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L'impact des secousses sur l'euro

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 250 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 31/03/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le Portugal s’enfonce dans la crise politique. Des rumeurs touchent les banques irlandaises. Et la Finlande hésite à rehausser sa garantie sur le Fonds de secours européen. Résultat : une nouvelle fièvre de l’euro.

    La crise s’est accentuée, poussant les taux des pays européens les plus fragiles à de nouveaux records.

    Parallèlement, sur le marché des changes, l’euro retombe.

    La crise politique portugaise est, entre autres, à l’origine de ce nouvel accès de fièvre.

    Economie wallonne est largement tributaire des exportations de ses produits à l’intérieur de la zone Euro comme à l’extérieur de celle-ci. Comme elle est largement tributaire d’importations de matières premières et d’énergie.

    Dans quelle mesure la chute de l’euro risque-t-elle de mettre en péril l’effort que la Région wallonne mène en matière de relance économique ?

    Dans quelle mesure la hausse des taux observés au Portugal, en Grèce et en Irlande risque-t-elle d’impacter nos exportations wallonnes vers ces pays ?
  • Réponse du 29/07/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La majorité de notre commerce extérieur étant intra-européen, une diminution de la valeur de l'euro ne devrait avoir d'impact trop important sur nos exportations.

    En dehors de la zone euro, un euro plus faible favorise nos exportations. Il faut néanmoins relativiser cet avantage.

    Tout d'abord, l'aide qu'apporte cette diminution du cours de l'euro varie en fonction du type d'industries. Dans un premier temps, la proportion de la valeur ajoutée réalisée sur le territoire belge dans le prix du produit fini influe sur l'impact qu'a la fluctuation du taux de change sur le volume des exportations.

    Ensuite, des sociétés dont le produit est aisément différentiable ou dont l'activité se situe sur un marché de niche seront moins impactées par l'évolution du cours de change de l'euro que des entreprises produisant des produits à caractère plus générique ou ayant une activité sur un marché sur lequel la concurrence est plus rude.

    Outre ces aspects qui concernent de façon différente chaque acteur de notre économie, il ne faut pas négliger l'effet que la diminution de l'euro a sur des facteurs qui sont des éléments structurants de notre économie comme l'énergie.

    En effet, un euro qui voit sa valeur descendre par rapport au dollar implique une augmentation du coût du pétrole impactant l'ensemble de l'économie.

    Les conséquences d'une hausse des taux au Portugal, en Grèce et en Irlande impactera nos exportations vers ces pays. La hausse des taux d'intérêt implique une diminution de la valeur des bonds de ces états et fragilise dès lors le bilan des banques de ces pays qui, elles aussi, ont des difficultés à se financer sur les marchés.

    Les composantes du PIS que sont la consommation, l'investissement et les dépenses gouvernementales sont toutes affectées par cette situation. L'effet boule de neige impliqué par la hausse des taux d'intérêt et la diminution de croissance du PIS ne permet d'envisager une diminution conséquente des déficits et dès lors conforter les investisseurs. La compétitivité de ces pays ne retrouvera dès lors pas un niveau suffisamment du au peu d'investissement. Avec un coût du capital important, la productivité de ces pays pourrait dès lors n'être qu'améliorée par une diminution du coût du travail qui impactera davantage le niveau de consommation du pays. Le commerce extérieur de ces pays risque de diminuer drastiquement ce qui ne sera pas sans conséquence sur nos exportations.

    Cependant, notre volume d'exportations vers ces pays n'est pas important. En effet, le Portugal, la Grèce et l'Irlande représentent respectivement 0,6 %, 0,5 % et 0,4 % de nos exportations totales. L'impact direct sur notre commerce extérieur ne devrait dès lors pas être trop conséquent.