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Le retard affiché par la Belgique quant aux voitures électriques

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 625 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/03/2011
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    «Faute d’avoir une vision globale sur ce que devra être la voiture électrique, la Belgique accuse aujourd’hui un retard qui pourrait l’installer en queue de peloton des pays européens en termes de mobilité alternative », titrait le Trends de ce 27 janvier 2011 au chapitre du Green Business.

    Même si cette publication ne vise pas explicitement la politique wallonne en la matière, force est de constater qu'elle interpelle.

    Monsieur le Ministre partage-t-il le constat de ce journal ? Dans la négative, quels sont les arguments qu'il y oppose ?

    Quelle est sa stratégie de développement des véhicules électriques en Wallonie ? Quels moyens budgétaires y consacre-t-il ?

    Y a-t-il un projet industriel wallon de construction de véhicules électriques ?
  • Réponse du 24/03/2011
    • de HENRY Philippe

    En réponse à la question de l'honorable Membre, je lui rappellerai tout d'abord que la Wallonie n'est pas restée inactive en matière de véhicules électriques. Le régime actuel d'Eco-Bonus prévoit une prime maximale de 600 euros lors de l'achat d'un véhicule neuf. Ce bonus ne s'applique pas pour les véhicules dont le prix catalogue HTVA et hors options et supérieur à 20 000 euros. Cependant, pour ne pas pénaliser les véhicules les plus avancés qui sont aussi plus chers, à savoir les véhicules hybrides et les véhicules électriques, ces véhicules bénéficient d'un seuil d'application porté à 30 000 euros.

    Bien que le Service Public de Wallonie ne dispose pas encore de véhicules électriques dans son parc automobile, les choses devraient changer cette année, à l'initiative de mon collègue Jean-Marc Nollet en charge de la Fonction publique. Un nouveau marché public sera en effet lancé prochainement pour acquérir des véhicules exploitant les technologies électriques. Sont particulièrement visées les navettes de documents et marchandises entre les différentes implantations du SPW à Namur et Jambes, qui correspondent à des distances aisément compatibles avec l'autonomie proposée par les véhicules actuellement sur le marché.

    Le choix du calendrier de travail ne tient pas du hasard, puisque plusieurs constructeurs commercialiseront en Belgique leurs nouveaux modèles électriques fin de cette année, voire seulement au début de l'année prochaine.

    Le Gouvernement wallon a par ailleurs décidé en 2009 d'accorder un subside aux communes pour encourager l'acquisition de véhicules électriques utilitaires. Le montant exact du subside global s'élève à 1 835 000 euros et concerne 81 communes. En vue de faciliter la tâche des communes, de pouvoir bénéficier de prix concurrentiels et de garantir une qualité technique optimale, j'ai mis en place une procédure d'achat groupé.

    Cette procédure a été lancée en vue de faciliter la tâche des communes, de pouvoir bénéficier de prix concurrentiels et de garantir une qualité technique optimale. Une majorité de communes (45 communes sur 81) ont adhéré à la procédure d'achat groupé, ce qut montre bien que celle-ci répond à une attente.

    L'appel d'offre a été lancé fin octobre 2010, et les offres complètes reçues ce mois de février. Je viens d'approuver la décision motivée d'attribution du marché, de sorte qu'un courrier sera prochainement adressé aux communes concernées afin de leur préciser la procédure pour passer commande. L'utilisation effective de ces véhicules subsidiés par la Wallonie sera ensuite évaluée afin, le cas échéant, de reconduire ce type d'expérience.

    Par ailleurs, plusieurs éléments tendent à relativiser « le retard » que la Belgique aurait pris en la matière. Ainsi, d'une part, il n'existe pas encore de normalisation au niveau européen pour les infrastructures de recharges (bornes électriques). Il convient donc d'avancer avec prudence pour ne pas gaspiller les deniers publics dans des systèmes qui pourraient rapidement devenir obsolètes. D'autre part, les projections quand à la progression des véhicules électriques restent extrêmement divergentes d'un acteur à l'autre. La FEBIAC annonce quelques dizaines d'unités vendues en Belgique en 2011 seulement.

    Si les véhicules électriques constituent un enjeu économique certain, une voie d'avenir en matière énergétique, et une opportunité d'améliorer la qualité de l'environnement urbain, il convient de la recadrer dans une politique globale de la mobilité axée sur la réduction de la demande de transports. En effet, la voiture électrique, chère à l'achat mais potentiellement très bon marché à l'usage, présente un risque d'aggravation de la mobilité en incitant les usagers à rouler encore davantage.

    Enfin, pour ce qui concerne la dernière sous-question de l'honorable Membre, je me permets de la réorienter vers mon collègue en charge de l'Economie et des PME, Monsieur Jean-Claude Marcourt.