Le forum de Saint-Petersbourg

• Session : 2010-2011
• Année : 2011
• N° : 429 (2010-2011) 1

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• Question écrite du 24/03/2011

  • de STOFFELS Edmund
  • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
  
  En cette année du tigre, un forum international s’est tenu à St. Petersburg. L’objectif du forum était de protéger le félin et d’amener le nombre d’exemplaires de 3.200 actuellement à 6.000 animaux.
  
  Deux raisons expliquent la disparition de cette espèce sauvage : la destruction des habitats naturels (perte de 40 % en dix ans) par une déforestation poussée et le braconnage.
  
  Les états concernés ont besoin de 330 millions de dollars de fonds extérieurs pendant les cinq années à venir (l’essentiel de ce montant doit être utilisé dans la lutte contre le braconnage).
  
  La Wallonie importe-t-elle des bois issus de la destruction d’habitats de cette espèce ? Dans quelle mesure pouvons-nous contribuer à la mobilisation générale qui évitera la disposition pure et simple de cette espèce ?

• Réponse du 20/04/2011

  • de LUTGEN Benoît
  
  Les différents habitats des sous-espèces du tigre se trouvent en extrême orient russe, dans les pays du sud-est asiatique, de l’Inde, du Népal ou du Bhoutan.
  
  Il ne faut pas assimiler la déforestation à l’exploitation des forêts pour le commerce du bois, qui n’est qu’une faible part du problème. La cause la plus importante de la déforestation est la pression foncière pour l’agriculture vivrière et industrielle ; dans le sud-est asiatique, des surfaces importantes sont déboisées pour établir après brûlis des plantations de palmier à huile par exemple.
  
  Il n’est pas possible de déterminer avec précision si des bois importés en Wallonie proviennent de zones sensibles pour la protection du tigre, mais on peut quand même relativiser ce problème : l’Inde, le Bhoutan ou le Népal ne sont pas des pays exportateurs, au contraire des pays du sud-est asiatique, qui exportent surtout vers le Japon, la Chine, mais également en Europe. Quant à la Russie, si elle exporte des bois résineux vers l’Union européenne, il ne s’agit pas de bois de l’extrême orient russe.
  
  En Belgique, environ 500.000 m³ d’équivalent bois ronds de feuillus tropicaux de toutes origines sont importés, dont deux tiers sont réexportés, mais ce sont essentiellement les importateurs flamands qui interviennent dans ce secteur.
  
  La consommation intérieure de feuillus tropicaux est donc faible par rapport à une consommation totale de bois et dérivés de l’ordre de 10 millions de m³.
  
  On peut donc raisonnablement considérer que la probabilité est très faible de voir venir chez nous des bois provenant de zones où l’habitat du tigre est menacé.
  
  Je souligne que les normes d’importations relèvent de l’Etat fédéral et de l’Union européenne.
  
  Pour ce qui concerne mes services, nous soutenons les labels garantissant une exploitation durable des forêts (PEFC notamment).