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La confiance des entrepreneurs

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 586 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 24/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Selon une série de témoignages, la confiance des entrepreneurs par rapport au chiffre d’affaires qu’ils espèrent réaliser en 2011 s’améliore.

    C’est une bonne nouvelle dans la mesure où elle traduit que bon nombre d’entreprises réussissent à sortir du creux conjoncturel qui a suivi la crise bancaire.

    Cependant, et en discutant avec les uns et les autres, la confiance règne plus du côté de la construction (où l’activité reprend nettement plus que dans d’autres secteurs) et du commerce (les consommateurs ont à nouveau plus de confiance en leur avenir).

    Monsieur le Ministre peut-il nous dresser un bilan intermédiaire nous informant sur la question de savoir quels sont les secteurs où la confiance regagne du terrain par contraste à d’autres secteurs où règne toujours un sentiment plutôt pessimiste ?

    Dans quelle mesure cette confiance regagnée des chefs d’entreprise s’exprime-t-elle par des embauches ? Et quel type d’embauches ?

    En quoi pouvons-nous aider les secteurs moins optimistes à regagner confiance et …. à créer de l’emploi ?
  • Réponse du 13/05/2011 | Annexe [PDF]
    • de ANTOINE André

    L'honorable membre souligne dans sa question, que la crise économique a fortement touché la confiance des chefs d'entreprises en 2009, mais que depuis 2010, la situation s'améliore globalement. Nous pouvons en effet nous réjouir de cet optimisme qui autorise différents secteurs à investir et à créer de nouveaux emplois.

    Néanmoins, s'il est vrai que la construction et le commerce sont des secteurs pour lesquels la reprise se révèle particulièrement positive, il me semble important de pointer également les secteurs du transport, de l'industrie et des services aux entreprises. Comme l'honorable membre peut le voir dans les tableaux ci-dessous, ces secteurs obtiennent également des pourcentages très encourageants.

    Plusieurs sources telles que les enquêtes de conjoncture de la BNB, le baromètre Manpower des perspectives d'emploi et les opportunités d'emploi gérées par le Forem éclairent les évolutions sectorielles.

    Pour mesurer la confiance des chefs d'entreprise, la Banque nationale (BNB) réalise chaque mois des enquêtes auprès d'un échantillon d'entreprises.

    Le baromètre de conjoncture de la BNB (enquête mensuelle de conjoncture) indique pour le mois de mars 2011, au niveau national, une courbe synthétique brute globale de + 3,3 contre - 3,6 un an plus tôt. Depuis le score minimal de - 31,8 atteint en mars 2009, la courbe a tendance à se redresser.

    La confiance des chefs d'entreprise présente un score positif et est en progrès dans l'ensemble des secteurs.

    Mars-11 Mars-10

    Industrie manufacturière + 3,3 - 6,5
    Construction + 4,9 - 9,3
    Commerce + 4,2 - 1,2
    Service aux entreprises + 20,7 + 4,1


    Parmi les questions posées aux chefs d'entreprise, l'une d'entre elles concerne les prévisions d'emploi. Au niveau national, les données sont disponibles pour les quatre secteurs suivis. Ces derniers affichent tous un score positif et en progression.

    Mars-11 Mars-10

    Industrie manufacturière + 6,3 - 1,3
    Construction + 4,2 - 16
    Commerce + 10,9 + 7,6
    Service aux entreprises + 12,2 - 6,2


    Sur le plan régional wallon, les perspectives d'emploi sont uniquement disponibles pour les secteurs de l'industrie manufacturière et de la construction.

    L'indicateur de prévisions d'emploi à 3 mois pour l'industrie manufacturière s'élève en Wallonie à + 6 pour le mois de mars 2011 contre - 9 en mars 2010.

    Au niveau de la construction, l'indicateur de prévisions d'emploi à 3 mois est de + 0,3 contre - 14,9 en mars 2010.



    Baromètre Manpower des perspectives d'emploi (1)

    Parallèlement aux enquêtes de conjoncture menées par la BNB, la société Manpower réalise chaque trimestre une enquête internationale sur les perspectives d'emploi.

    Le dernier baromètre Manpower des perspectives d'emploi annonce une prévision nette d'emploi de + 12 % sur le plan national pour le 2e trimestre 2011. A noter que cet indicateur s'élevait à + 3 % au 2e trimestre 2010.

