Le travail après 65 ans
- Session : 2010-2011
- Année : 2011
- N° : 688 (2010-2011) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 20/05/2011
- de STOFFELS Edmund
- à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
Le SNI (Syndicat national des indépendants) informe que le nombre d'indépendants pensionnés qui continuent à travailler au-delà de 65 ans a doublé depuis les cinq dernières années.
Sur 920.000 indépendants pensionnés, 67.000 continuent à travailler - alors qu'ils ont pour un bon nombre d'entre eux déjà travaillé jusqu'à 65 ans. En effet, le taux d'emploi des 55-65 ans est - pour les indépendants - parfaitement dans les normes de ce qui est souhaité en la matière.
Pour la plupart de ceux qui continuent à travailler, c'est moins un choix mais plus une nécessité - vu le niveau faible de leur pension. Le SNI informe que 22 % des indépendants pensionnés touchent une pension inférieure à 500 euros/mois.
Ce qui, en termes de sécurité sociale, peut être vu comme une problématique, pourra être, en termes d'emploi et de mise à l'emploi, une opportunité à saisir.
Est-ce une piste qui mérite d'être creusée que de demander à ces indépendants qui continuent à travailler, alors qu'ils sont pensionnés, de conclure un stage d'apprentissage avec un jeune de plus de 18 ans (sans emploi, pendant qu'il reçoit des allocations d'attente), quitte à encourager ceci par une prime à l'embauche (comparable à celle qui existe déjà) ?
Réponse du 16/06/2011
- de ANTOINE André
L'honorable membre me propose de faire d'une contrainte - la nécessité pour 67.000 des 920.000 indépendants pensionnés de maintenir leur activité au-delà de 65 ans - une opportunité - celle de demander à ces indépendants d'accueillir dans le cadre d'un stage un jeune demandeur d'emploi percevant des allocations d'attente.
Du point de vue des jeunes, il est clair que toute mesure visant à leur permettre d'acquérir de l'expérience se doit d'être encouragée. Un stage après d'un indépendant de plus de 65 ans peut s'avérer bénéfique à plus d'un titre:
- d'une part, comme dans toute forme de stage, le jeune peut ainsi se confronter aux réalités de l'entreprise, développer les comportements professionnels requis et acquérir des connaissances et compétences liées au métier, en outre, en l'occurrence, au contact de personnes chevronnées;
- d'autre part, compte tenu du statut de l'activité, le jeune envisageant de devenir indépendant pourrait mettre ce type de stage à profit comme « essai-métier », en vue de tester sa capacité entrepreneuriale et d'éprouver concrètement son souhait de créer sa propre activité.
Si l'expérience s'avère concluante, le jeune pourrait:
- soit, s'il réunit les conditions requises pour s'installer (accès à la profession, diplôme en gestion, ... ), créer son activité voire, le cas échéant, envisager une reprise de l'activité de l'indépendant pensionné (ce qui diminuerait en outre le risque lié à ce type de démarche) ;
- soit entamer le parcours nécessaire afin de réunir les conditions requises.
Dès lors qu'il décide de créer son activité, le jeune pourra, dans certaines conditions, bénéficier des dispositifs d'aide en la matière, qu'il s'agisse:
- des structures d'accompagnement à l’auto-création d'activité ;
- des chèques-formation à la création d'entreprises ;
- ou du dispositif Airbag (incitant financier de 12.500 euros maximum sur une période de 2 ans).
Du point de vue des seniors, cette formule de stage permettrait, par exemple, à ceux-ci de bénéficier d'une aide dans leur travail, mais également de transmettre un savoir acquis tout au long d'une carrière, voire une activité qu'ils ont créée et qu'ils ont à cœur de voir perpétuée.
Cette proposition mérite certainement d'être creusée. Ceci étant, avant d'envisager toute mesure incitative en la matière, il s'agira de sonder les indépendants eux-mêmes, de manière à s'assurer de la praticabilité de la proposition et de garantir l'attractivité de la mesure pour l'entreprise d'accueil.