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La situation des producteurs wallon de pierre bleue

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 259 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/04/2011
    • de TROTTA Graziana
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    En mai 2010, dans le cadre d'une question parlementaire adressée au ministre-président sur la visibilité des produits 100% wallons, j'avais évoqué la situation du secteur de la pierre bleue en Wallonie.

    Depuis plusieurs années, les producteurs wallons de pierre bleue subissent la concurrence de pays étrangers (la Chine, mais aussi des pays européens dont le Portugal, l'Irlande, l'Espagne ou encore l'Italie), pays qui soit proposent des pierres bleues moins chères mais dont la qualité n'égale pas celle de la pierre bleue wallonne, soit transforment la pierre extraite sur notre territoire, engendrant dans ce cas un impact environnemental négatif beaucoup plus important.

    En effet, selon une étude de l'Ulg, l'impact C02 d'un mètre carré de pierre bleue wallonne est de 6 kg, alors qu'il est de 33 kg pour la pierre bleue chinoise. En comptant d'autres paramètres l'écotoxicité de notre filière serait environ vingt fois moins importante que celle de la filière chinoise.

    Cette situation a plusieurs conséquences importantes. Une conséquence directe sur l'emploi du secteur et des activités annexes en Wallonie. Une conséquence sur l'environnement, comme le précise l'étude de l'Ulg. Une conséquence sur le consommateur car un manque de traçabilité ou d'information peuvent l'induire en erreur lors de son achat. A cela s'ajoute également une conséquence financière négative à long terme pour les pouvoirs publics qui achètent de la pierre étrangère, puisque la qualité inférieur de celle-ci réduit sa durabilité.

    Insérer des clauses de qualité et/ou des clauses environnementales dans les cahiers des charges des marchés publics permettrait certainement aux producteurs wallons de pierre bleue de mieux se positionner sur le marché. En mai 2010, une réponse à une question de mon collègue Marc de Saint Moulin, Monsieur le Ministre a indiqué qu'un travail relatif à l'insertion de telles clauses était en cours.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire où en est aujourd'hui ce travail? Un projet est-il sur la table? Des clauses sont-elles sur le point de voir le jour prochainement ? Que pense-t-il d'inclure, notamment,des critères de qualité et de densité tels que la non gélivité (qui conditionne sa capacité à résister à l'usure, au gel et aux conditions extérieures changeantes) dans les cahiers des charges, critères vis-à-vis desquels la pierre bleue wallonne a une longueur d'avance sur la pierre étrangère selon les producteurs wallons?

    De manière générale, que fait le gouvernement pour favoriser la pérennité du secteur en Wallonie?
  • Réponse du 05/05/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Avec une cinquantaine de carrières de pierres et de roches ornementales, la Wallonie représente un potentiel non négligeable de pierres naturelles et compte plus de 1 000 travailleurs dans ce secteur.

    Les carrières de pierre bleue assurent près de 90 % de l'activité, occupent quelque 800 travailleurs et réalisent un chiffre d'affaires annuel d'environ 100 millions d'euros.

    Bien que la qualité de la pierre wallonne soit reconnue, le prix de vente est souvent le plus élevé. Toutefois, il est vrai que le «coût environnemental» global des pierres wallonnes est faible si on compare l'impact des différents stades de la toute la filière.

    Des dispositions ont toutefois déjà été prises, notamment par le Ministre des Pouvoirs locaux, dans une circulaire de janvier 2010 afin de sensibiliser les pouvoirs locaux à l'utilisation des matériaux naturels tels la pierre bleue.

    Les producteurs de pierres wallonnes, qui subissent depuis plusieurs années la concurrence des autres pays européens et asiatiques, ont récemment interpellé les autorités wallonnes, notamment au travers de leur association Pierres et Marbres de Wallonie.

    Une rencontre s'est d'ailleurs tenue au cabinet du ministre-président fin mars afin d'aborder la problématique.

    A cet égard, il a été proposé au gouvernement de mettre en place un groupe de travail afin de dégager des pistes de solution et faire en sorte que, dans le cadre des marchés de travaux régionaux ou encore communaux les divers maîtres d'ouvrage recourent davantage à l'utilisation de la pierre wallonne et ce, dans le respect des règles sur les marchés publics.