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La pyramide des âges dans le monde agricole

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 472 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 26/04/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Nous constatons depuis plusieurs décennies la dégradation de la pyramide des âges du monde agricole. Les agriculteurs sont de plus en plus vieux et force est de constater que les jeunes se lançant dans cette voie sont de plus en plus rares.

    Je lisais récemment dans une publication de la Fédération des jeunes agriculteurs : « Les parents aussi hésitent de plus en plus à laisser leur fiston ou leur fille reprendre la ferme. Ils y ont investi toute leur vie. Vous imaginez leur déception s’il voit leur gosse tout perdre, après quelques années seulement. Non pas par manque de courage, mais bien en raison des investissements et des normes trop lourdes à devoir respecter, sans parler du prix d’achat toujours aussi bas de nos matières premières. ».

    La prise de conscience politique de cette réalité est bien présente en Wallonie. Néanmoins, malgré de nombreuses aides spécifiques, nous ne sommes pas parvenus à inverser la tendance. La question de la pérennité de l'activité agricole est en jeu. Sans reprises de fermes, il n’y aura pas d’avenir pour l’agriculture de type familial. Sans reprises des fermes par les descendants, l’agriculture wallonne subira une mutation vers un type de production industrielle.

    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre sur la question ? Quelle est la politique wallonne en la matière ? Quelles instructions en la matière a-t-il données aux groupes de travail chargés de préparer le dispositif qui servira de base à l'organisation du régime d’aide pour la période « post 2013 » ?
  • Réponse du 05/05/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Je partage le constat de l'honorable membre quant à la tendance que rencontrent les structures agricoles familiales. Ce constat trouve d'ailleurs écho à travers l'Europe, malgré les spécificités de chacun et la diversité des mesures prises.

    Depuis six ans, comme Ministre de l'Agriculture, j'ai utilisé tous les leviers possibles pour aider les jeunes qui s'installent en reprenant ou créant une exploitation agricole.

    Pour réussir cette installation, trois facteurs doivent être ciblés :
    - les conditions financières ;
    - la formation des jeunes ;
    - l'accès aux terres.

    Je rappelle que, depuis 2004, j'ai déjà pris une série d'initiatives:
    - revalorisation de la prime à l'installation (de 55 000 à 70 000 euros) ;
    - organisation d'un stage de trois mois auprès d'un agriculteur agréé;
    - activation de la réserve nationale au profit des jeunes agriculteurs;
    - facilitation de l'accès aux quotas pour les jeunes producteurs de lait;
    - bonus « jeune » (10 %) pour les aides à l'investissement;
    - création du Comité d'installation des jeunes agriculteurs (le CIJA) ;
    - extension de l'exonération des droits de succession et donation en cas de reprise;
    - etc.

    Ces initiatives doivent être encore renforcées. Mais plus fondamentalement, si nous voulons rendre le métier d'agriculteur attractif pour les jeunes qui s'engagent dans des études agronomiques, c'est en donnant des perspectives d'avenir à notre agriculture.

    Cette perspective d'avenir, c'est l'Europe qui doit la donner. C'est la responsabilité de la Commission européenne, du Parlement européen mais également du Conseil agricole.

    Dans le cadre de la future Politique Agricole Commune (PAC), nous devons renforcer le soutien public vers les jeunes agriculteurs, réellement actifs dans la production primaire et le secteur agricole. Les prochains débats concerneront cette fois des aspects plus budgétaires et communautaires, car il est essentiel de préparer le débat entre Etats membres, afin de disposer des moyens nécessaires à une PAC forte, qui puisse, dans sa mise en œuvre en Wallonie apporter un soutien efficient à nos jeunes agriculteurs.

    Si nous voulons offrir à nos concitoyens une offre de produits alimentaires de qualité, nous devons soutenir un modèle d'agriculture familiale et enracinée dans nos terroirs; cela signifie aussi que nous devons encourager la relève des générations dans nos campagnes.