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Sur l'article paru dans le magazine "Vivre la Wallonie" intitulé "Avoir une brique dans le ventre : pas d'obligation"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 359 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique


    C’est avec surprise que j’ai découvert l’article cité dans le magazine « Vivre la Wallonie ». En effet, personnellement, j’estime les propos qui y sont tenus tendancieux dès lors que l’on apprend que louer coûterait effectivement moins cher qu’acheter…

    Si, sur le principe, c’est assez pertinent, je trouve qu’il est choquant d’y lire, voire même conseiller, de placer son argent !

    La crise des marchés financiers ne nous a-t-elle donc rien enseigné ?

    Encourager les spéculateurs en cette saison économiquement difficile me semble, en effet, douteux…

    De surcroît, ne nous appartient-il pas de lutter contre les hausses incessantes du marché immobilier, favorisant des loyers bien souvent prohibitifs pour le citoyen lambda ?

    Je me demande donc quelle est la pertinence objective d’un tel article ?

    Est-il conforme à notre Déclaration de politique générale ?
  • Réponse du 24/03/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Cet article n'a pas été soumis à mon approbation ni à celle des membres de mon cabinet, mais validé par le comité de rédaction de la revue qui est seul engagé par les propos qui y sont tenus. La formulation mettant en avant que « les sommes placées sur les marchés financiers peuvent être récupérées beaucoup plus facilement que celles qui ont été investies dans votre habitation » et présentant cet aspect comme « un atout en cas de revers de fortune » est effectivement malheureuse et présente avantageusement la situation de locataire sous un regard inadéquat. Loin de moi l'idée de ne pas vouloir valoriser l'état de locataire. Mais autant le faire sur base d'arguments adéquats.

    Différents éléments sont toutefois mis en avant pour valoriser l'acquisition d'un logement, plutôt que la location, dont l'atout majeur est que l'achat s'apparente à une épargne forcée.

    Le propriétaire bénéficie aussi de l'avantage de pouvoir gérer la rénovation de son bien même s'il doit s'acquitter en contrepartie de tous les frais d'entretien qui sont liés au bien détenu.

    Enfin, là où le loyer subit, année après année, les aléas de l'indexation, un bien acquis par le biais d'un prêt hypothécaire à taux fixe ne subit plus de variation de mensualité.

    Par ailleurs, à terme, l'acquéreur d'un bien est assuré de pouvoir disposer de celui-ci à l'échéance du prêt tandis que le locataire devra continuer à payer un loyer à un moment où ses revenus diminuent éventuellement à la suite par exemple de la mise à la retraite.

    L'article, qui se trouve être le sujet de la question de l'honorable Membre, rappelle donc avant tout ces éléments de principe favorables à l'acquisition d'un logement plutôt qu'à la location. Y sont largement soulignés ces effets positifs même si le texte évolue ensuite sur une information objectivement reconnue, à savoir que le loyer mensuel d'un logement locatif est moins élevé que la mensualité d'un prêt hypothécaire pour un bien équivalent.

    C'est ce qu'avait pu déterminer l'enquête sur la Qualité de l'Habitat réalisée par le Département du logement du Service public de Wallonie en 2006 qui avait chiffré que le remboursement moyen d'un prêt s'élevait à 511,48 euros par mois quand le loyer mensuel pour un bien locatif privé s'élevait en moyenne à 407,78 euros. Il est aussi indispensable de noter que parmi les propriétaires, plus de la moitié n'ont jamais eu recours à un emprunt ou ont fini de restituer, ce qui les libère d'une dépense mensuelle conséquente.

    Mais le débat dont il est question ici ne se trouve pas, à mon sens, sur l'opportunité d'être locataire ou propriétaire, d'autant que chacun sait que par essence, une grande partie des locataires est constituée de personnes disposant de peu de revenus qui doivent principalement les affecter à des dépenses indispensables. Devenir locataire est également une voie favorable pour accéder à un logement décent.

    En conclusion, je pense qu'il est de fait assez inopportun de laisser miroiter qu'un placement financier peut se révéler plus judicieux que l'acquisition d'un logement à destination d'une occupation propre, surtout pour les personnes dont les revenus sont les plus faibles. C'est cet aspect de l'article qui peut poser question par son apparente valorisation du marché financier.