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La crise de la dioxine en Allemagne

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 195 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 14/02/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La crise de la dioxine prend de l’ampleur en Allemagne.

    Environ 3.000 tonnes de graisses ont été utilisées pour produire 150.000 tonnes de compléments alimentaires pour animaux.

    Début janvier, 490 élevages allemands sont fermés par mesure de précaution. Des contrôles ont été effectués sur 4.700 élevages.

    Sont concernés les élevages de poules-pondeuses et de porcs.

    100.000 œufs ont été détruits, des porcs ont été tués et leurs carcasses brûlées.

    Les exportations allemandes vers d’autres pays (Chine, Russie, Japon …) régressent. D’autres pays comme la Slovaquie ont carrément suspendu la vente d’œufs et de volailles d’origine allemande.

    Les acheteurs de produits allemands sollicitent-ils plus les produits belges ou wallons ? Dans quelle mesure la production agricole wallonne est-elle concernée par la crise de la dioxine allemande ? Quels sont les pays qui avaient « profités » de la faiblesse des exportations belges au moment où la crise de la dioxine nous a frappés ?
  • Réponse du 21/03/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le scandale de la dioxine a éclaté en Allemagne à la fin du mois de décembre 2010 et a quotidiennement alimenté la presse européenne jusqu'à la mi-février.

    Au début du mois de janvier, notre représentation économique et commerciale à Hambourg a informé la région de la situation allemande, laquelle a également transmis l'information disponible aux entreprises wallonnes exportatrices dans ce secteur (abattoirs, entreprises appartenant de façon générale au secteur agroalimentaire, ingrédients alimentaires, aliment pour bétail). Les secteurs concernés par la dioxine relèvent des filières animales dont l'Allemagne s'est inscrite ces dernières années comme la plaque tournante en Europe.

    Jusqu'à présent les informations issues de l'AFSCA et du système d'alerte rapide européen (RASFF) ne font pas état d'importation d'aliments pour animaux ou de denrées alimentaires contaminées en provenance d'Allemagne. Ce qui nous permet de penser que le secteur agricole wallon n'est pas concerné actuellement par de potentielles contaminations.

    A l'heure actuelle, il est impossible d'avoir une évaluation globale de l'impact éventuellement positif que cette crise aurait pu avoir sur l'exportation des produits agroalimentaires belges ou wallons. En effet, aucune statistique n'est encore disponible pour le premier trimestre 2011.

    Si cette crise peut constituer une opportunité conjoncturelle pour nos entreprises - plusieurs d'entre elles déclarent ainsi avoir été directement sollicitées par les clients de certaines enseignes allemandes impactées -, elle représente en même temps une menace pour les producteurs wallons suite au changement d'attitude du consommateur, qui préfèrera parfois ne plus consommer momentanément le produit potentiellement contaminé, plutôt que de se tourner vers un produit étranger.

    Cette baisse de la consommation aurait pour conséquence une surproduction, entraînant elle-même une chute des prix sur le marché allemand, rendant ce dernier inabordable pour nos producteurs. Plus encore, celle-ci pourrait impacter à la baisse les prix de produits homologues en Belgique.

    Cependant, souvenons-nous que lors de la crise de la dioxine en Belgique, des statistiques ont démontré que l'ensemble des pays européens faisant référence dans les domaines de la production viandeuse et avicole a pu bénéficier de cette situation pour accroître les échanges dans ce secteur.