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L'efficience de l'éolien

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 624 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 26/05/2011
    • de BORSUS Willy
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Les opposants à l’éolien on shore développe une thèse suivant laquelle les éoliennes installées en Wallonie ne tournent que très peu de temps pour pouvoir être une source d’énergie réellement verte. Ils avancent une production moyenne de l’ordre de 20 % du temps. Qu’en est-il ?

    Monsieur le Ministre peut-il préciser sa position sur le sujet ? A partir de quels taux de production, une éolienne est efficiente (par rapport aux octrois de CV, au caractère structurant de la production, …) ?

    La CWAPE ne remet pas d’avis dans le cadre de la procédure des permis uniques pour les parcs éoliens. Seule l’étude d’incidences évalue les hypothèses de production. Est-ce suffisant ? La CWAPE a-t-elle un rôle plus accru à jouer en ce sens en vue d’accroître l’efficience des nouveaux parcs éoliens ?
  • Réponse du 20/06/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Un ensemble de paramètres caractérise une éolienne, dont sa puissance maximale, aussi appelée puissance nominale. Lorsqu'on parle d'une éolienne de 2 MW, il s'agit d'une éolienne dont la puissance maximale technique est de 2 MW. En pratique, la puissance qu'elle livre instantanément variera (en fonction de la vitesse du vent) de quelques kW à 2 MW.

    La Commission Wallonne pour l'Energie (CWaPE) calcule, sur la base des données de production électrique dont-elle dispose, le taux de charge moyen de l'éolien de puissance en Wallonie à 25%. Ceci ne signifie pas que les éoliennes tournent 25% du temps; elles tournent en réalité entre 80 et 90% du temps, mais à des vitesses de rotation variables, en fonction de la vitesse du vent. Si on ramène l'énergie produite annuellement à la puissance nominale (maximale) de l'éolienne, on arrive à un chiffre de 2200 heures/an environ de fonctionnement à pleine puissance équivalente. C'est ce chiffre qui est rapporté sur le nombre d'heures qui composent une année (8760 heures), de manière à obtenir le taux de charge.

    A noter que ces 25% de taux de charge, correspondant à près de 2 200 heures à puissance nominale équivalente par an, restent une moyenne et peuvent donc varier de parc en parc (le taux oscille entre 23 et 28% en Wallonie).

    Le taux de charge d'un parc éolien, combiné au soutien à la production par le mécanisme des certificats verts ainsi que par les aides régionales et fédérales, détermine la rentabilité d'un projet. Considérant les engagements financiers des banques, très attentives à la rentabilité des projets qu'elles financent, dans les parcs éoliens wallons, on peut en déduire qu'un taux de charge moyen de 25%, assorti des mesures de soutien actuellement en place, permet aux exploitants de parcs éoliens de dégager une rentabilité suffisante.

    Il pourrait être intéressant de confronter les productibles annoncés dans les demandes de permis avec les productibles réalisés par les différents parcs en fonction. Néanmoins, l'énergie du vent pouvant parfois varier de 25% d'une année à l'autre, plusieurs années sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions objectives sur la fiabilité des prévisions de productible.

    Le soutien aux projets éoliens par le mécanisme des certificats verts fait l'objet d'une révision tous les 3 ans, sur proposition de la CWaPE. Sur la base d'une série d'hypothèses telles que le coût d'investissement moyen, la valeur de revente de l'électricité produite, ainsi que le taux de charge moyen, la CWaPE propose au Ministre de l'Energie un facteur 'k' de réduction du taux d'octroi de certificats verts par MWh produit, de la 11e à la 15e année d'octroi de certificats verts. Cette proposition doit permettre de garantir aux projets éoliens un niveau de soutien correspondant à un taux de rentabilité raisonnable. Ce dernier fait également l'objet d'une actualisation tous les 3 ans par le Ministre de l'Energie, sur proposition de la CWaPE.

    Par contre, la CWaPE n'a pas comme rôle dans ses missions de juger de la qualité de chaque projet éolien pris individuellement. Dans le cadre de la procédure des permis uniques, le département de l'Aménagement du Territoire remet un avis sur tous les aspects relatifs à l'aménagement du territoire. Par ailleurs, le département de l'énergie et du bâtiment durable remet également un avis, sur tous les aspects énergétiques du projet. On peut notamment citer:
    - l'exploitation optimale du gisement (la covisibilité et l'extention du parc dans le futur) ;
    - l'étude de l'effet de parc (effet de sillage), accompagnée de l'étude de vent détaillée ;
    - l'impact énergétique du projet (la puissance de la machine de chaque éolienne, le nombre de machines et le bridage).