/

Le secteur de la construction

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 237 (2010-2011) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Dans son édition du 14 mars 2011, le journal « l’Indépendant » publie une interview avec M. De Meester, président de la Confédération de la construction. Cette interview me paraît traduire des préoccupations par rapport auxquelles nous devons contribuer à fournir les réponses adéquates – que ce soit en termes d’aide au secteur qui doit se préparer pour accomplir sa tâche par rapport aux objectifs 2020 en matière de construction durables, ou encore en termes de formation et de qualification de l’ensemble des acteurs dans le domaine.

    Que dit M. De Meester ?

    Il est d’un optimisme prudent par rapport à 2011. Sa prudence s’explique entre autres par la question de savoir comment va évoluer le marché financier. S’il est vrai que les taux d’intérêts très bas ont contribué à motiver les candidats-bâtisseurs à réaliser leurs projets, la question se pose sur les mesures anti-inflationnistes (léger relèvement du taux directeur) qui risquent éventuellement de freiner la demande en la matière, d’une part, pour la nouvelle construction et, d’autre part, pour les rénovations. Selon le président, la rénovation permet aux entreprises de continuer leur vitesse de croisière alors que les nouvelles constructions vont redécoller en 2011.

    En matière de rénovation, le grand défi est le PEB et l’environnement – tels qu’imposé par l’UE pour 2020. Il voit la demande évoluer nettement plus vers le type de construction passive (focalisé plus sur les aspects énergétiques), voire la construction durable (notion plus générale). Pour lui, c’est une révolution dont les entrepreneurs sont demandeurs.

    Se pose la question de savoir si les acteurs en la matière (entrepreneurs, architectes, ouvriers, artisans …) sont suffisamment compétents pour « gagner ce défi ». La question se pose évidemment dans un contexte de comparaison avec nos voisins. Selon son analyse, il faut du temps car les progrès en matière de savoir-faire sont toujours progressifs. Ce qui nous place devant le vieux thème de la pénurie de main d’œuvre qui dispose de la qualification souhaitée par les patrons.

    Quelles sont les analyses de Monsieur le Ministre par rapport aux questions et préoccupations soulevées par M. De Meester ? La construction se trouve effectivement devant un chantier gigantesque. Prenons à titre d’exemple le nombre de logements qui doivent absolument être améliorés sur le plan du PEB, de la salubrité et de la sécurité. Comment faire pour mobiliser l’épargne des citoyens de façon à ce qu’ils l'investissent dans la rénovation plutôt que de vouloir être les meilleurs élèves du monde en matière de taux d’épargne ? Ne faut-il pas négocier le plus rapidement des accords avec le secteur visant à organiser les formations dont il a besoin pour faire face aux défis qui l’attendent ? Où en est Monsieur le Ministre en la matière ?
  • Réponse du 02/05/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les acteurs de la construction (entrepreneurs, architectes, ouvriers, artisans, ... ) disposent-ils des compétences suffisantes pour relever le grand défi du PEB et de l'évolution vers la construction durable ?

    Le Gouvernement wallon a répondu à cette question à l'entame de cette législature et de l'élaboration du PM2.vert, l'alliance emploi-environnement constituant un axe à part entière du tableau de bord du gouvernement.

    Par ailleurs, la première Alliance Emploi-Environnement du Plan Marshall 2.vert s'est centrée sur le secteur de la construction et doit permettre d'assurer la transition de l'ensemble du secteur de la construction vers une construction/rénovation plus durable. II s'agit donc, comme le stipule le plan, à la fois:
    - de stimuler et orienter la demande, tant publique que privée, via des mesures incitatives, permettant d'augmenter les investissements ayant un impact sur l'efficacité énergétique et la qualité du bâti ;
    - et de renforcer/réorienter l'offre via des formations vertes et des mesures d'accompagnement des entreprises afin de répondre à cette demande potentielle.

