de chaque demandeur d'emploi à un conseiller attitré qui gère l'ensemble du parcours dans une approche différenciée selon les capacités et le potentiel de chaque personne.

    Ce dispositif d'accompagnement individualisé prévoit, également, que chaque parcours comprenne 3 moments clés incontournables:
    - un entretien de bilan,
    - l'élaboration d'un plan d'action évolutif et adapté à la personne et à l'état des besoins du marché du travail et,
    - des actions de suivi et d'aide à la mise en œuvre du plan d'action (dont la remise d'offres d'emploi et l'orientation de la personne vers des opérateurs).

    L'accompagnement individualisé est un projet fondamental du Gouvernement wallon. Il nécessite, par ailleurs, la coopération de tous les opérateurs afin de garantir à la personne accompagnée qu'elle disposera d'un support non seulement du FOREM, mais également des autres acteurs subventionnés par la région. La logique étant bien de renforcer l'accompagnement offert, par le FOREM, par l'intervention d'autres opérateurs dans le but d'adapter le service fourni selon les besoins spécifiques des personnes.
    A ce titre, un décret va être très prochainement soumis, en première lecture, au Gouvernement wallon et donnera, au dispositif, une assise juridique solide et balisera les termes de la coopération nécessaire, entre le FOREM et les acteurs, à la mise en œuvre de l'accompagnement individualisé.

    Ceci dit, et pour répondre plus précisément à la question, il importe d'avoir à l'esprit que les personnes, prises en charge dans le cadre de l'accompagnement individualisé peuvent présenter des troubles de type mental, médical, psychologique, psychique et/ou des difficultés sociales lourdes et complexes. Face à ces difficultés multiples à gérer dans le cadre de la prise en charge de ces personnes, il convient de considérer que le conseiller référent ne peut envisager un plan d'action axé uniquement et/ou directement sur le marché du travail.

    D'où la nécessité pour le FOREM de développer, notamment, une méthode basée sur une logique d'orientation client qui vise à s'assurer que chacun obtient un service adapté.

    Le type d'approche qui est mis en place que certains appellent «catégorisation» ou «profilage» existe dans de nombreux services publics d'emploi et le FOREM a veillé à les interroger pour éviter de refaire certaines erreurs ou s'en inspirer.

    Cette méthode vise à établir le type de démarches et d'actions susceptibles d'être proposés aux demandeurs d'emploi en fonction de situations-types de référence. Elle est utilisée à la fois lors du 1er entretien de bilan personnel et professionnel que le conseiller référent établit en concertation avec chaque demandeur d'emploi, mais également dans une logique d'ajustement continuel en fonction de l'évolution de la situation du demandeur d'emploi.

    Concrètement, les situations types identifiées sont les suivantes:
    1. Les personnes qui ont une très forte probabilité de trouver rapidement un emploi.
    - elles semblent pouvoir accéder directement à l'emploi sans avoir besoin de prestations spécifiques et elles ont un métier, des compétences, des qualifications, savoir être, ... en adéquation avec le marché du travail ou directement exploitables;
    - un parcours de type 1 (d'insertion professionnelle et d'accès direct à l'emploi) leur est proposé: il s'articule principalement autour de la transmission d'offres d'emploi et de leur suivi de démarches menées en autonomie (par exemple dans les Carrefour emploi formation, par internet, ... ), de conseils ponctuels et d'un suivi de leurs démarches de recherche d'emploi.


    2. Les personnes relativement proche de l'emploi et ont une forte probabilité d'insertion endéans quelques mois.
    - elles semblent pouvoir accéder directement à l'emploi, mais moyennant une ou plusieurs aides spécifiques en terme d'orientation, de recherche d'emploi, formation
    - un parcours de type 2 (d'insertion professionnelle et d'accès direct à l'emploi avec une ou plusieurs prestations) leur est proposé. Il s'articule principalement autour de prestations courtes (positionnement métiers, essais métiers, aide à la rédaction de cv, outil de recherche d'emploi, formation qualifiante, stages ... ) mais la transmission d'offres, les conseils ponctuels, le suivi des démarches de recherche font également partie intégrante de ce parcours.


    3. Les personnes qui peuvent accéder à l'emploi à moyen terme (horizon de plus d'un an) moyennant un soutien de type social en parallèle à leur recherche d'emploi.
    - elles semblent avoir un besoin d'un soutien spécifique et multidimensionnel (pour accéder à l'emploi à terme;
    - un parcours de type 3 (d'insertion socio-professionnelle avec un soutien spécifique à dimension sociale) leur est proposé et peut s'organiser sur une période plus longue (maximum 2 ans): il s'articule principalement autour de prestations effectuées par des opérateurs tels les EFT/OISP, les Régies de Quartier, les Missions régionales, ... qui permettent d'apporter des réponses à des problématiques qui sortent du champ de l'acquisition de compétences. Le mode de suivi est fonction des prestations en cours (ex: contact pendant la formation et rencontre à la fin).


    4. Les personnes qui peuvent accéder à l'emploi à moyen terme (horizon de plus d'un an) moyennant un soutien de type socio-médical en parallèle à leur recherche d'emploi.
    - elles semblent avoir des difficultés très importantes d'intégration et d'adaptation (problèmes comportementaux, psychologiques, physiques, de mobilisation, ... rendant l'accès au marché du travail manifestement impossible à moyen terme (problèmes comportementaux, assuétudes et/ou troubles mentaux, agressivité, ... );
    - un parcours de type 4 (d'insertion socio-professionnelle moyennant un soutien spécifique de type psycho-médico-social) leur est proposé. Le besoin est validé par un conseiller assistant social, est organisé par son intermédiaire et est mené avec des opérateurs spécifiques habilités à répondre à ce type de difficulté en amont des actions de recherche d'emploi. Le suivi est fonction des prestations menées avec les opérateurs spécifiques.


    Il va sans dire que tous les publics sont susceptibles, certes à des degrés divers, de recevoir des offres d'emploi du FOREM, auxquelles ils sont tenus de répondre.

    Il importe dès lors, que la spécification des parcours des demandeurs d'emploi ne s'appuie pas sur une catégorisation des publics basée sur des critères administratifs, mais bien sur le dialogue établi entre le conseiller référent et le demandeur d'emploi qui, ensemble, identifient les besoins, les méthodes et le soutien éventuel nécessaire pour accéder au marché de l'emploi.

    Cette méthode de «spécification de parcours» est expérimentée actuellement et uniquement avec les jeunes qui se sont inscrit depuis le 1er janvier 2009, soit environ 34 000 personnes et est ajustée progressivement. Une évaluation globale est, par ailleurs, attendue dans les prochains mois pour une présentation au Gouvernement wallon.