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L'avenir des outils sidérurgiques de Duferco-NLMK

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 263 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 07/04/2011
    • de SALVI Véronique
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Depuis l'automne dernier, plusieurs questions se posent quant à l'avenir du secteur sidérurgie en Hainaut mais aussi dans le Brabant wallon, puisque les inquiétudes concernent particulièrement les outils du groupe Duferco (Carsid, Duferco La Louvière, et Duferco Clabecq), dans le cadre de la joint-venture SIF (Steel Invest & Finance) que Duferco a formée en 2006 avec le groupe russe Novolipctsk Steel (NLMK).

    Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Monsieur le Ministre est interrogé sur ce dossier. En effet, depuis quelques mois, NLMK a indiqué qu'il souhaitait revoir l'organisation de cette joint-venture avec Duferco. NLMK n'étant plus intéressé que par les sites de Clabecq et les produits plats de La Louvière. les inquiétudes sont logiquement grandes pour ce qui est du sort qui sera réservé aux autres outils, tels Carsid et les produits longs qui n'intéressent plus le partenaire russe.

    Pourtant, on le sait, l'objectif de Monsieur le Ministre, mais aussi celui de l'ensemble des forces vives réunies dans le Comité de développement stratégique Charleroi Sud Hainaut, est bien sûr de maintenir et de développer une sidérurgie intégrée reprenant ces divers outils, ce qui comprend donc la phase à chaud, mais aussi le développement de « l'aval » et la diversification de cette zone

    Dans le cadre des négociations entre les deux partenaires privés, Duferco et NLMK, la question prioritaire est donc de savoir quel sera l'avenir des outils « Carsid » et « produits longs » de La Louvière, dans quelle structure pourraient-ils se retrouver, et, surtout, selon quelles garanties pour l'emploi et les investissements dans la région ?

    Il y a près de deux mois, Monsieur le Ministre avait ainsi précisé certains éléments de la négociation en cours entre NLMK Duferco et la Région wallonne - sans en dire trop non plus puisqu'on était alors en plein dans l'actualité et qu'il s'agissait avant tout de négociations industrieIles et financières entre deux groupes privés. Duferco semblait donc prêt à reprendre seul Carsid et les produits longs de La Louvière, alors que Clabecq et les produits plats resteraient pour leur part dans la SlF dont NLMK deviendrait le seul opérateur.

    Ce scénario se confirme-t-il aujourd'hui? Monsieur le Ministre peut-il nous détailler plus précisément les divers changements de structures que cette scission en deux entités représente? Quelle est la nature des nouveaux accords entre Duferco et Novolipetsk ? Quels en seront les impacts sur les travailleurs et le niveau de l'emploi dans les différents outils concernés? Si NLMK (sans Duferco) conserve ainsi (au moins à court terme) Clabecq et les produits plats de La Louvière, quelles sont nos garanties précises pour les moyen et long terme de ces outils? Quel sort leur réserve NLMK ?

    Plus globalement, peut-on espérer que cette scission ne nuise pas trop à la solidarité entre les diverses entités et au maintien d'une sidérurgie intégrée, d'un bout à l'autre de la chaîne, dans le Hainaut et à Clabecq ?

    Enfin. dans cette réorganisation, quel rôle joue et peut jouer la Région wallonne ? Tout en respectant bien évidemment les règles européennes en matière d'aides d'État et de respect de la concurrence, quel soutien pouvons-nous donner à ces entreprises et à leurs travailleurs ? Duferco semble intéressé à continuer mais parle aussi, dans ce but, de maintenir un partenariat avec la Région : qu'en est-il exactement ? Dans ce cadre, quels investissements peuvent être encouragés ou soutenus par la Région?

    Surtout, il est question de rechercher un nouvel opérateur industriel qui serait intéressé par Carsid et pourrait alors participer à sa nécessaire consolidation : où en est-on à ce propos et quelles sont les perspectives d'avenir ? Parallèlement à cette question des initiatives ont-elles pu être prises quant à une éventuelle collaboration avec la nouvelle société Aperam (Carinox) ? En effet, sur ce site, un laminoir tourne actuellement à 50% de sa capacité et la décaperie est à l'arrêt depuis plusieurs années : ne pourrait-on pas dès lors envisager de redonner vie à l'ensemble du périmètre en poussant la rentabilité au maximum ?
  • Réponse du 30/09/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L'accord finalisé entre le Groupe NLMK et le Groupe DUFERCO est conforme à l'orientation souhaitée par NLMK depuis plusieurs mois, c'est-à-dire, une scission du Groupe Duferco au niveau wallon, NLMK ne voulant reprendre ni les produits longs de La Louvière, ni la phase à chaud de Carsid.

    Duferco a dès lors décidé de reprendre les produits longs (La Louvière et Trebos) et a arrêté un plan de développement pour cette activité, qui comprendra, entre autre, un programme d'investissements de 50 M d'euros en vue d'accroître la productivité et la qualité des produits.

    Au niveau de Carsid, l'objectif est double. Prendre des contacts avec des industriels du secteur qui ne disposent pas de filière intégrée et qui sont obligés de s'approvisionner en brames sur le marché. Une source d'approvisionnement sûre pourrait présenter un intérêt particulier pour ce type d'investisseurs. Le Groupe Duferco va entamer des démarches en ce sens auprès des groupes sidérurgiques ayant ce type de profil afin de sonder leur intérêt pour le cas échéant, prendre une participation dans Carsid ou pour conclure une collaboration commerciale à long terme.

    Le second objectif a trait au développement d'un aval pour la phase à chaud de Carsid, notamment au travers d'outils existants dans la région et à ce jour pas ou peu exploités.

    La scission du groupe en deux entités n'aura pas d'impact particulier sur l'emploi. Les réductions d'effectifs seraient limitées et conformes à ce qui avait déjà été envisagé dans une perspective de reprise de l'ensemble des entités wallonnes par NLMK. Elles visent une réduction des services administratifs à La Louvière et un accroissement de la productivité à Carsid.

    La relance de Carsid nécessitera la reconstruction de la cokerie, l'importation de coke ayant très vite montré ses limites en terme de qualité, et génère un surcoût important.

    Dans ce domaine, un partenariat avec la Région wallonne pourrait être réalisé. Les modalités de celui-ci doivent encore être examinées.

    La finalisation des accords entre NLMK et Duferco devrait aboutir pour la fin mars. Dès signature de ceux-ci, la direction de Duferco envisage de se lancer dans divers contacts afin de pouvoir établir un plan de redéploiement stratégique.