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"le nouveau concept pour la fabrication des pneus : le pissenlit à la place du caoutchouc"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 530 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 08/04/2011
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Une étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Münster sur le latex contenu dans les pissenlits a abouti au constat suivant : le pissenlit produit un élastique de gomme, d’une qualité comparable à celle du latex secrété par l’Hévéa.

    Ce qui laisse à penser que cette fleur sauvage représente un fort potentiel pour l’avenir et peut devenir un produit de marché : le pissenlit comme l’une des principales sources de caoutchouc.

    Monsieur le Ministre a-t-il suivi cette découverte ? Dispose-t-il d’informations complémentaires sur le sujet ? A-t-il rencontré l’un ou l’autre interlocuteur allemand afin de prendre connaissance de ce nouveau concept ?

    Des recherches semblables à nos voisins allemands vont-elles être menées chez nous, dans l’une de nos universités par exemple ? Ou Monsieur le Ministre entend-il collaborer avec les chercheurs allemands ?

    Des recherches pour d’autres applications sont-elles envisageables chez nous ?

    Cette fleur sauvage, ennemie des agriculteurs, pourrait renverser cette attitude en envisageant justement une collaboration avec le secteur agricole. Ce dernier y verrait une source de diversification ou comment se débarrasser de façon rentable de cette ennemie naturelle. Des contacts avec le collègue de Monsieur le Ministre en charge de l’agriculture vont-ils être pris ?
  • Réponse du 28/04/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    La presse francophone a effectivement récemment relayé les travaux d'une équipe de recherche dirigée par le Professeur Dirk Prüfer à l'Institut für Biologie und Biotechnologie der Pflanzen à la Westfiilische Wilhelms Universitiit de Münster. Ces travaux portent sur les propriétés de différentes espèces de pissenlit et se poursuivent depuis plusieurs années. En particulier, le pissenlit russe (Taraxacum kok saghyz) semble très prometteur dans la perspective d'alternatives au latex d'Hévéa. Ces recherches ont donné lieu à plusieurs publications, ainsi qu'à une demande de brevet mondial. On peut trouver de plus amples informations à l'adresse suivante : http://www. wipo.int/pctdb/en/wo.jsp?WO=2009095059&IA=EP2008010563&DISPLAY=STATUS

    L'équipe du Professeur Prüfer est d'ailleurs loin d'être la seule à travailler sur le sujet. Un projet du 7e programme-cadre de l'Union Européenne, intitulé EU-PEARL pour « EU-based Production and Exploitation of Alternative Rubber and Latex Sources », a pour but le développement de deux sources alternatives de latex: le guayule et le pissenlit russe. L'équipe de recherche du Professeur Dirk Prüfer est partenaire de ce projet. J'invite l'honorable membre à consulter le lien suivant pour plus d'informations: http://www.eu-pearls.eu/UK/

    Lors du 6e programme-cadre, un autre projet, appelé EPOBIO pour «Realising the Economie Potential of Sustainable Resources - Bioproducts from non-food Crops» s'était déjà penché sur le développement de nouvelles générations de produits biobasés dérivés de matières premières végétales et pouvant arriver sur le marché à un horizon de 10 à 15 ans. Les biopolymères étaient l'un des trois thèmes phares de ce projet. Dans ce cadre, le potentiel de nouvelles sources de caoutchouc naturel a été étudié; un rapport a été publié en 2006 et identifie lui aussi le guayule et le pissenlit russe comme les sources alternatives les plus prometteuses (http://www.epobio.net/pdfs/0611NaturalRubberReport_c.pdf).

    L'honorable membre le voit, si ce domaine de recherche n'est pas actuellement poursuivi en Wallonie, d'autres chercheurs y travaillent activement. Les partenariats entre entités de recherches sont fortement encouragés par la Wallonie, grâce notamment à un taux d'intervention plus élevé en cas de partenariat (y compris avec des partenaires non wallons). La possibilité existe donc pour des équipes de recherche wallonnes de s'insérer dans des partenariats internationaux afin d'approfondir le sujet.

    Des services spécialisés dans le métier de la veille technologique existent et sont soutenus par la Wallonie : je pense par exemple à la Guidance Technologique à destination des PME wallonnes assurée par les centres de recherche agréés, et pour laquelle un appel annuel est lancé. Les cellules opérationnelles des pôles de compétitivité assurent également un service de veille technologique pour leurs membres. Dans le cas présent, tant Biowin que Greenwin sont concernés. Je mentionnerai encore l'asbl Innovatech, soutenue par la Wallonie, qui propose notamment des services de conseil, coaching et formation à la veille technologique pour les entreprises.

    En conclusion, l'honorable membre a raison d'attirer l'attention du public sur l'importance d'une veille technologique dans un tel domaine. Je partage également son souci d'intégrer des cliquets positifs dans les aides à la recherche pour favoriser de telles innovations dans le chef d'opérateurs wallons.