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Le bus hybride

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 793 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/05/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Ce ne sera pas avec toutes les résolutions du monde que nous réussirons dans la lutte contre le réchauffement climatique, mais avec des actes et avec des résultats.

    On a pu lire dans Le Soir du 28 avril que le bus hybride, malgré le fait d’avoir été annoncé, n’est pas encore vraiment présent dans la flotte des bus de la Région wallonne (TEC).

    En effet, s’il y en a 39 en Flandre, apparemment il n’y en a qu’un seul en Wallonie. Monsieur le Ministre confirme-t-il l’information diffusée par Le Soir ?

    Et pourtant, c’est une solution intermédiaire qui s’impose quelque part en attendant d’autres pistes par lesquelles nous parviendrons à remplacer les moteurs à combustion fossile par une combustion propre.

    Pourquoi ne pas avoir davantage utilisé cette piste ? Quelle en est l’explication ?

    Est-ce vraiment ce qu’on a pu lire dans ledit journal : on attendrait des solutions techniques plus matures et industriellement plus développées, donc moins chères ?

    Y a-t-il une volonté de changer d’attitude en la matière ? Quand et comment concrètement ?
  • Réponse du 30/05/2011
    • de HENRY Philippe

    Depuis plusieurs années, la technologie hybride apparaît comme la plus prometteuse à moyen terme en matière de diminution de rejets de gaz à effet de serre.

    Toutefois, à l'heure actuelle, de nombreux problèmes subsistent et doivent être solutionnés.

    Le prix d'abord. La plupart des constructeurs proposent à la vente des véhicules produits industriellement, pour un surcoût à l'achat variant entre 50 et 100 %.

    La technique ensuite: ces solutions diffèrent entre elles sur de nombreux points: type d'hybrise (série ou parallèle), mode de stockage d'énergie (batteries,. super-condensateurs, hydraulique), taux d'hybridation, ... On conçoit donc bien que cela puisse entraîner des différences importantes en matière de performances (consommation, autonomie en mode électrique pur, ... ), mais aussi de longévité des composants spécifiques (éléments de stockage d'énergie par exemple) et donc de prix de revient sur le cycle de vie complet des véhicules.

    Au vu de l'importance des investissements en question, de la durée de vie des véhicules (15 ans minimum) et des inconnues existant encore sur les coûts d'utilisation (consommation et maintenance), la SRWT procède donc en deux phases:
    1° étude et mise en service expérimentale d'un bus prototype, assorties d'une veille technologique permettant de suivre l'évolution des différentes solutions;
    2° une analyse portant sur l'acquisition d'un lot d'environ 10 à 40 bus hybrides, dans les prochaines années.

    La première phase a abouti à la transformation d'un bus existant, permettant des tests de caractérisation en situation réelle. Ces tests, en cours actuellement, devraient durer jusqu'à l'automne 2011. Ils visent à déterminer le créneau d'application optimal de la technologie hybride choisie permettant de maximiser le gain en termes de consommation et d'émission de gaz à effet de serre, mais aussi à déterminer les performances minimales à exiger des constructeurs dans la deuxième phase. Il est vraisemblable que ce délai de 2 ans permettra la fiabilisation de cette technique, qui n'en est qu'à ses premières applications en exploitation.

    Tous les intervenants du secteur (exploitants comme constructeurs) s'accordent de plus en plus à dire que la propulsion hybride n'est utilisée de manière optimale que sur des lignes présentant des vitesses commerciales basses, soit en circulation purement urbaine ou mixte.

    La deuxième phase consistera en un appel d'offres pour une série de véhicules hybrides, à livrer sur la période 2013-2014. Cela pourra se faire soit sur base d'un marché de fourniture spécifique, soit sous forme d'un partenariat entre un fournisseur d'autobus diesel classiques et un sous-traitant spécialisé. Les avantages et inconvénients de chacune de ces deux solutions seront étudiés.

    Entre-temps, les différents constructeurs mettent à l'essai leurs prototypes sur notre réseau, nous permettant d'élargir notre connaissance sur ce sujet.

    En fonction du retour d'expérience et de l'évolution du coût sur le cycle de vie, la proportion de bus hybrides pourra ensuite être augmentée progressivement lors des livraisons à partir de 2015.