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Les centres de planning familial et le nombre important des jeunes mères dans certaines zones géographiques

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 177 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de BAYET Hugues
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    En juin dernier, j' interrogeais Madame la Ministre sur l'adéquation entre l'offre de centres de planning familial en Wallonie et les besoins dans ce domaine. Dans la foulée j'abordais la question de l'âge de plus en plus précoce des premières relations sexuelles et celle de l'image de la femme telle qu'elle peut-être perçue par certains jeunes au contact de la pornographie.

    Dans sa réponse, Madame la Ministre m'indiquait que les normes de création de centres étaient dépassées dans la plupart des arrondissements, notamment dans celui de Charleroi.

    Je me réjouis d'apprendre qu'en Région wallonne, septante centres de planning et huit décentralisations et antennes bénéficient d'un agrément.

    Certaines données dont j'ai été récemment informé m'amènent toutefois à m'interroger sur l'efficacité du dispositif. Dans le profil local de santé de la commune de Farciennes réalisé par l'Observatoire de la santé du Hainaut en collaboration avec l'ASBL « Farciennes+ », il apparaît que sur base d'une analyse effectuée sur cinq années, de 1998 à 2002, la part de naissances chez des mères de moins de 20 ans, par rapport à l'ensemble des naissances, est de 6,7% à Farciennes, contre 5,2% en province de Hainaut. Les communes hennuyères qui présentent les taux les plus importants sont les communes du Borinage, du pays de Charleroi, de la région du Centre et de la Botte du Hainaut. Il est tentant de faire un lien entre ces résultats et la situation socio-économique de ces communes.

    Avoir un enfant avant 20 ans n'est pas problématique dans 100% des cas, loin s'en faut, mais on sait que, dans un contexte de précarité, les grossesses précoces ne font souvent qu'aggraver des situations déjà complexes.

    Comment les centres de planning familial pourraient-ils améliorer l'impact de leur travail préventif sur les jeunes des quartiers les moins favorisés ? De nouveaux centres ou antennes ne sont-ils pas indispensables ? La piste de synergies avec des partenaires locaux n'est-elle pas à encourager ? Des expériences de ce type sont-elles en cours ?
  • Réponse du 25/03/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    La question de l'honorable membre aborde clairement l'organisation de l'offre de services des centres de planning familial en Wallonie en fonction de la spécificité de besoins dans certaines zones géographiques.

    A cet égard, je rappelle que des normes de programmation ont été prévues par le décret wallon du 18 juillet 1997. Celles-ci précisent notamment que:
    « Le ressort territorial d'un centre comprend au moins cinquante mille habitants et est fixé par le gouvernement lors de l'agrément.
    Le gouvernement peut autoriser un centre à desservir un secteur géographique comprenant moins de cinquante mille habitants en fonction de circonstances locales particulières et des besoins spécifiques de la population ».

    En outre, à la suite d'un appel à projet ouvert à tous les centres de planning en 2007, des décentralisations de centres (antennes) ont été agréées.

    Le cadre de référence, tel qu'il avait été défini, prévoyait que les projets d'antennes :
    - ne pouvaient pas être installés dans une commune ou un centre agréé était opérationnel;
    - devaient être motivés par l'éloignement, la difficulté d'accès ou l'offre restreinte des moyens de transport pour se rendre dans le centre le plus proche;
    - répondaient aux besoins d'une population estudiantine importante; étaient porteurs d'une dynamique de partenariat avec le réseau psycho médico-social.


    Dès lors, l'offre actuelle en Wallonie se compose, comme l'honorable membre l'indique, de 70 centres et de 8 antennes.

    Il convient, également, de souligner que le cadre réglementaire prévoit 7 catégories de centres définies en fonction du volume d'activités (dont la nature est définie par un arrêté) développées par les équipes pluridisciplinaires.

    Cette catégorisation est importante puisqu'elle détermine le montant des subventions en termes de volume emploi, de nombre d'heures pour prestataires indépendants et de subside de fonctionnement.

    Cette précision a tout son sens pour le sujet qui nous occupe puisque cette disposition met en exergue une potentialité d'évolution pour les centres agréés en fonction du développement de leurs activités.

    J'ajouterais, en outre, que si certaines des activités, s'inscrivant dans les missions des centres de planning, sont organisées en interne - nécessitant alors le déplacement des usagers pour pouvoir bénéficier d'un accompagnement - ; celles à dimension collective, sont par contre aussi assurées en externe - ce qui signifie que les équipes des centres se rendent, par exemple, dans les écoles pour y assurer des animations.

    En ce qui concerne plus spécifiquement la Province de Hainaut, j'ai tenté d'analyser l'offre actuelle en considérant plus particulièrement la Commune de Farciennes. En effet, dans sa question, l'honorable membre mentionne que le pourcentage de jeunes mères de moins de 20 ans est plus élevé dans certaines communes hennuyères par rapport à la moyenne de la province.

    Vingt cinq centres et trois antennes agréées sont mis à la disposition de la population hennuyère. Huit sont organisés dans l'arrondissement administratif de Charleroi. Ces derniers disposent d'un financement correspondant aux catégories suivantes.
    Catégorie Nombre de centres
    5 2
    4 2
    3 1
    2 2

    Des centres sont implantés à Charleroi, Tamines, Jumet et Fleurus. La distance qui les sépare de Farciennes varie entre 8 et 20 kms.

    Les couvertures territoriales définies par les centres déjà agréés ont été vérifiées et il s'avère que six sont compétents pour la Commune de Farciennes.

    L'honorable membre souligne, également et à juste titre, que les grossesses sont génératrices de problèmes pour les mères connaissant des situations sociales précaires. A celles ci s'ajoute le fait que des adolescentes sont parfois concernées.

    A cet égard, les équipes des centres sont disponibles pour réaliser des séances d'animations dans les écoles qui en font la demande ou encore pour répondre aux sollicitations du réseau psycho social ou éducatif par des séances d'informations ou de sensibilisations.

    Toutefois, il ne peut être question d'agir en exerçant une quelconque contrainte. Une démarche volontaire est indispensable. C'est la piste que je privilégie.

    De même, des interventions trop ciblées au sein de quartiers moins favorisés à propos d'une question, qui exige tact et discrétion, pourraient aboutir à la stigmatisation d'un groupe particulier.

    Enfin, déroger aux règles de programmation et prendre en considération des aspects particuliers à certaines communes posent un souci majeur en termes d'objectivation des besoins et de risque d'inéquité entre zones territoriales.

    De plus, au stade actuel, vu les perspectives financières à court terme de la Wallonie, il ne m'est pas possible d'anticiper sur la création de nouvelles structures.

    J'ai privilégié une autre formule proposée et soutenue par le Gouvernement wallon en juillet 2010. Il s'agit d'initier une démarche et une réflexion globale avec le secteur. Un groupe de travail composé de représentants des fédérations et des centres a été mis en place.

    Il est spécifiquement chargé de travailler sur les axes suivants:
    - l'évaluation de la réglementation;
    - l'activation du principe de simplification administrative;
    - la vérification l'adéquation des missions décrétales des centres au regard de l'évolution des besoins et attentes de la population;
    - l'évaluation des décentralisations et l'amélioration de l'accessibilité des centres;
    - la promotion de la dynamique de travail en réseau.


    Comme l'honorable membre peut le constater, un processus a été mis en œuvre dans un objectif global d'amélioration du travail et de l'attractivité des centres de planning et également d'apporter une réponse concrète aux besoins de la population.