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L'autonomie des personnes porteuses d'un handicap

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 174 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le Contrat d’avenir 2004-2009, comme le précédent, évoquait déjà le fait que la valeur d’une société se mesure à l’attention qu’elle porte à ses membres les plus fragiles. La Région doit répondre aux besoins particuliers des personnes moins valides.

    Dans la DPR actuelle, dans le chapitre « Inclure des personnes en situation de handicap », la Région wallonne, soucieuse de ne plus réduire le handicap à la déficience, s’engage à :
    - accueillir et orienter l’enfant en situation de handicap et sa famille;
    - garantir l’intégration et l’autonomie des personnes porteuses d’un handicap;
    - renforcer l’adéquation des services aux besoins des personnes handicapées;
    - promouvoir l’égalité devant l’emploi et la formation.

    Dès lors, le gouvernement entend travailler dans l’esprit des directives de l’OMS en déplaçant la réflexion d’une logique de manque à pallier une logique « d’utilisation et d’augmentation des compétences ». L’autonomie et l’inclusion d’une personne handicapée demandent la présence de services d’aides adaptés aux besoins individuels en matière d’accueil, d’hébergement, d’accompagnement et d’aide à domicile.

    Comparant les DPR successives, défendues d’ailleurs par des majorités différemment composées, il n’est pas rare de découvrir ou de redécouvrir au fil des années si pas les mêmes priorités, des priorités, des projets et des intentions également très semblables.

    Qu’entendons-nous concrètement par « faciliter l’autonomie » ou par « faire des personnes handicapées des citoyens intégrés dans la société » ou par « inclure les personnes handicapées » ?

    Il me semble que nos efforts doivent aller au-delà des questions qui concernent l’architecture des logements adaptés pour personnes handicapées, au-delà des questions concernant le transport en commun, l’accès à la profession et à la formation, au-delà de l’autonomie financière, au-delà des normes d’hébergement, de structures d’accueil ou d’accès aux bâtiments publics.

    La notion d’autonomie inclut à mes yeux la capacité dont dispose la personne handicapée de décider elle-même, voire aussi la capacité de donner elle-même les réponses aux multiples questions qui se posent à elle.

    Certes, les personnes handicapées ont et auront besoin d’être assistées. Nous ne pourrons et nous ne voulons pas nous passer de l’expertise acquise par nos institutions d’accueil, d’accompagnement, d’hébergement etc. Mais quelle va être notre réponse au souhait de ceux qui demandent à ce qu’eux-mêmes puissent prendre en charge les réponses aux besoins des handicapés? Derrière tout cela, c’est le souhait d’organiser soi-même son choix de vie. C’est une demande qui s’inscrit dans le cadre d’un mouvement international d’émancipation de la personne handicapée qui veut sortir de son rôle d’assisté permanent.

    Où en sommes nous par rapport au souhait légitime des personnes handicapées de sortir de leur rôle d’assistés permanents ?
  • Réponse du 21/03/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Depuis l'adoption du Décret du 6 avril 1995, des avancées significatives ont été enregistrées en termes d'autonomie pour les personnes handicapées.

    A titre d'exemple, je citerais:
    - la reconnaissance d'associations représentatives de personnes handicapées;
    - la mise en place d'un Conseil consultatif des personnes handicapées remplacé maintenant par la Commission wallonne des personnes handicapées;
    - la participation des associations de personnes handicapées aux organes de gestion de l'Agence Wallonne pour l'Intégration des personnes handicapées;
    - la mise en place dans chaque service agréé de projets individualisés;
    - la mise en place de conseils d'usagers dans chaque service;
    - la réalisation d'études portant sur la satisfaction des personnes handicapées;
    - la mise en place de nouveaux projets de diversification de l'offre permettant aux personnes de faire des choix et de les assumer. Je citerai notamment le projet transition école-vie active pour les jeunes de 16 à 25 ans, la plate forme « Bien vivre chez soi », l'initiative visant au logement encadré novateur ou encore les soutiens à l'emploi (job coaching).


    Il faut aussi mettre en exergue les diverses mesures contenues dans la Déclaration de politique régionale qui tend à la prise en compte dans l'ensemble des compétences régionales de la dimension du handicap.

    La Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par la Belgique en juillet 2009 nous incite à aller dans ce sens.

    Elle énonce quelques principes fondamentaux qu'il me paraît important de rappeler, je cite:
    « Reconnaissant l'importance pour les personnes handicapées de leur autonomie et de leur indépendance individuelles, y compris la liberté de faire leurs propres choix;

    Estimant que les personnes handicapées devraient avoir la possibilité de participer activement aux processus de prise de décisions concernant les politiques et programmes, en particulier ceux qui les concernent directement;

    Préoccupés par les difficultés que rencontrent les personnes handicapées, qui sont exposées à des formes multiples ou aggravées de discrimination fondées sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l'opinion politique ou toute autre opinion, l'origine nationale, ethnique, autochtone ou sociale, la fortune, la naissance, l'âge ou toute autre situation, »


    Ces quelques exemples montrent que l'on progresse vers une plus grande autodétermination des personnes handicapées et leur pleine participation à la vie sociale, culturelle et professionnelle.