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Le scepticisme à l'égard des voitures électriques

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 784 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 29/04/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Dans le journal « L’indépendant » du SNI (édition du 18 avril 2001), nous lisons que seulement 7 % des Belges se disent prêts à acheter une voiture électrique.

    Le Belge est donc bien plus sceptique à l’égard de ce mode de déplacement que l’Européen moyen (16 % des Européens se disent prêts à acheter pareille véhicule).

    Le Belge pourrait changer d’avis, si le carburant grimpe encore.

    Selon le bureau d’étude Deloitte, le scepticisme du Belge est le reflet du manque de vision des autorités belges. « Notre pays n’aurait, selon ce bureau de consultance, aucune vraie politique nationale en matière d’électricité. Les autres pays ont élaboré des lignes politiques bien plus claires, alors que ce n’est pas le cas pour la Belgique. ».

    Le Belge compare. Il compare ce que coûte le km lorsqu’il conduit au diesel ou à l’essence ou même au gaz. Et il se pose la question de savoir ce que va lui coûter le km lorsqu’il conduira à l’électricité. Les tendances qu’il a pu observer en matière d’évolution des prix de l’électricité sont loin d’être rassurantes.

    Et il compare les prix d’achat des véhicules. Tant que la voiture électrique ne sera pas compétitive par rapport à la voiture classique, rien ne changera.

    Il me semble donc que les Régions, compétentes en matière d’URE et d’énergies renouvelables comme en matière de mobilité, doivent prendre le taureau par les cornes et lancer une véritable campagne en faveur de la voiture électrique.

    Ce sera d’autant plus nécessaire qu’il va être difficile de respecter – au stade où nous sommes – les prescriptions européennes en matière de réduction des GES liés à la mobilité.

    Dans un premier temps, je vois une opportunité pour la voiture électrique comme deuxième voiture familiale, qui fera quotidiennement de petits trajets pour rester au parking pendant la plus grande partie de la journée. C’est une alternative - comme les transports publics - pour le déplacement intra-urbain, respectivement les navettes entre les centres urbains et leurs périphéries.

    Ce ne sera pas les quelques voitures électriques achetés par la Région wallonne qui pèseront dans la balance. N’est-il pas temps de développer une stratégie qui vise à surmonter le scepticisme du Belge et de renforcer l’attractivité de ce modèle de transport ? Par exemple comme voiture de société dont l’achat sera aidé par la Région wallonne dans le cadre des aides à l’investissement en faveur des TPE, PME ou grandes entreprises ? Ou par exemple dans le cadre des transports en commun (bus, taxis, minibus ...) ?
  • Réponse du 10/06/2011
    • de HENRY Philippe

    J'ai déjà eu l'occasion d'exprimer ma vision sur les voitures électriques à l'occasion de ma réponse à la question écrite n°856 de l'année dernière.

    Pour surmonter le scepticisme que l'honorable membre dénonce, le Gouvernement wallon vient d'approuver ce 7 avril en première lecture, une réforme des éco-bonus. Le nouveau tarif des éco-bonus repose sur le principe de l'encouragement à l'achat de véhicules les plus respectueux de l'environnement par un montant de prime adapté au seuil d'émission de CO2 du véhicule. A cette fin, le choix a été fait de privilégier les véhicules n'émettant pas de CO2 (voitures électriques) pour lesquels l'incitant peut constituer un facteur déterminant. Ainsi, le montant de l'éco-bonus pour la catégorie 1 (zéro émission) sera fixé à 4.500 euros pour l'année 2011, 3.500 euros pour l'année 2012 et 2.500 euros pour l'année 2013.

    La prime wallonne s'ajoute à la possibilité offerte par l'article 14528 du Code des impôts sur les revenus qui prévoit une réduction d'impôt, pour les dépenses payées durant les années 2010 à 2012, égale à 30 p.c. de la valeur d'acquisition, avec un maximum de 6.500 euros, en cas d'acquisition d'une voiture propulsée exclusivement par un moteur électrique.

    Pour ce qui concerne les voitures de société, l'honorable membre soulève la question de l'opportunité d'ajouter une prime régionale dans le cadre de l'aide à l'investissement, en complément du régime fiscal actuel déjà fort favorable aux voitures de société. Cette question ne relève pas de mes compétences. Cependant, en tant que Ministre de la Mobilité, je peux reconnaître que les voitures de société, de par leur usage souvent « gratuit» pour les employés qui en bénéficient, conduisent régulièrement ces utilisateurs à adopter un usage peu rationnel.

    Dans le cadre des transports en commun, une veille technologique existe au sein de la SRWT afin de suivre les derniers développements de ces véhicules d'avenir. Des tests sont notamment en cours sur un prototype de bus hybride.