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Le positionnement de la filière de l'industrie du papier

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 205 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 22/02/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles


    Suivant Cobelpa, l’association des fabricants de pâtes, papiers et cartons, la filière papier belge est confrontée à plusieurs défis.

    1. La concurrence de plus en plus marquée des médias électroniques

    La filière déplore les transferts du papier vers les supports électroniques. Dans quelle mesure le secteur est-il dans l’obligation d’inventer de nouveaux produits, voire de nouveaux rôles au papier ?

    De quelle manière le secteur fait-il appel à la Région wallonne pour soutenir la recherche et le développement et la commercialisation des produits ?

    Comment la Région wallonne est-elle sollicitée lorsque des entreprises sont menacées ou disparaissent (comme par exemple Cordenons à Malmédy) ?

    2. Les émissions de CO2

    L’Union européenne entend réduire les émissions de CO2, politique que nous devons tous appuyer. Mais les industriels du papier sont inquiets car ils ignorent quels quotas d’émission leur seront accordés à partir de 2012.

    Auront-ils suffisamment de quotas pour leur permettre de produire ?

    Quel est le risque de délocalisation, le cas échéant, vers des pays non-soumis à ces règles de quotas tels que les USA ou la Chine?

    3. La disponibilité de la matière première à un prix abordable

    La filière valorise les bois d’éclaircies ou les sous-produits des scieries (environ trois millions de stères par an sont valorisés dans les usines de pâte à papier).

    Le développement du bois-énergie (cogénération à taille industrielle pour bénéficier du marché des certificats verts – on ne parle pas ici de la consommation de bois par les privés) a été identifié comme responsable d’une raréfaction de matière première et d'une hausse de prix.

    Selon Cobelpa, l’Europe souffrira bientôt d’un déficit de bois.

    Comment orienter le secteur pour que le bois serve à des fins plus nobles que la combustion ?

    Il en est de même pour ce qui concerne le recyclage des vieux papiers, dont 50 % seraient dirigés vers la Chine via les ports de Zeebrugge et d’Anvers. Est-ce exact ?
  • Réponse du 26/04/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L'industrie papetière belge (composée d'une dizaine d'entreprises) procure un emploi direct à un peu plus de 4 000 personnes. C'est une industrie lourde qui exige d'importants investissements.

    Dès 2003, les entreprises de ce secteur se sont engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le cadre d'accords volontaires au niveau régional. L'objectif est d'améliorer l'indice IGES du secteur de 35 % entre 2000 et 2012, ce qui représente un engagement industriel ambitieux en Région wallonne et une contribution concrète du secteur papetier aux objectifs pris par la Belgique dans le cadre du protocole de Kyoto.

    Afin de respecter cet accord, elles ont entamé l'amélioration de leur processus de fabrication. Concrètement, ces améliorations portent sur:
    - l'efficience de l'utilisation des matières premières : bois, vieux papiers, énergie, eau, additifs (augmenter l'efficacité de la production) ;
    - la réduction des émissions : effluents, émissions atmosphériques, sous­produits (produire plus proprement).

    A l'issue des 8 premières années de cet accord, il apparaît que le secteur papetier est en bonne voie pour atteindre les objectifs ambitieux qu'il s'était fixé.

    Au niveau mondial, l'Europe reste le leader en termes de recyclage du papier tant en tonnage qu'en know-how. L'engagement des papetiers en faveur du recyclage est grand, et d'autant plus depuis l'augmentation du coût de la pâte à papier.

    En outre, la démarche initiée va encore plus loin en couvrant d'autres aspects tels que la prévention des déchets, l'amélioration de la collecte sélective, l'amélioration de la « recyclabilité » et de la « désencrabilité » des vieux papiers, ....

    C'est ainsi toute la chaîne liée au papier qui s'engage à optimiser la gestion des vieux papiers.

    Par ailleurs, il est nécessaire que ce secteur puisse se positionner vis-à-vis des difficultés structurelles auxquelles il est confronté. La réduction de l'utilisation du papier est perceptible depuis quelques années et l'arrivée de nouvelles technologies à tendance à confirmer cette mouvance.

    La concurrence accrue entre les supports papiers (ancienne génération) et supports électroniques (nouvelle génération) suscite de nombreuses questions sur la pérennité du secteur papier au niveau européen. Les médias et les supports électroniques comme l'iPad sont bien sûr amenés à jouer un rôle grandissant dans les années à venir, toutefois, ils continueront à coexister à l'avenir dans des proportions variables en fonction du support: livres, journal, magasines, ....

    C'est la raison pour laquelle un comité de dialogue social sectoriel a été constitué il y a environ un an afin qu'il s'interroge notamment sur l'impact de l'usage des TIC sur la pérennité du secteur papier à la lumière de plusieurs cas de fermeture.

    Ce comité permet de faciliter le lancement d'études qui pourraient, le cas échéant, donner lieu à des recommandations et à la mise en œuvre de mesures visant à renforcer les secteurs fragilisés.

    En Wallonie, plusieurs entreprises de ce secteur ont déjà sollicité une intervention régionale afin de recouvrer une situation économique plus saine (Exemple: Idem Papers dont l'activité a été soutenue par les outils financiers de la Région wallonne).

    D'autres interventions de la Région sont envisageables, que ce soit au travers de l'octroi de garantie, de cofinancements ou encore au travers du mécanisme des primes à l'investissement.

    Par ailleurs, le secteur des arts graphiques, intimement lié au secteur du papier, rencontre lui aussi des difficultés tant conjoncturelles que structurelles :
    - surcapacité de production existante du secteur;
    - guerre des prix.

    Sur base de ce constat, un syndicat d'étude a été constitué avec pour objet la mission d'analyser les opportunités existantes pour les entreprises actives dans ce secteur en Région wallonne, que ce soit en terme de collaboration ou en terme de rapprochement des acteurs ou toute autre opportunité qui permette la consolidation du secteur en Wallonie.

    Enfin, en ce qui concerne le volet recherche, cela ressort des compétences du Ministre en charge de la Recherche en Région wallonne.