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La mobilité en zone rurale

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 756 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 08/04/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Par définition, une zone rurale est une zone dans laquelle l'habitat, les services et les zones d'activités économiques sont dispersés. Cela étant, les habitants de ces zones ont, eux aussi, des besoins spécifiques en matière de mobilité.

    La Fondation rurale de Wallonie, organisme indépendant chargé, entre autres, d'organiser des opérations de développement rural, se penche dans son mémorandum 2009 sur la mobilité en région rurale.

    A son niveau, quels sont les ambitions et objectifs de Monsieur le Ministre en la matière ? Quelle part de son budget entend-il consacrer aux problèmes mais surtout aux réponses à apporter en matière de mobilité dans les zones rurales ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre des chapitres consacrés à la matière dans le mémorandum de la FRW ? A-t-il rencontré les dirigeants de cette fondation? N’est-il pas utile de créer un partenariat spécifique entre le Gouvernement wallon et le FRW en matière de mobilité rurale afin d'aboutir à des projets concrets à développer en zone rurale ?
  • Réponse du 28/04/2011
    • de HENRY Philippe

    Je pourrais résumer en trois axes mes ambitions et objectifs en matière de mobilité, en ce compris la mobilité rurale.

    Premier axe, sur le long terme: l'aménagement du territoire. Il s'agit de mettre en œuvre un aménagement du territoire qui tienne compte des défis de la mobilité, dans le but de rendre inutile toute une série de déplacements en voiture, trop souvent contraignants.

    Les petits centres périurbains ou ruraux situés à proximité d'arrêts importants de transports en commun) et susceptibles d'accueillir des services doivent donc être considérés comme des biens rares, à utiliser judicieusement et à valoriser pour le plus grand nombre. Pour les valoriser, il est nécessaire de favoriser la proximité et la mixité d'activités complémentaires au sein des noyaux d'habitats.

    Deuxième axe : la mobilité douce. Il s'agit de promouvoir et développer de manière significative la mobilité douce, à pied et à vélo, dont le potentiel est largement sous­exploité en Wallonie, y compris en milieu rural. Le « Plan Wallonie cyclable» que j'ai initié au sein du Gouvernement wallon regroupe un grand nombre de mesures, et d'initiatives, que je ne vais pas détailler ici, en faveur du vélo.

    Troisième axe : les transports en commun et les offres de mobilité alternative. Il s'agit de positionner les transports en commun comme épine dorsale de la mobilité durable et de les articuler avec des offres complémentaires.

    Les transports en commun sont par nature des outils de transport de masse desservant en priorité les zones densément peuplées aux heures de pointe. En milieu rural, et en particulier aux heures creuses, la demande est extrêmement diluée. Faire circuler dés autobus vides n'est une solution pour personne, ni pour le contribuable, ni pour notre environnement.

    Pour répondre aux besoins des zones rurales non rencontrés par les transports en commun, de multiples initiatives existent déjà.

    J'ai décidé de lancer une table ronde de la mobilité en milieu rural dont le premier rendez-vous s'est tenu ce 30 mars. Cette table ronde a notamment pour objectif d'inventorier et évaluer ces expériences de mobilité alternative en milieu rural. En effet, ce n'est qu'en intégrant progressivement les offres de mobilité existantes qu'il sera possible de construire une alternative crédible à la voiture individuelle, en fonction des aspirations et des possibilités de chacun.

    Il n'est pas simple d'isoler la part des budgets spécifiquement consacrés à la mobilité en zones rurales.

    En effet, pour les différentes études qui sont réalisées en Wallonie, la plupart, comme les Plan Communaux de mobilité, concernent à la fois des zones urbaines et des zones rurales. Les actions de sensibilisation et de formation, les subsides aux associations, sont également accordés au bénéfice de tous les milieux, urbains et ruraux confondus.

    De plus, il ne me semble pas opportun de chercher à comparer les budgets consacrés au milieu rural, en opposition aux moyens consacrés au milieu urbain, et ce pour plusieurs raisons:
    - d'une part parce que la mobilité constitue une problématique globale qui fonctionne comme un système ouvert et qui est étrangère à la distinction urbain rural;
    - d'autre part parce que la congestion des centres urbains est pénalisante pour tous les utilisateurs des centres villes, y compris ceux qui proviennent de la campagne, et ils sont nombreux. Les villes, où se concentrent les emplois et les services, doivent rester accessibles à tous. Les moyens qui y sont consacrés pour réduire des problèmes de mobilité le sont au bénéfice de tous;
    - enfin, d'un point de vue méthodologique, il est difficile de définir avec précision où s'arrête l'urbain et où commence le rural. Une petite ville en milieu rural doit-elle être considérée comme un milieu urbain ou rural?


    Je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer des représentants de la Fondation rurale de Wallonie. Ces derniers ont été invités à participer aux tables rondes de la mobilité en milieu rural, mais n'ont pas répondu à l'invitation, ce que je regrette.

    Pour ce qui concerne les 5 propositions en matière de mobilité émises par la FRW dans son mémorandum, deux propositions ne me concernent pas directement, à savoir, le développement du télétravail et le développement de services en ligne pas les communes.

    Une troisième proposition envisage de subordonner toute subvention régionale à un aménagement de voirie à la création de dispositifs favorisant les modes doux. Je ne peux qu'adhérer à cette proposition. Le plan Wallonie cyclable comprend d'ailleurs un certain nombre de dispositions qui vont dans ce sens.

    Une quatrième mesure propose d'étudier, expérimenter et évaluer la formule du taxi collectif en milieu rural. C'est notamment l'objet des tables rondes que je viens d'évoquer.

    Une dernière mesure propose d'autoriser les autobus de transports scolaires à prendre à bord tous les écoliers, quelle que soit leur école et à charger des passagers non écoliers. Cette proposition se heurte tout d'abord aux règles en vigueur (décret du 1er avril 2004, pacte scolaire ... ). Le transport scolaire, ce ne sont pas des lignes publiques, mais des services auxquels n'ont droit que les enfants auxquels ce droit est reconnu en vertu du décret. Il fonctionne donc sur base de places réservées et ce n'est pas parce qu'un bus scolaire semble à moitié vide qu'il le restera jusqu'à sa destination. De plus, le principal problème rencontré par les transports scolaires est la durée de certains trajets, que cette proposition ne ferait qu'aggraver.