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L'incendie survenu dans les Hautes Fagnes

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 505 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/05/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Suite à l’incendie dans les Hautes Fagnes, je tiens tout d’abord à souligner le travail effectué par les services d'incendie qui ont, une nouvelle fois, fait preuve d'un professionnalisme remarquable dans l’intérêt de la collectivité.

    Je tiens à interroger Monsieur le Ministre par rapport à ses déclarations selon lesquelles celui ou celle qui aurait été à l’origine de cet incendie se verrait éventuellement confronté à une revendication en matière d’indemnisation pour les dégâts causés, voire une demande de paiement pour réparation des dégâts.

    N’est-ce pas d’abord au procureur du Roi d’initier une procédure pénale au cas où il s’agirait d’un incendie volontaire ? Monsieur le Ministre envisage-t-il de se pourvoir comme partie civile ?

    Ensuite, quelle est la vraie ampleur du dégât ? A part le nombre d’hectares ravagés, quel est l’impact de cet incendie sur la faune et la flore des Hautes Fagnes ? Selon certains échos, on peut avoir l’espoir que celles-ci se regénèreront assez rapidement. Monsieur le Ministre confirme-t-il l’information ?

    Finalement, combien y avait-il d’agents en service pour assurer la garde de ce biotope particulièrement vulnérable par un temps de sécheresse comme on l’a connu juste avant l’incendie ? C’est toute la question de savoir s’il ne faut pas – à l’avenir – renforcer les efforts en matière de prévention ?
  • Réponse du 16/05/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Lors de l’incendie survenu dans les Hautes Fagnes, les services d’incendie ont effectivement fait preuve d’un professionnalisme remarquable. Permettez-moi aussi de souligner le dévouement et l’efficacité du Département de la Nature et des Forêts (DNF).
    Le renfort des deux hélicoptères, surtout celui provenant de l’Allemagne a été déterminant pour maitriser le feu. Ils ont permis d’arroser efficacement certaines zones particulièrement lorsque les conditions d’accès étaient difficiles véhicules des pompiers.


    Le DNF a mis à disposition deux engins chenillés et les agents DNF ont guidé en permanence les pompiers pour atteindre les lignes des feux et les points leur permettant de se ravitailler en eau. Le DNF a mis en place des circuits à sens unique pour permettre aux camions citernes des pompiers de se ravitailler en eau de façon permanente en circulant sur les chemins forestiers étroits.

    En ce qui concerne les dégâts subis, ils paraissent, selon les premières constatations, assez limités : en effet, les massifs forestiers productifs de la forêt communale de Waimes et de la forêt domaniale de l’Hertogenwald occidental ont pu être protégés du feu, seules quelques surfaces restreintes ont brûlé.

    La tourbière Haute active a été épargnée de justesse. La majeure partie de la superficie incendiée a été traversée par un feu courant. Ce type de feu n’a que peu d’impact sur la flore et ne devrait donc conduire qu’à des conséquences négatives mineures voire même positives pour certaines espèces. L’impact sera plus important dans les quelques zones, apparemment peu étendues, où la tourbe a brûlé sur plusieurs centimètres d’épaisseur. A ces endroits, la destruction de la tourbe et de la banque de graines pourrait avoir des conséquences sur la flore à venir.

    Au niveau de la faune, quelques animaux morts ont été observés mais on peut cependant supposer qu’en zone de feu courant, la grande majorité des animaux ont eu le temps de se réfugier dans le sol ou de s’échapper. Les oiseaux ont pu s’éloigner des sites et une seconde ponte est envisageable pour une bonne partie d’entre eux.

    L’impact global sur la biodiversité ne devrait donc pas être trop important mais un suivi devra être mis en place pour s’en assurer.

    Du côté répressif, il convient effectivement d'attendre les résultats de l'enquête menée par le Parquet. J'ai d’ores et déjà chargé l'administration de désigner un avocat, qui a introduit une déclaration de personne lésée au nom de la Wallonie et qui prendra connaissance du dossier répressif dès que possible. S'il apparaît que la responsabilité d'un tiers est engagée, cet avocat a également reçu pour mission d'entreprendre les démarches utiles pour une constitution de partie civile.

    Avant l’incendie, toutes les mesures préventives avaient été prises : les fanions rouges d’interdiction d’accès à la réserve naturelle étaient hissés depuis deux semaines, les services de surveillance étaient en place et les deux engins chenillés du DNF étaient prêts à intervenir au garage de Botrange. Des cartes d’accès à la forêt avec indication des points d’eau et des routes carrossables avaient été dressées et communiquées aux services d’incendie.

    En matière de prévention, il est évident que tout doit être mis en œuvre lors de période de sécheresse. C’est la raison pour laquelle, lors du WE de ce 7 et 8 mai, j’ai renforcé, sur toute la Wallonie, toutes les équipes dans les services extérieurs du DNF et de l’U.A.B. avec un appui spécifique d’un hélicoptère pour améliorer encore la surveillance et l’intervention rapide en cas de problème détecté. Cette prévention a été particulièrement efficace.