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L'impact des bandes réservées aux bus sur la mobilité

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 628 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 02/03/2011
    • de ZRIHEN Olga
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Récemment, Touring expliquait que l'aménagement de bandes de bus aux endroits non appropriés créait des embouteillages là où il n'y en avait pas auparavant.

    On connaît tous le core business de Tourring qui est la défense des automobilistes. Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de l'étude de Touring qui indique que les bandes de bus allongent les trajets de 23 % ? Le cas échéant, qu'en pense-t-il ? Quelle en est la rigueur scientifique ?

    Au-delà de ce constat, Touring estime que le choix des lieux, où sont implantées les bandes réservées au bus, pose problème dans la mesure où seules les sociétés exploitantes de transport public seraient consultées. Qu'en est-il ?

    Des collaborations entre la Wallonie et le Gouvernement fédéral sont-elles envisagées pour évaluer l'impact de ces dispositifs ? Des contacts ont-ils lieu pour permettre aux automobilistes d'utiliser ces bandes réservées dans certaines circonstances ?
  • Réponse du 14/03/2011
    • de HENRY Philippe

    C'est avec surprise que j'ai découvert tout comme l'honorable membre les articles de presse relatant les derniers propos de Touring. En effet, ce groupe d'intérêt ne m'a transmis aucun dossier circonstancié à l'appui des déclarations reflétées dans la presse sur les bandes bus.

    Je suis donc dans l'incapacité de juger de la rigueur scientifique avec laquelle a été réalisée cette étude attestant, selon Touring, d'un allongement des trajets de 23 % pour les automobilistes suite à la cession de priorités en faveur des transports en commun. Je suppose que c'est sur les heures de pointe que se concentrent ces observations.

    Si on part du constat selon lequel, en heure de pointe, une voiture est en moyenne remplie de 1,3 voyageurs, alors que les autobus ont un taux moyen de remplissage de 50 voyageurs (ce qui est sûrement sous évalué en zone urbaine, où se concentrent les dispositifs de priorité en faveur des bus), on voit clairement que, à unité de temps égale (par exemple une phase verte de feu), le nombre de personnes qu'il est possible de transporter est très nettement en faveur du transport en commun.

    L'espace public disponible pour la fonction de circulation est par définition limité; je crois que tout le monde partage aujourd'hui l'idée que l'époque où la seule réponse à la mobilité urbaine était la création d'autoroutes urbaine rendant la vie impossible en ville est révolue.

    L'espace public ne dispose donc, par unité de temps, que d'une capacité limitée à écouler des flux de véhicule.

    Voilà pourquoi il est donc non seulement légitime, mais tout simplement plus efficace pour tous et plus juste de veiller à ce que les transports publics jouissent de priorité puisque par unité de temps, ils transportent beaucoup plus de voyageurs que les véhicules individuels. Je laisse imaginer quels seraient les encombrements si les 262 millions de voyageurs transportés par les TEC en 2009 circulaient tous en voiture ... En fait, sans doute les voitures ne pourraient elles plus rouler pendant plusieurs heures par jour. Il est donc de l'intérêt des automobilistes de rouler un peu plus longtemps, sinon ils ne pourraient peut-être tout simplement plus rouler.

    Par ailleurs, l'affirmation selon laquelle seules les sociétés de transport sont consultées lors de la création de bandes bus est fantaisiste; le gestionnaire de voirie (la Direction des Routes de la Région, ou, selon le cas, la commune) doit en effet remettre son accord sur ce type de dispositif, ce qui explique d'ailleurs qu'il se passe parfois plusieurs années entre la demande et la réalisation effective d'une bande bus. Je laisse donc à Touring le soin de dire que l'avis d'un conseil communal est antidémocratique. Ce qui est exagéré est insignifiant.