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La façon de mobiliser 215 milliards d'euros

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 206 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    L’encours des livrets d’épargne pèse 215 milliards d'euros. (source : BNB). En automne 2008, l’encours des livrets d’épargne était toujours de 143 milliards. Cela fait une progression de 70 milliards en deux ans. C’est – comme le commente la presse – un record. La cause : plutôt que de placer l’argent dans des produits spéculatifs, le Belge préfère le placer dans des valeurs sûres même au prix d’un taux d’intérêt très bas, voire même négatif quand on déduit l’inflation. Est-ce la conséquence de la crise bancaire qui, d’une façon brutale, a rappelé aux épargnants le risque qu’ils courent lorsqu’ils optent pour des produits plus spéculatifs ?

    Que Monsieur le Ministre me permette de l'interroger quant à l’impact de ce taux d’épargne sur l’économie réelle.

    1. La demande interne:
    - le fait qu’une masse d’argent soit déposée sur les livrets d’épargne renforce-t-il la demande;
    - comment peut-on, à côté de l’emprunt, stimuler la demande interne en mobilisant les 215 milliards euros;
    - comment faire pour qu’une partie de cette épargne soit (ré)injectée dans l’économie ?

    2. La trésorerie des organismes prêteurs:
    - les 215 milliards d'euros ne constituent-ils pas une réserve de trésorerie permettant aux organismes prêteurs de disposer de capital qu’ils peuvent, sous forme d’emprunt, mettre à la disposition des investisseurs privés et professionnels;
    - comment faire pour se servir de ce taux d’emprunt afin de faciliter l’accès des PME à l’emprunt ?

    3. Le manque d’investissement :
    - l’argent déposé sur un carnet d’épargne manque à l’investissement ou postpose cet investissement. Cet argent pourra être mobilisé pour autant que l’investissement présente des valeurs sûres et une rentabilité suffisamment attractive. Que faire pour motiver les citoyens à placer leur épargne auprès de la caisse publique que Monsieur le Ministre a créée ?
  • Réponse du 17/03/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les questions posées sont effectivement très pertinentes.

    Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que les organismes bancaires, dépositaires de l'épargne privée, ne sont pas des organismes publics, et qu'à ce titre, il est impossible aux pouvoirs publics wallons d'imaginer imposer un dispositif contraignant de mobilisation de l'épargne au profit de l'économie wallonne.

    La Caisse d'Investissement de Wallonie, qui a émis en 2009 un emprunt obligataire, a mobilisé plus de 80 millions d'euros d'épargne. Les autorisations délivrées par la CBFA ne valaient cependant que pour cette seule opération.

    Cependant, il faudrait, si le besoin et/ou l'opportunité, s'en faisait sentir se remettre à l'ouvrage sur le modèle pour le réactiver à nouveau.

    En attendant, ces 80 millions d'euros vont eux être directement investis dans l'économie wallonne.