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Le bénévolat en matière de soins palliatifs

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 182 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Faisant suite à l’opération « Vie en vol », je fus très surprise de constater que, malgré le travail essentiel entrepris par certains opérateurs dans le milieu des soins palliatifs, il y a très peu de bénévoles à Mons-Borinage. Pourtant, de nombreuses personnes souhaitent encore consacrer du temps au bien-être d’autrui.

    Sur cette question, la DPR mentionne que le gouvernement poursuivra le soutien aux associations compétentes en matière de soins palliatifs, notamment dans leurs missions de formation.

    Dans ce contexte très précis, je souhaite demander à Madame la Ministre si une campagne d’appel aux bénévoles est envisageable ? Dans l’affirmative, comment envisagerait-elle celle-ci notamment dans sa déclinaison par sous-régions ? Quels moyens financiers peut-on octroyer à une campagne d’appel au bénévolat dans la région de Mons-Borinage ?
  • Réponse du 24/03/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    L'honorable membre m'interpelle à propos du bénévolat en matière de soins palliatifs, et, tout particulièrement, à propos du manque de volontaires en cette matière dans certaines régions.

    Au préalable, il convient de rappeler que conformément aux dispositions de l'arrêté royal du 19 juin 1997 fixant les normes auxquelles une association en matière de soins palliatifs doit répondre pour être agréée, il revient à ces dernières, communément appelées plates-formes en soins palliatifs, d'assurer l'évaluation périodique des services rendus, l'estimation des besoins restant éventuellement à couvrir, l'examen des différentes formes de réponse à y apporter et d'assurer la formation du bénévolat en matière de soins palliatifs. Ces plates-formes sont actives sur un territoire donné et sur la zone dont parle l'honorable membre, la zone « La Louvière-Mons-Borinage », l'association agréée Reliance asbl, exerce ces missions.

    Il est judicieux d'évoquer, comme le fait l'honorable membre, la question selon un point de vue sous-régional, zonal. En effet, la situation qui l'interpelle sur la zone dont question, ne se rencontre pas nécessairement sur toute la Wallonie. Ceci s'explique essentiellement pour des raisons historiques: les plates-formes regroupent en effet des associations oeuvrant en matière de soins, que ce soit des acteurs de la première ligne (soins à domicile) ou du milieu hospitalier ou que ce soit d'autres associations, telles des associations de patients, des associations d'aide aux patients voire des associations de bénévoles, etc. Dans certaines régions, il existait préalablement à ces plates-formes des associations de bénévoles, bénéficiant d'une certaine notoriété mais, dans d'autres, pas. Ceci est certainement un élément expliquant la diversité sous-régionale. Certaines associations de soins hospitalières ont, par ailleurs, organisé leurs propres équipes de bénévoles dont l'action se limitera au site de l'association et dont la « visibilité » est sans doute moindre.

    Il n'en reste pas moins vrai que le bénévolat en matière de soins palliatifs n'est pas un volontariat comme les autres. La bonne volonté ne suffit pas. Il importe d'acquérir certaines connaissances mais il importe également d'acquérir un savoir-faire et un savoir-être. Les situations rencontrées sont, par essence, tristes et douloureuses mais en plus, très souvent révèlent une détresse devant la mort qu'il faut pouvoir affronter. C'est déjà une difficulté pour les professionnels de l'aide et du soin, mais ce l'est d'autant plus pour les volontaires pourtant portés par le désir d'apporter leur soutien à autrui. C'est pourquoi il est tout à fait recommandé d'encadrer ces volontaires, après leur avoir offert une formation suffisante.

    Les plates-formes en soins palliatifs et la Fédération wallonne en soins palliatifs (FWSP) en sont bien conscientes et, suite à une réflexion constante en leur sein comme au sein de la FWSP, elles tentent de renforcer ce secteur du volontariat, particulièrement pour le domicile, où se trouvent des personnes isolées.

    Pour y arriver, les plates-formes exercent au préalable la mission de l'information de la population générale de ce que sont les soins palliatifs : l'approche palliative, les services rendus, les structures et associations actives. Des actions d'information tout public ou vers certains publics comme les écoles, sont ainsi réalisées. Mais, en plus, les plates-formes peuvent développer une approche plus pro-active par une stratégie de communication concertée avec le réseau de l'aide et du soin. Des personnes intéressées peuvent ainsi se manifester. Leur formation et leur encadrement seront garantis, après un processus de sélection, pour les raisons évoquées supra. Par la suite, une autre difficulté sera de garder ces volontaires disponibles, car beaucoup d'entre eux ne pourront maintenir longtemps une telle activité.

    Concernant la situation spécifique du territoire de Mons-La Louvière, l'asbl Reliance a créé une commission bénévolat en 2005 permettant d'établir une convention de collaboration ainsi qu'une charte définissant le rôle du bénévole. En 2006, un groupe de bénévoles a été mis en place au sein de l'asbl, ce groupe a été actif jusqu'au début de l'année 2009 et depuis, il n'y a plus de bénévole. L'asbl Reliance, contactée par mes soins, estime la région peu favorable à ce type de travail bénévole mais compte relancer une telle dynamique dans les prochains mois en collaboration avec la plate-forme de Namur qui avait fait de ce point un objectif prioritaire dans le cadre du plan wallon en faveur des soins palliatifs.

    Les plate-formes manquent parfois de temps afin de mettre en place, de gérer, de superviser un groupe de bénévoles, c'est pourquoi j'ai décidé, de manière générale, et pour l'ensemble des plate-formes de soins palliatifs de Wallonie de permettre l'engagement d'un ½ Tps de coordination et d'un ½ Tps supplémentaire de psychologue.

    La Région wallonne soutient de façon continue cette dynamique visant à susciter le volontariat et à en assurer la formation et l'encadrement. Ceci bien sûr, sans vouloir le substituer aux professionnels de l'aide et du soin, également objet de nombreux efforts de notre région.