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La place du monde agricole dans l'industrie agroalimentaire

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 471 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 26/04/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine


    Nul n'ignore la situation difficile dans laquelle se trouvent de nombreux éleveurs de porcs. Ce fut d'ailleurs le sujet de nombreuses interrogations exprimées lors de l'assemblée générale de la FWA.

    A cet égard, Lars Hoelgaard, haut fonctionnaire de la Commission européenne, estime que le vrai problème ne réside pas dans les prix de vente trop bas mais dans les coûts de production trop élevés, en partie liés à la hausse des prix céréaliers.

    Pour améliorer les perspectives agricoles à long terme, il plaide donc pour que les agriculteurs maintiennent et/ou augmentent leur quote-part à la plus-value de la chaîne alimentaire tant pour les hommes que pour les animaux. Cette quote-part aurait régressé de 29 % (en 2000) à 24 % (en 2005), tandis que les quote-parts du secteur de l’industrie agro-alimentaire, de la distribution et du commerce de détail auraient progressé pendant cette même période.

    Pour lui, les agriculteurs doivent investir en rachetant dans les industries de transformation ou dans le commerce afin de mieux maîtriser le coût de production.

    Qu'en pense Monsieur le Ministre ? Est-ce une voie à suivre ? Le cas échéant, la Wallonie envisage-t-elle d'aider les agriculteurs à investir dans ce domaine ? N'est-ce pas une mission du pôle « wagralim » ? Dans quelle mesure n’est-ce pas un moyen d’organiser la concurrence entre producteurs de céréales et producteurs de viande porcine ?
  • Réponse du 03/05/2011
    • de LUTGEN Benoît

    La question que l'honorable membre soulève est évidemment d’une importance capitale pour le secteur agricole, que cela soit pour le secteur porcin mais également pour les secteurs bovins et, plus largement, tous les autres.

    Lors des récentes crises (viande bovine, lait, …), le secteur agricole a mis en avant et critiqué les inégalités existantes dans la répartition des marges entre secteurs primaires, secondaires et tertiaires.

    Alors que le prix de vente des productions de viande (porc, bœuf) est relativement stable sur les dernières années, on constate que la marge brute (différence entre prix de vente du producteur et au consommateur) augmente. Cela signifie simplement que, contrairement aux secteurs secondaires et tertiaires, les producteurs du secteur primaire ne peuvent répercuter l’augmentation de leurs charges (notamment et surtout les charges liées à l’alimentation) sur leur prix alors qu’ils sont confrontés de manière constante à une volatilité importante des prix des matières premières agricoles et donc notamment de leurs rations (qui représentent un facteur important dans leurs coûts de production).

    Pour assurer l’accroissement de la compétitivité de nos filières, plusieurs pistes font actuellement l’objet d’investigations et de réflexion, notamment avec le secteur, soit au niveau wallon, soit au niveau européen dans le cadre de la future Politique agricole commune (PAC) :
    - le rapprochement du secteur agricole et agroalimentaire au travers d’une structure de « concertation » ou d’organisations interprofessionnelles (comme cela se dessine pour le secteur du lait) ;
    - l’encouragement à augmenter la part d’autonomie alimentaire d’une exploitation (par exemple, par l’instauration de la prime à l’herbe) ;
    - la mise en place de mécanismes qui permettraient de limiter la volatilité des prix sur les matières premières agricoles (cela est actuellement étudié par un groupe de travail fédéral mis en place suite à la récente « crise porcine en Allemagne ») ;
    - le renforcement de la prise en main du développement de produits à haute valeur ajoutée par le secteur primaire, notamment au travers des ateliers de travail partagé ou les halls relais agricoles ;
    - un renforcement de la présence du secteur primaire dans le pôle Wagralim, sans doute aujourd’hui trop axé sur l’aval des filières ;
    - le développement de mécanismes assurantiels et de mutualisation (étude actuellement menée à ma demande) ;
    - le renforcement et la valorisation de la recherche agricole et du travail du Centre wallon de Recherches Agronomiques de Gembloux (plus de 25 millions d’euros y sont consacrés), …

    Il n’y a évidemment pas de réponse unique à la question, mais bien une série d’outils à actionner pour améliorer la compétitivité de nos exploitations, gage de leur pérennité.