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Le monde arabe en mouvement

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 115 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    La révolution a mis fin au régime en Tunisie. Pour éviter des émeutes contre son régime, la Lybie a pris des mesures drastiques. Le président de l’Egypte vient de démissionner après de longues manifestations. En Algérie et au Yémen, les populations commencent à se révolter. Bref, le monde arabe est en mouvement. Les peuples arabes se libèrent.

    Quelles seront les conséquences de ces mouvements de millions de gens en termes de relations commerciales que nous entretenons avec ces pays ? Comment nouer de nouvelles relations commerciales avec les nouveaux régimes qui se mettront en place ?

    Quelle est notre attitude face aux populations qui aspirent à la liberté, mettant fin à des régimes avec lesquels nous avons parfois conclu des accords ? Ne faut-il pas appuyer ces populations ?

    Quelle sera notre attitude lorsque des gens quittent ces pays (pour avoir collaboré avec les régimes souvent peu démocratiques) et frappent maintenant à nos portes ? Quelle attitude la Région wallonne va-t-elle prendre ?
  • Réponse du 01/04/2011
    • de DEMOTTE Rudy

    En réponse à la question écrite de l'honorable Membre, il est porté à sa connaissance les éléments suivants.

    La Wallonie suit attentivement l'évolution de la situation politique dans les pays arabes et particulièrement dans ceux avec lesquels un accord a été signé, à savoir la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, la Palestine et le Liban.

    Concrètement, depuis plusieurs années déjà, nos actions dans ces pays sont essentiellement menées en appui à la société civile et en partenariat avec des opérateurs permettant de toucher directement les citoyens.

    Notre coopération avec les pays arabes est fondée, notamment, sur le partage de valeurs universelles et l'adhésion à des principes de démocratie, de justice, de solidarité, de tolérance, de respect et de compréhension mutuels.

    Dès lors, les actions et programmes actuellement mis en œuvre vont dans le sens des aspirations et motivations des citoyennes et citoyens de ces pays.

    Les importantes mutations à l'œuvre, doivent nous inciter à poursuivre voire, dans certains cas, à renforcer ces initiatives, tout en veillant à les adapter aux évolutions en cours.

    Concernant plus particulièrement la Tunisie, ma décision de reporter la réunion de la commission mixte bilatérale - une décision prise avant la chute du régime de Ben Ali - ne doit pas nous empêcher d'agir au profit de la population tunisienne.

    En attendant une éventuelle décision de reprise de la commission mixte bilatérale - décision qui pourrait être prise dans la foulée de l'élection de l'assemblée constituante du 24 juillet prochain, trois axes de coopération peuvent d'ores et déjà être développés :
    - un axe «médias» avec l'accueil de jeunes journalistes tunisiens dans les médias belges francophones afin de favoriser la couverture des élections et une offre d'expertise dans la mise en place du futur régulateur public indépendant des médias audiovisuels tunisiens, avec l'aide du Conseil supérieur de l'audiovisuel;
    - un axe «valeurs universelles» avec le renforcement du programme Dialogues et Modernité;
    - la mise en place d'une opération favorisant la démocratie locale, entre autres au travers d'un forum virtuel ouvert aux pouvoirs et milieux associatifs locaux de Wallonie et de Tunisie, échangeant idées et pratiques de démocratie locale (participation citoyenne, citoyenneté numérique, budget participatif, consultations et conseils consultatifs, etc ... ) ;

    Dans le but de marquer le soutien fort de Wallonie-Bruxelles à la transition en cours en Tunisie et de discuter de ces différents projets, j'ai effectué une mission éclair en Tunisie, les 22 et 23 mars 2011. Lors de cette mission, j'ai évoqué ces différents axes de coopération avec le gouverneur de la province de Béja, au Nord-Ouest de Tunis, avec le président de la nouvelle instance indépendante de régulation des médias, avec le ministre de l'enseignement supérieur et avec le ministre des affaires étrangères.

    Concernant les autres pays partenaires, nos secteurs prioritaires sont:
    pour l'Algérie: l'éducation, la formation professionnelle et le dialogue entre les cultures, la jeunesse et le développement durable;
    - pour le Maroc: l'éducation de base, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, l'environnement dans son aspect recherche et le dialogue des cultures ;
    - pour la Palestine : l'enseignement supérieur (langues, audiovisuel, design, paramédical, architecture), la santé, le patrimoine et la culture;
    - et pour le Liban : l'enseignement supérieur et la culture.

    Par ailleurs, la Wallonie s'inscrit dans le cadre des efforts menés au plan multilatéral. Elle participe, notamment, à la réflexion nourrie au sein de l'Union européenne sur de nombreux aspects spécifiques comme le soutien aux médias, le rôle des immigrants installés en Europe ou encore le recours à différents outils mis en place par l'Union.

    Sur le plan purement commercial - domaine dans lequel le ministre du commerce extérieur pourrait apporter plus de précisions à l'honorable Membre -, il paraît important de continuer à encadrer les entreprises wallonnes afin de leur permettre de développer leurs activités exportatrices et de mettre en place un maximum de partenariats économiques.

    Il est certain que la dynamisation de ces partenariats doit également participer au développement économique des pays partenaires, notamment en créant de l'activité économique et donc de l'emploi, source universelle d'insertion sociale.