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La saturation de nos infrastructures routières

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 651 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 11/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    En une décennie, nous avons assisté à une importante augmentation des flux autoroutiers, causant aujourd'hui de réelles paralysies du trafic aux heures de pointe. Par ailleurs, la Wallonie est également une plaque tournante pour le trafic européen, voire même intercontinental. Cette saturation ne concerne donc pas seulement les voitures mais aussi les camions, lesquels génèrent en plus des problèmes sur le plan de la sécurité routière et des nuisances diverses. En outre, nous devons nous préparer à un flux autoroutier encore encore plus important dans les années à venir.

    Enfin, ne sous-estimons pas non plus l’impact économique des bouchons autoroutiers. Selon certains, le temps qu’on passe dans les bouchons, calculés en argent, représente environ 0.04% à 0.05 % du PIB.

    Évidemment, la situation n’est pas identique partout, certains tronçons étant plus saturés que d'autres.

    Quelles sont les zones saturées, voire même sursaturées ? Et quelles sont les zones qui - à politique constante - s’ajouteront à la liste des zones saturées d’ici 2015 ? Quelles sont les pistes de réflexion et quels seront les chantiers concrets pour prévenir l’infarctus autoroutier ? Qu'en est-il du développement des modes de transport alternatifs ? Dans quelle mesure peut-on voir ces modes alternatifs améliorer la situation actuelle ?
  • Réponse du 22/04/2011
    • de HENRY Philippe

    Les informations en temps réel sur les zones saturées sont disponibles sur le site www.trafiroutes.wallonie.be. Les cartes disponibles sur le site de la DGO1 www.routes.wallonie.be. font également état du degré de saturation des routes régionales et des comptages réalisés chaque année.

    Le Service Public de Wallonie effectue en effet des mesures de trafic et suit l'évolution de celui-ci depuis de nombreuses années. En 35 ans, le trafic (nombre de véhicules-km) a globalement doublé sur le réseau routier et autoroutier wallon. Cependant, il n'est pas correct de transposer ces évolutions passées au futur. Ainsi, la tendance à une certaine stabilisation du trafic est visible, avec des fluctuations d'une année à l'autre. Ainsi, le trafic autoroutier n'a pas augmenté en 2008 par rapport à 2007, et le trafic sur routes (hors autoroutes) a diminué plusieurs fois ces dernières années, sur base des comparaisons annuelles.

    La Région wallonne dispose d'un des réseaux routiers les plus denses au monde et, sans conteste, l'un des plus longs réseaux routier par habitant. Dans ce contexte, la Wallonie a opté résolument pour la promotion de l'intermodalité, ou des modes alternatifs, tant sur le plan du transport de personnes que sur celui des marchandises.

    Concrètement, le Gouvernement wallon travaille à l'élaboration d'un plan intégré de transport et de logistique, ainsi qu'à différents groupes de travail relatifs aux différentes facettes de ce plan. En effet, plusieurs initiatives ont déjà été lancées pour alimenter ce plan intégré de transport et de logistique, dont notamment:
    - une étude relative au potentiel et capacités ferroviaires de la Wallonie;
    - une étude relative à la valorisation des terrains situés en bordure des voies navigables;
    - un groupe de travail sur le transport urbain de marchandises.

    Outre les études, les efforts pour rendre la voie d'eau plus performante et attractive n'ont pas manqué ces dernières années. À ce titre, le Plan wallon d'aide à la voie d'eau et les travaux aux écluses d'Ivoz-Ramet, d'Ampsin Neuville et de Lanaye, pour ne citer que ceux là, sont des actes concrets.

    Le Gouvernement wallon travaille également à la mise ne place d'une taxation intelligente pour le transport de marchandises avec les autres régions du pays.

    Concernant le transport de personnes, les initiatives ne manquent pas, en Wallonie, pour améliorer l'utilisation des modes alternatifs à la voiture. Ainsi, les TEC voient leurs taux de fréquentation augmenter sensiblement depuis plusieurs années et les différentes enquêtes menées, tant sur le plan des déplacements d'entreprises que sur celui des déplacements scolaires portent leurs fruits. L'implication de nombreuses communes dans les projets de la semaine de la mobilité ou encore dans les plans cyclables témoigne de l'intérêt croissant des communes et des acteurs de terrain pour la mise en place et le développement des alternatives modales de déplacement. Des initiatives telles que le covoiturage et les voitures partagées sont également des éléments à mettre en exergue contribuant pleinement à changer les mentalités en termes de déplacement.

    Bien sûr, sur le plus long terme et plus fondamentalement, on doit mentionner l'intérêt constant et très important des plans communaux ou intercommunaux de mobilité. Ces plans sont des outils intégrés de gestion de la mobilité au sein d'une commune et permettent de développer, en Wallonie, une politique cohérente, concertée et globale de la mobilité à l'échelle communale ou intercommunale.