/

La gestion des ressources en eau

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 868 (2010-2011) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/05/2011
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    En Europe, la Wallonie fait partie des régions qui exploitent intensivement leurs ressources en eau. Nous devons donc veiller à préserver au mieux sa qualité. Mais la qualité de nos ressources en eau ne dépend pas uniquement du niveau de pollution de celle-ci. En effet, avec le réchauffement climatique, la gestion des ressources en eau doit être une préoccupation majeure. Il s’agit donc de mettre en adéquation, et ce de manière durable, les besoins en eau et les ressources disponibles. Dans ce cadre, la directive 2000/60/CE oblige les Etats membres à faire en sorte que leurs masses d’eau souterraine atteignent le bon état quantitatif, soit l’équilibre entre les prélèvements et la recharge.

    Dans quelle mesure, notre Région atteint-elle les objectifs de la directive 2000/60/CE ?

    Quelles sont les mesures concrètes mises en œuvre pour ce faire ?

    En 2008, la nappe des calcaires du Tournaisis était en très mauvais état… Où en est-elle aujourd’hui ?

    Quelles sont les mesures mises en œuvre pour améliorer cette situation et quand pouvons-nous espérer un retour à la normal ?
  • Réponse du 23/09/2011
    • de HENRY Philippe

    Lors de l’établissement de l’état des 33 masses d’eau souterraine en 2008, 32 ont été déclarées en bon état quantitatif, et une seule en mauvais état quantitatif : les calcaires du Tournaisis (RWE060).

    Parmi ces 32 masses d’eau, quatre sont classées à risque quantitatif dont deux avec tendance à la détérioration.



    Code masse d’eau dénomination Risque quantitatif Tendance à la
    détérioration
    RWM011 Calcaires du bassin de la
    Meuse – bord nord oui non

    RWM012 Calcaires du bassin de la
    Meuse – bord sud oui non

    RWM021 Calcaires et grès du Condroz oui oui

    RWE013 Calcaires de Peruwelz –
    Ath – Soignies oui oui

    Le risque est de ne pas conserver ce bon état quantitatif à l’horizon 2015. Il s’agit pour ces quatre masses d’eau d’un risque local lié à l’exploitation de carrières sous le niveau des nappes. Les futurs plans de gestion contiendront une série de mesures qui permettront de préserver ou d’atteindre le bon état quantitatif en 2015. Il est évident qu’une des principales mesures liées à l’industrie extractive sera d’augmenter la valorisation des eaux d’exhaure pour la distribution publique.

    Cas des calcaires du Tournaisis

    Il convient de préciser en préambule la distinction fondamentale existant entre la « masse d’eau » (unité de gestion au sens de la DCE) et la « nappe d’eau » souterraine (eau contenue dans l’entièreté de l’aquifère). La masse d’eau des calcaires du Tournaisis (dont il est vraisemblablement question ici) ne couvre qu’une petite partie de la nappe des calcaires carbonifères. Ses eaux sont partagées entre la Région wallonne, la France et la Région flamande.

    Cette masse d’eau des calcaires du Tournaisis a effectivement été classée en mauvais état quantitatif (et non en très mauvais état, classe en l’occurrence inexistante) lors de l’état des lieux réalisé pour la DCE en 2008.
    Toutefois, l’écart au bon état a été jugé faible.

    De plus, l’objectif de bon état a été programmé pour 2015, en tenant compte uniquement des mesures déjà mises en œuvres.

    Ce classement en mauvais état reste par conséquent tout à fait relatif et devrait même être revu en tenant compte de l’évolution actuelle de la piézométrie et des connaissances.

    Depuis la fin des années 90, la nappe, du moins dans la zone surexploitée du Tournaisis, a amorcé une remontée attribuée, d’une part à une réduction coordonnée des prélèvements en Belgique, et d’autre part à une réduction des prélèvements en France suite à la fermeture de nombreuses industries. Cette remontée avait déjà été identifiée avant 2008, mais avec une plus grande incertitude sur l’évolution qui allait suivre.

    Les mesures liées à cette question de la ressource ont surtout consisté en l’amélioration du suivi piézométrique et de la connaissance de la nappe.

    Un réseau piézométrique avec mesures automatisées télétransmises, permettant la consultation en temps réel de l’évolution de la nappe, vient d’être mis en place.

    Une étude financée par INTERREG (projet SCALDWIN) vise actuellement à apporter une meilleure connaissance du fonctionnement hydrogéologique de la nappe, en tentant notamment de la modéliser, en collaboration avec les partenaires français et flamands.

    En conclusion, la masse d’eau des calcaires carbonifères du Tournaisis est actuellement en équilibre mais il faut cependant veiller à :
    * améliorer la connaissance du fonctionnement hydrodynamique de la nappe dans son ensemble ;
    * mieux contrôler l’impact éventuel, à long terme, des prélèvements dans la zone de recharge ;
    * mieux coordonner la gestion (en ce compris la surveillance) de la nappe avec les partenaires voisins la France et la Région flamande.