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Les tubes LED

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 598 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 18/05/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Suivant les échos de certaines communes, le remplacement de tubes néon par des tubes LED permettrait de réaliser une économie.
     
    500 tubes néon classiques (1.5 m) coûteraient par an 31.175 euros, soit 125.572 euros après 4 ans (remplacement de tubes compris).

    500 tubes LED auraient une consommation de 34.164 euros et un coût leasing de 35.272 euros  sur la même période de 4 ans.
     
    Soit un gain de +/- 55.000 euros et de 18.000 kg C02 sur une période de 4 ans.
     
    Ce qui est vrai dans le chef des communes, le sera d’autant plus dans le chef de l’administration wallonne.
     
    N’est-ce pas une piste à creuser pour le SPW et les OIP ?

    Peut-on estimer le gain en euros et en CO2 qu’une telle opération engendrerait ?
  • Réponse du 10/06/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    On trouve actuellement dans le commerce des tubes équipés de LEDs destinés à remplacer des vieux tubes TL (également appelés « tubes néon ») qui équipent bon nombre de bâtiments des secteurs domestique, tertiaire et industriel.

    De différentes tailles et de différentes puissances, ces tubes qui sont équipés des mêmes culots standards que les TL s'intègrent parfaitement (opération de rétrofit), moyennant la suppression du starter et du ballast existants, dans l'armature de départ et apportent les avantages suivants :
    - réduction de la consommation de l'ordre de 50% ;
    - durée de vie plus longue (mais fortement influencée par l'élévation de température de la jonction de la LED) et donc maintenance réduite;
    - absence de mercure ;
    - insensibilité au froid (contrairement aux TL), ce qui justifie pleinement leur utilisation dans des installations frigorifiques;
    - pas de dégagement thermique vers l'avant mais par contre, dégagement thermique important vers l'arrière qui doit absolument être contrôlé sous peine de réduire considérablement la durée de vie et le flux émis par les LEDs ;
    - amélioration du cos phi de l'installation d'éclairage.


    Ces produits sont en majorité fabriqués en Chine. Il est à noter que les grands constructeurs (Philips, Osram, Sylvania, ... ) n'en proposent pas dans leurs catalogues et préfèrent construire des armatures complètes initialement conçues pour des LEDs plutôt que des produits permettant de réaliser du rétrofit.

    Si ces produits LEDs peuvent être intéressants pour un usage domestique (lumière d'ambiance, mise en valeur d'objets, balisage, ... ), il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de les utiliser dans le tertiaire ou dans l'industrie qui sont des secteurs soumis à des normes strictes pour la protection des travailleurs.

    Le seul critère d'économie d'énergie n'est plus alors suffisant. En effet, la norme NBN-EN- 12464, actuellement en vigueur en Belgique, apporte des recommandations sur les niveaux d'éclairement à atteindre en fonction de tâches et de locaux bien déterminés. (1)

    Laborelec a effectué des tests sur les tubes LEDs rencontrés dans le commerce et les résultats de leurs mesures ont montré que' l'on obtient effectivement une économie d'énergie après remplacement, mais que le flux émis par le tube LEDs est de 35' à 50% moins élevé que le tube TL correspondant, entraînant une chute de l'éclairement sur le plan de travail éclairé ou de l'éclairage général.

    Le luminaire recevant le tube LED n'a en outre pas été développé pour celui-ci. La photométrie (répartition de la lumière) ne correspondra donc plus à la photométrie initiale. Il y a donc un risque de dégrader l'uniformité de l'éclairement ainsi que d'accentuer l'éblouissement.

    De plus, la conception initiale du luminaire ne permet pas d'évacuer l'important dégagement thermique arrière des tubes LEDs qui influence fortement leur durée de vie.

    Laborelec a ainsi pu constater que certains des tubes testés étaient bien loin des 30.000 voire 50.000 heures annoncées et que des chutes de flux importantes (jusqu'à 70%) étaient constatées parfois après seulement 4.000 heures de fonctionnement.

    Ensuite, comme l'on rajoute un composant qui n'est pas d'origine et qui a un impact sur le comportement électrique du luminaire, le marquage CE du luminaire n'est plus valable.

    Or le marquage CE est obligatoire sur tous les produits mis sur le marché européen, le fabricant du luminaire ou du composant certifiant par là que son produit est conforme aux exigences essentielles de sécurité.

    Il en est de même pour le marquage ENEC qui est un marquage commercial et volontaire (gage de qualité électromécanique) attribué par un organisme neutre qui vérifie si le produit est conforme aux normes de sécurité électrique et de fabrication existantes.

    A titre d'information, l'acceptation des dossiers de demandes de primes pour du relighting ou pour l'amélioration de l'efficience énergétique des installations d'éclairage est subordonnée à l'obligation du marquage ENEC pour les luminaires qui sont proposés.

    Pour ce qui concerne les bâtiments de la Wallonie, l'audit énergétique des bâtiments les plus importants du SPW, a mis en évidence que, à partir du milieu des, années 90, lors de la construction ou la rénovation de ses bâtiments, le SPW obligeait l'installation d'un éclairage de qualité doté d'une excellente efficacité énergétique.

    La technologie qui a été adoptée pour améliorer l'éclairage des bureaux consistait et consiste encore en des armatures équipées de tubes fluos TL5 (flux émis plus important et diamètre réduit permettant une meilleure gestion du flux), avec ballasts électroniques dimmables et optiques à haut rendement, le tout associé à une bonne gestion de l'éclairage.

    Ces technologies équipent 70 % des bâtiments actuels. Les 30 % restants, construits avant le milieu des années 90, sont en général équipés de tubes T8 ou T12 avec ballasts ferro­magnétiques. C'est dans ces bâtiments que devront se porter les efforts de rénovation de l'éclairage.

    En appliquant les technologies classiques précitées (TL5), on devrait pouvoir y faire baisser la consommation électrique de 50 à 70% tout en respectant les normes en vigueur.



    (1) Par exemple, l'éclairement moyen à maintenir pour bureaux (dactylographie, lecture, ...) = 500 lux; pour accueil = 300 lux; pour archives = 200 lux; ...