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Les mesures à prendre pour les organes dépendants de la Région suite au manque d'adresses IP d'internet

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 138 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 19/04/2011
    • de DISABATO Emmanuel
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    D’après des informations parues dans la presse du week-end des 5 et 6 février 2011, l’internet serait bientôt à court d’adresses IP. Ces adresses, qui doivent être configurées dans chaque ordinateur pour qu’ils puissent communiquer entre eux sur le réseau, sont attribuées par un organisme international, l’IANA, chargé de distribuer les adresses à travers le monde. Ensuite, ce sont les organismes locaux qui redistribuent ces adresses aux « entités » qui les demandent. Apparemment, l’IANA a attribué les derniers lots d’adresses disponibles. Alors qu’à l’époque les 4 milliards d’adresses étaient considérés comme disproportionnés, aujourd’hui, avec le développement de l’internet, cela ne suffit plus. Cela aurait pour conséquence qu’il serait plus difficile de déployer de nouveaux services à grande échelle sur internet, mais aussi de réduire le développement de l’internet mobile et de l’internet des objets (connecter des appareils comme la voiture ou les compteurs électriques).

    Pour répondre à ce défi, un nouveau format d’adresse, nommé ipv6 et qui est virtuellement inépuisable, pourrait résoudre les problèmes. Le souci étant que peu d’entreprises belges et d’administrations ont migré vers ce système, alors qu’il reste peu d’années avant que l’ancien système s’éteigne. Il appert que l’AWT a déjà fait migrer ses services, comme le site web et l’e-mail, vers le nouveau format.

    Monsieur le Ministre-Président compte-t-il sensibiliser les gestionnaires informatiques qui sont liés directement ou indirectement à la Région, pour qu’ils migrent vers le nouveau système ?

    Il me semble important de veiller à donner l’exemple et à sensibiliser les entreprises à modifier cela, afin de préparer l’avenir et ne pas hypothéquer des développements futurs sur l’internet.

    D’autre part, cela a-t-il été intégré dans le cadre du nouvel appel d’offres visant à remplacer le GIEI comme gestionnaire de l’informatique administrative en Région wallonne ?

    De manière plus générale, Monsieur le Ministre-Président pourrait-il refaire le point sur le dossier important qu’est la gestion de l’informatique administrative en Région ?

    Où en est-on à ce stade pour l’appel d’offres ?
  • Réponse du 04/05/2011
    • de DEMOTTE Rudy

    Comme l'honorable membre l'indique, il n'y aura prochainement plus la possibilité d'acquérir de nouvelles adresses publiques de type IPV4 ; soit un protocole de communication de réseau informatique conçu pour et utilisé par internet.

    En effet, il n'est possible d'attribuer simultanément que 4 294 967 296 adresses IPV4 (soit 232) et ce stock est à ce jour quasiment épuisé.

    Quand on sait qu'on prévoie dans les cinq prochaines années, un doublement du nombre de personnes connectées à internet - de 1,3 à 2,5 milliards de connexions - il apparaît que le manque d'adresses IPV4 pourrait limiter la croissance d'internet.

    Cet épuisement d'adresses a conduit au développement d'une nouvelle version d'IP, soit l'IPV6. Cette nouvelle technologie a, effectivement, l'avantage d'offrir un nombre quasi illimité d'adresses.

    Seule l'intégration de l'IPV6 permettra donc l'augmentation du nombre d'adresses et, partant, la croissance de l'utilisation d'internet et de ses outils.

    Cette toute récente technologie ne pourra cependant pas faire l'économie de vérifications préalables, notamment en termes de sécurité. Comme on dit, elle doit faire ses « maladies de jeunesse» et donc, durant cette décennie, il semble que les deux types d'adressage, qui sont d'ailleurs compatibles, coexisteront.

    J'en viens à la situation de l'administration wallonne. Le Département des Technologies de l'Information et de la Communication - qui assure une mission de veille technologique - a pris une série de mesures pour éviter toute situation problématique.

    Le Service Public de Wallonie a, voici quelques années, acquis un nombre important d'adresses publiques IPV4: 64 000, soit un nombre largement supérieur à ses besoins. Notre administration wallonne ne se trouve donc pas dans une situation d'urgence pour réaliser le passage à l'IPV6.

    Néanmoins, toutes les mesures sont prises afin de s'y préparer. Ainsi, tout le matériel récemment acquis par le SPW est déjà compatible avec ce système.

    Des investissements spécifiques ne s’avéreront donc plus nécessaires lors de la migration vers IPV6 et ce, conformément aux recommandations de l'Union européenne.

    Voici un an déjà, l'AWT a organisé un séminaire à ce sujet afin de sensibiliser tant les entreprises que les administrations. L'honorable membre constatera donc, avec satisfaction, qu'en Wallonie, administrer, c'est prévoir.



    Un mot, sur la transition GIEI

    Le vaste chantier entamé en 2008 est terminé. Le 15 mars dernier, le préavis de 3 ans a expiré. Pour faire face à cet immense défi de remettre toute l'informatique du Service Public de Wallonie en concurrence, le chemin avait été balisé en sept phases.

    Les cinq premières ont été lancées comme prévu.
    Il s'agit:
    du lancement et de l'attribution de quatre marchés d'accompagnement pour le DTIC : au niveau stratégique, juridique et technique;
    du lancement des centrales de marchés communes avec la Communauté française pour la fourniture des PC et du matériel réseau;
    du lancement des procédures de marchés pour la fourniture d'imprimantes, de scanners, de serveurs, de réseaux, du service desk mais aussi pour l'assurance et pour la maintenance de toute une série d'outils informatiques;
    de la remise de l'application GCOM en conformité avec la loi sur les marchés publics. Pour ce faire, nous avons lancé, en décembre dernier, une procédure négociée sans publicité avec prestataire unique (le GIEI) via l'art. 17 §2, 1°, f de la loi sur les marchés publics.
    Pour le GCOM, sa durée couvrira la période transitoire dans l'attente de la définition et de la mise en œuvre de la nouvelle solution informatique WALCOMFIN.
    et du cahier des charges ULIS (visant la gestion de la paie des fonctionnaires) et de la maintenance de l'ensemble du parc applicatif existant.

    Enfin, pour assurer la continuité du service public, le Gouvernement wallon a conclu, en exécution de la convention GIEI, un ultime cahier des charges informatique 2011. Ce cahier des charges porte essentiellement sur:
    - l'organisation du transfert de know how,
    - la continuité du service.


    L'honorable membre peut donc constater que, comme le gouvernement s'y était engagé, tout est en bonne voie pour que la transition soit une réussite.