L'emploi au sein des imprimeries Hélio et Europrinter dans le Hainaut et plus globalement la situation du secteur de l'imprimerie en Wallonie

• Session : 2010-2011
• Année : 2011
• N° : 242 (2010-2011) 1

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• Question écrite du 24/03/2011

  • de TROTTA Graziana
  • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles
  
  Plusieurs travailleurs du secteur de l'imprimerie dans le Hainaut craignent actuellement pour leur emploi. En effet, la presse a fait état de projet de restructuration au sein de l'entreprise Europrinter située à Gosselies (une dizaine d'emplois seraient menacés), et la direction de l'entreprise Hélio à Fleurus annonce depuis décembre dernier sa volonté de réaliser des économies.
  
  Monsieur le Ministre dispose-il d'informations plus précises sur la situation au sein de ces deux entreprises qui emploient à elles deux 340 personnes (290 pour le site d'Hélio à Fleurus et 50 pour Europrinter) ? Est-il informé des projets de restructuration et des calendriers programmés ? Quelles sont les raisons précises de ces volontés de restructuration ? Que peut-il faire pour limiter au maximum leur impact sur le volume d'emploi ?
  
  Selon des chiffres de l'IWEPS, les industries papetières et graphiques wallonnes comptaient, en 2003, 9.314 travailleurs (dont 3.740 emplois dans le Hainaut en 2003, soit 40%) et 599 établissements et représentaient alors le sixième pourvoyeur d'emplois industriels de Wallonie. L'imprimerie constituait le premier employeur du secteur avec plus de 3.700 salariés (soit 40 % du secteur).
  
  Entre 1993 et 2003, l'imprimerie wallonne a perdu près d'un quart de ses travailleurs salariés. Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer comment, depuis 2003, ont évolué les effectifs de l'imprimerie et le nombre d'établissements en Wallonie ? De manière globale, comment se porte le secteur de l'imprimerie en Wallonie ?

• Réponse du 01/09/2011

  • de MARCOURT Jean-Claude
  
  Le secteur de l'imprimerie est un secteur qui souffre particulièrement depuis une dizaine d'années suite à la baisse progressive de la demande d'impression, que ce soit dans le domaine de l'information, la lecture ou la publicité et le marketing, au profit d'autres types de support, le plus souvent liés à l'informatique et au web.
  
  Dans le même temps, les investissements en équipements dans le secteur sont devenus de plus en plus coûteux, nécessitant de plus en plus de volumes pour pouvoir rentabiliser les outils de production.
  
  Compte tenu de cette situation, un syndicat d'études a été mis en place fin 2010. Celui-ci est chargé de faire un état des lieux de la situation et de faire des propositions d'actions afin de soutenir au mieux les entreprises du secteur. Les responsables des entreprises ont été invités à participer à ce syndicat. Plusieurs réunions se sont ensuite tenues au cours desquelles les patrons ont pu exprimer leur vision de la situation.
  
  Les conclusions du syndicat d'études ont été rédigées par. la SOGEPA accompagnée d'un expert indépendant.
  
  En termes macroéconomique, l'évolution de l'emploi dans le secteur des Arts graphiques a encore diminué depuis 2005 : il est passé d'environ 2.983 emplois en 2005 à 2.687 emplois en 2009. Si lIon tient compte des indépendants, on peut raisonnablement estimer le nombre de personnes actives dans le secteur en Région wallonne autour de 4.000 personnes.
  
  En ce qui concerne les entreprises de ce secteur, on peut dire qu'elles sont essentiellement des PME : plus de 95 % d'entre elles emploient moins de 50 travailleurs, en ligne avec les données au niveau européen. Il s'agit même souvent de TPE puisque 75 % d'entre elles emploient moins de 10 travailleurs. Les 5 % des grandes entreprises emploient par contre 44 % des travailleurs du total du secteur.
  
  La situation des entreprises est bien souvent délicate et la plupart d'entre elles connaissent des problèmes de rentabilité, du fait des baisses de commandes et des amortissements importants liés aux investissements. A cela s'ajoute également la concurrence féroce à laquelle elles doivent faire face.
  
  C'est le cas tant d'Europrinter que d'Hélio.
  
  Ces deux sociétés ont, au cours des 12 à 18 derniers mois, perdu plusieurs tirages suite à des offres concurrentes à plus bas prix. Les clients n'hésitent en effet pas à transférer d'un fournisseur à l'autre certains tirages, lorsque le prix offert est plus compétitif.
  
  Compte tenu de l'évolution du secteur, toute initiative visant à accroître les partenariats entre entreprises du secteur doit être soutenue afin d'augmenter les chances de survie et de maintien d'entreprises jadis performantes, ainsi que de compétences des travailleurs en Région wallonne.