    En Wallonie, les employeurs se montrent relativement optimistes avec une prévision nette d'emploi à + 10 %, soit sept points de pour cent de plus qu'à la même période en 2010.

    Au niveau sectoriel, l'ensemble des secteurs prévoit une hausse de l'emploi et principalement dans les activités financières (+ 29 %), le commerce (+ 13 %), les service publics, éducation, santé et services collectifs (+ 10 %) et l'électricité, gaz et eau (+ 10 %).



    Opportunités d'emploi gérées par le Forem par secteurs d'activités (2)

    Le Forem a géré près de 134 000 opportunités d'emploi en 2010, soit 16 % de plus qu'en 2009.

    Hormis les services domestiques et la construction qui ont reculé respectivement de - 7 % et de - 1 %, l'ensemble des autres principaux secteurs enregistre une hausse de leurs propositions de recrutement.

    Les augmentations les plus marquées concernent l'industrie manufacturière (plus de 20 000 opportunités, soit + 21 % entre 2009 et 2010), le commerce (près de 23 000 opportunités, + 22 %), les transports, entreposage et communications (8 843 opportunités, + 46 %) et les services aux entreprises (19417 opportunités, + 27 %).

    A noter que sur les deux premiers mois de l'année 2011, le Forem a diffusé 24 054 opportunités d'emploi, soit 17 % de plus qu'à la même époque en 2010.

    Sur cette période, la construction totalise 20 % d'opportunités en plus sur base annuelle.

    Pour rappel, la crise économique a d'abord principalement touché les secteurs de l'industrie manufacturière et des transports en 2009, Grâce à des carnets de commande bien remplis, la construction a bien résisté dans un premier temps, avant de sentir les effets de la crise quelques mois plus tard.

    Opportunités d'emploi gérées par le Forem par secteur d'activité, évolution 2009-2010 (voir annexe)

    Au niveau des types de contrats proposés, l'intérim a connu la plus forte progression (+ 21 %) entre 2009 et 2010 et arrive désormais en tête avec 42 152 opportunités d'emploi, soit 31,5 % du total. Les contrats à durée indéterminée ont également bien progressé entre 2009 et 2010: + 14 % pour un total de 41 313 opportunités (30,8 %).

    Enfin, le questionnement sur la stimulation des secteurs les moins optimistes n'est pas une compétence qui relève du Ministre de l'emploi et de la formation. Je n'ai pas pour mission de permettre aux entrepreneurs de regagner confiance, Je suggère donc à l'honorable membre de se tourner vers mes collègues.

    Toutefois, en termes de création d'emploi, je vous fais part de trois mesures que je soutiens et qui offrent des opportunités dans le domaine de la création d'emplois:
    Tout d'abord, les aides à la promotion de l'emploi (APE) destinés au secteur Marchand et au secteur du Non-marchand.

    Ensuite, j'attire également votre attention sur la mesure Airbag, il s'agit là d'un soutien financier destiné à favoriser l'autocréation d'emploi, un coup de pouce pour des personnes qui:
    - soit exercent déjà une activité indépendante à titre complémentaire et souhaitent faire le pas vers le statut d'indépendant à titre principal;
    - soit se sont préparées à la création d'activité, que ce soit dans le cadre d'une SAACE ou via leur parcours à l'IFAPME.

    Autrement dit, Airbag offre la possibilité de limiter le risque financier lié à la création d'activité.

    Enfin, les SAACE destinées aux demandeurs d'emploi. La mesure offre la possibilité d'un accompagnement de leur projet de création d'activité tout en maintenant leurs droits sociaux, notamment en cas d'essai non concluant. Une fois que le projet aura démontré - via la SAACE - sa viabilité économique, le candidat-entrepreneur adoptera effectivement le statut d'indépendant.

    Les structures SAACE ont un rôle important à jouer parce qu'elles accueillent les entrepreneurs les plus vulnérables (les demandeurs d'emploi), parce qu'elles pratiquent des méthodologies qui limitent le risque et donc les faillites (test en couveuse, accompagnement personnalisé, alternance suivi et formations ",) et enfin parce qu'elles facilitent l’accès aux incitants et financements mis en place dans le cadre des politiques régionales (chèques­formation à la création d'entreprise, bourses de pré-activité, microcrédit Crédal et Socamut .. ,) et fédérales (Fonds de Participation, .. ,),



    (1) Manpower, Baromètre des perspectives d'emploi, Q2/2011
    (2) Source: le Forem, mars 2011