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Les zones potentielles pour accueillir des déchets radioactifs

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 835 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 18/05/2011
    • de KILIC Serdar
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La production de déchets est inhérente à l'activité nucléaire. La gestion de ces déchets demeure complexe et demande l'utilisation des techniques les plus efficaces. Ces déchets sont classés en trois types distincts : les déchets de faible et moyenne activité à courte vie ; les déchets de faible et moyenne activité à longue vie et les déchets de haute activité.

    Dans un avenir qui semble proche, on estime que nos centrales nucléaires auront produit plus de 80.000m³ de déchets, tous types confondus. Si la gestion des déchets de première catégorie est maîtrisée, les deux autres posent divers problèmes. Il faut leur trouver des solutions à long terme et les experts du monde entier se sont déjà prononcé quant à la solution la mieux adaptée : l’enfouissement dans des couches géologiques stables et étanches.

    Deux possibilités s’offraient à nous : le granit ou de profondes couches de sel.

    Pourtant, notre pays, qui est à la pointe de la gestion nucléaire, propose, avec la France, une nouvelle piste de stockage : l’argile.

    Ainsi, à Mol, pôle d’activité du CEN (Centre d’étude de l’énergie nucléaire), de nombreux chercheurs se sont penchés sur cette option. L’argile semble offrir des avantages non négligeables : il est fort stable, très peu perméable et, surtout, il offre une plasticité qui lui permet de réparer ses propres fissures après les travaux d’excavation. Enfin, pour couronner le tout, il permet de retenir les nucléides de longue durée de vie.

    Les expériences menées sur ce site ont pour but d’évaluer cette résistance dans le temps et le comportement de l’argile dans les siècles futurs, tant au niveau des températures qu’il doit subir que des mouvements de terrains qui s’opèrent.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu des contacts avec le Gouvernement fédéral pour définir des zones d'accueil en Wallonie ? Quelles sont les zones qui, réglementairement, pourraient accueillir ce type de déchet ?
  • Réponse du 07/07/2011
    • de HENRY Philippe

    La gestion des déchets radioactifs est une compétence fédérale, dévolue à l'ONDRAF, organisme . national des déchets radioactifs et matières fissiles enrichies, placée sous la tutelle des Ministres fédéraux de l'Energie et de l'Economie.

    En 2010, l'ONDRAF a élaboré un « Projet de Plan déchets pour la gestion à long terme des déchets conditionnés de haute activité et/ou de longue durée de vie » et l'a soumis à la consultation publique.

    Ce projet de plan comportait quelques lacunes - notamment sur la phase de refroidissement préalable au stockage définitif - et une série d'incertitude quant à l'impact environnemental de la solution préconisée, au niveau des réserves en eau, du gonflement du sol, des risques sismiques et de la réversibilité du stockage.

    L'enfouissement des déchets dans les couches géologiques n'est pas la seule option possible. S'il n'existe, à l'heure actuelle, aucun site d'entreposage de déchets hautement radioactifs en fonction dans le monde, les Etats-Unis ont décidé d'enfouir leurs déchets dans le granit, l’Allemagne dans les couches de sel, tandis que d'autres pays ont opté pour un stockage permanent en surface.

    Par rapport au stockage dans des couches géologiques en Belgique, le projet de plan permet d'y trouver des informations utiles:
    - le stockage de déchets radioactifs de haute activité et/ou de longue durée de vie dans du granit ou dans de profondes couches de sel est une option qui n'est pas pertinente dans le contexte géologique belge ;
    - l'ONDRAF préconise le stockage de ces déchets dans une couche d'argile non indurée à une profondeur de plusieurs centaines de mètres. Il propose comme option prioritaire la formation géologique de l'argile de Boom et comme option alternative la formation de l'argile yprésienne ;
    - les deux formations géologiques précitées ne sont pas présentes dans le sous-sol wallon, du moins pas aux profondeurs préconisées par l'ONDRAF ;
    - le projet de plan ne recensait pas encore de site potentiel de stockage mais, sur base des éléments précités, on peut déduire qu'il est peu probable qu'un tel site soit implanté en Wallonie.