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L'avenir de la filière forêt-bois résineux en Wallonie

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 542 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 24/05/2011
    • de TROTTA Graziana
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Après l'eau, le bois représente la deuxième richesses naturelle de la Wallonie. Recouvrant un tiers du territoire de notre Région, ce capital vert représente un atout à la fois économique (15.000 emplois en Wallonie, 6.500 entreprises et indépendants et un chiffre d'affaires annuel d'environ 4,5 milliards d'euros), écologique et touristique puisque nos forêts sont appréciées par les touristes et les randonneurs.

    On peut se réjouir du fait que la superficie de la forêt wallonne croît à un rythme régulier d'environ 0,4 % par an et que le secteur se porte globalement bien. Ainsi, par exemple, on observe que la production de bois sciés résineux en Wallonie a presque quadruplé en vingt ans.

    Afin de conserver une filière forêt-bois performante et faire face aux défis du secteur, notre Région participe au projet « Regiowood », partenariat transfrontalier mené avec le Grand-Duché de Luxembourg, la Lorraine et la Rhénanie-Palatinat.

    C'est dans ce cadre que le secteur s'interroge notamment sur l'avenir du bois résineux dans nos contrées, dans la mesure où l'on se dirige vers une surexploitation et une pénurie futures.

    Par conséquent, Monsieur le Ministre peut-il me faire part de la situation précise du secteur du résineux dans nos contrées ? Comment a évolué la superficie de bois résineux dans notre Région ces vingt dernières années ?

    Pour faire face à cette situation, quelles sont les initiatives développées et soutenues par le gouvernement ? Quelles sont les actions nouvelles menées pour mobiliser la petite propriété forestière dans notre Région ?

    Il me revient notamment qu'une sensibilisation des petits propriétaires privés est en cours afin de les persuader d'exploiter une partie de leur patrimoine. Monsieur le Ministre peut-il me préciser à cet égard la superficie de la forêt wallonne qui appartient à des propriétaires privés ?

    On sait que les petits propriétaires forestiers sont les plus nombreux en Wallonie et que leur identification s'avère peu aisée. Comment s'opère dès lors cette dernière ? Enfin, ceux-ci sont-ils par la même occasion sensibilisés à la certification du bois ? Cela me semble important si ces propriétaires se lancent en effet dans l'exploitation de tout ou partie de leur patrimoine.
  • Réponse du 10/06/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Sur base des données les plus récentes de l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie, les peuplements résineux occupent actuellement 223.250 ha soit 46,6% des surfaces productives alors qu’au début des années 1980, s’étendant sur 247.650 ha, ils constituaient 49,9% des forêts productives.

    Il n'y a pas lieu de craindre une surexploitation pour nos forêts bénéficiant du régime forestier. En effet, les plans d'aménagements planifient les récoltes dans l'espace et dans le temps, de manière à assurer une récolte équilibrée. Ainsi, au cours des dernières années ; la récolte des bois résineux, correspondant à l'accroissement de la forêt, représente 1 150 000 m³ de bois. En ce qui concerne la forêt privée, le Nouveau Code forestier prévoit différentes mesures qui garantissent la possibilité de maintenir à long terme la production de bois résineux.

    Ceci étant, au cours des 10 dernières années, suite à l’amélioration de la gestion durable de notre patrimoine forestier, la production par hectare a augmenté. Nous constatons donc un maintien des quantités de bois résineux délivrés sur le marché à partir de nos forêts.
    Ces quantités sont encore susceptibles d'augmenter de l'ordre de 10 à 15 % suite à l'amélioration de la génétique forestière et des méthodes sylvicoles.

    Les propriétés de moins de 5 ha représentent une surface globale estimée de 30 % par rapport à la surface totale de la forêt privée.

    Je suis persuadé que la mobilisation de la petite propriété forestière privée ne pourra être réalisée qu’à l’aide d’un ensemble de mesures. Parmi celles-ci, on peut citer un accès facile aux informations se rapportant directement aux propriétés telles la disponibilité des plans cadastraux, des cartes topographiques et des sols, des coordonnées des intervenants comme les experts et techniciens forestiers, les entrepreneurs et les exploitants. Un service d’appui à la petite propriété forestière privée serait donc bien utile pour l’organisation de ventes groupées et de bourse foncière. Il est prévu de créer ce service au sein du futur Office économique du bois.