    Les principaux métiers qui sont impactés par la première Alliance sont les suivants:
    - architecte; entrepreneur ;
    - métiers du conseil (bureaux d'étude) ;
    - maçon;
    - carreleur - carrier – chapiste;
    - monteur en structure bois (1) ;
    - menuisier dont poseur de fermeture menuisée;
    - couvreur;
    - monteur en sanitaire et chauffage;
    - technicien chauffagiste;
    - installateur électricien;
    - peintre en bâtiment;
    - plafonneur - cimentier - façadier;
    - conducteur de travaux;
    - chef de chantier;
    - technicien en construction bois ;
    - ouvrier de maintenance du bâtiment;
    - ouvrier environnementaliste;
    - jardinier (pour les aspects toitures vertes) ;
    - monteur frigoriste ;
    - contrôleur de climatisation;
    - dessinateur du bâtiment.


    Si comme le montrent les études internationales, la plupart de ces métiers existent, certains, comme les métiers d'architecte et de conseil (bureaux d'étude, de conseil, ... ) sont plus impactés que les autres car, d'une part, ils sont concernés par tous les enjeux de la construction durable et, d'autre part, les personnes qui les exercent jouent un rôle de prescripteur (et assureront donc concrètement une forme de démultiplication des impacts sur la construction durable).

    C'est pourquoi, le gouvernement a pris l'option d'activer différents leviers, à savoir l'enseignement et l'apprentissage, mais également la formation professionnelle initiale et continue des demandeurs d'emploi, des travailleurs, des indépendants et des chefs d'entreprise.

    Dans ce cadre, l'ASE a notamment été chargée d'élaborer et d'initier un programme d'information, de sensibilisation et de formation, ciblant notamment les étudiants de l'enseignement supérieur, leurs enseignants et les professionnels actifs ou potentiels en lien avec les principaux métiers concernés par la le AEE.

    L'ASE sera ainsi chargée de coordonner la mise en œuvre du programme de sensibilisation aux évolutions et enjeux de la le AEE dans le cadre du soutien à l'esprit d'entreprendre. Il s'agira notamment:
    - d'organiser un colloque «entreprendre et développement durable», ciblant les étudiants et les professeurs de l'enseignement supérieur, de créer des cursus donnant accès, dans le domaine de la construction et du développement durable, aux métiers de l'architecture, du conseil, du contrôle, de la gestion de travaux et de chantier, ... ainsi que les professionnels exerçant ces métiers;
    - d'organiser des séminaires, événements, actions de sensibilisation et de vulgarisation des concepts d'innovation et de développement durable, ... en cohérence, notamment, avec les actions de promotion des bourses «développement durable », gérées par l'ASE et initiées dans le cadre du PM2.vert.

    Cette mesure s'articulera autour du programme «Esprit d'Entreprendre» de l'Agence de Stimulation Economique et de l'action de ses agents de sensibilisation.

    Dans la perspective du renforcement de l'accompagnement spécifique des entreprises actives dans les métiers concernés par la le AEE, l'ASE organisera en outre une ou plusieurs tables rondes sur le thème des métiers de l'AEE, destinées au développement de mesures spécifiques d'accompagnement et d'appui de ces entreprises.

    Ces tables rondes seront largement ouvertes aux différents opérateurs agréés par l'ASE et aux métiers concernés, et devront aboutir à définir et promouvoir les pratiques les plus pertinentes d'animation économique aux métiers de la construction durable. Elles pourront également déboucher sur des recommandations relatives à de nouvelles mesures adaptées à la problématique.

    Ces mesures, pour avoir l'impact souhaité, doivent nécessairement être concertées avec le secteur. C'est pourquoi une convention sectorielle déterminant les synergies à mettre en place entre les Gouvernements wallon et de la Communauté française, les opérateurs d'enseignement, de formation et d'insertion qui en dépendent et le secteur de la construction est actuellement en cours d'élaboration et déterminera non seulement les rôles et missions de chacun des acteurs pour rencontrer, entre autres objectifs, les enjeux ambitieux de la construction durable, mais également les critères d'évaluation des actions définies et les indicateurs y afférents.



    (1) Il s'agit des personnes qui construisent des maisons bois tous systèmes confondus et non uniquement ceux qui montent des maisons sur chantier.