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Le parrainage d'une colonie d'abeilles

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 553 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 26/05/2011
    • de KILIC Serdar
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La surmortalité des abeilles est un sujet très préoccupant sur lequel la Wallonie travaille et investit depuis de nombreuses années.

    Récemment, l'ONU a publié un rapport qui, une fois de plus, nous met en garde contre les conséquences dramatiques de la baisse du nombre d'abeilles. Sur les 100 types de récoltes qui fournissent 90 % des aliments mondiaux, plus de 70 % sont pollinisées par les abeilles.

    Dernièrement, j’ai été particulièrement séduit par une initiative menée par un professeur de l’ULg. Ce dernier ne connaissait rien aux abeilles et s’est lancé dans une petite formation avant d’accueillir chez lui, au fond de son jardin, deux ruches de 80.000 individus chacune. Et le paysage, dans son quartier, s’en est vu revitalisé. Imaginez, ces 160.000 abeilles pollinisent quelque 6 millions de fleurs sur un rayon de 3 km autour de la ruche. Ce simple geste peut donc avoir de très grandes conséquences positives.

    Mais ce n’est pas tout. Ce professeur s’est lancé dans un système de proposition de parrainage de colonies d’abeilles. Sa société propose à des sociétés belges de financer la gestion d’une ruche par un apiculteur. En retour, l’entreprise tire un bénéfice écologique en termes d’image et peut même, accessoirement, récolter leur propre miel. Et ce système fonctionne très bien.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu vent de cette initiative ? Comment l'inscrire dans une stratégie globale de lutte contre la surmortalité des abeilles ?

    De plus, aujourd'hui, Monsieur le Ministre connaît exactement le nombre de communes qui vont s'inscrire dans le projet « Maya ». Parmi celles-ci, y a-t-il des communes essentiellement urbaines ? En effet, on sait qu'à Paris, avec le soutien des autorités locales, des ruches ont été placées en ville. Ce système est-il transposable chez nous ?

    Hélas, la méconnaissance et la peur de l'abeille peuvent être un frein au développement de ce type d'initiative. A ce sujet, ne serait-il pas intéressant d’investir dans une campagne de sensibilisation, non seulement au respect de ces insectes, mais aussi à l’accueil d’une ruche chez soi ? Nous pourrions envisager pour cela une information et une orientation vers des formateurs capables de dispenser les informations nécessaires pour se lancer dans cette entreprise ?
  • Réponse du 16/06/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Je me réjouis des initiatives en faveur des abeilles que l'honorable membre mentionne et qui s'inscrivent dans la dynamique initiée aujourd'hui à travers le plan Maya.

    Pour ce qui concerne la multiplication des ruches sur le territoire wallon, j'ai pris une initiative en ce sens en soutenant la formation des jeunes apiculteurs. Concrètement, près de 350.000 euros ont été octroyés aux centres de formations en apiculture, appelés « ruchers-écoles » et au CARI (Centre Apicole de Recherche et d’Informations). Ces formations en apiculture sont suivies par environ 500 personnes par an.

    De plus, pour aider les apiculteurs nouvellement formés, j'ai décidé de soutenir le lancement de leur activité apicole en leur offrant une partie du matériel nécessaire à leur installation. Un budget de 70.000 euros est réservé pour mettre à disposition de chaque apiculteur une ruche et une reine au terme de leur formation.

    Au travers du Plan MAYA, les apiculteurs seront soutenus par les communes qui se sont engagées.

    * Une campagne de sensibilisation à l’Abeille sera organisée chaque année dans ces communes Maya
    * Une rencontre annuelle des élus et du personnel communal concerné, avec les apiculteurs, ruchers écoles, et associations impliquées dans la défense des abeilles et/ou insectes butineurs sera organisée.
    * Les sites communaux où les apiculteurs de la commune pourraient déposer des ruches seront inventorié.
    Ces démarches devraient non seulement faciliter l'admission des abeilles au sein des espaces habités, voire urbanisés, mais également inciter les citoyens à rendre leurs parcelles privées accueillantes pour les butineurs.

    Sur 159 communes ayant signé la charte plan Maya, nous retrouvons entre autres toutes les grandes villes wallonnes : Liège, Namur, Charleroi, Mons, Tournai, Verviers…

    La brochure « semaine de l'arbre 2011 » publié par le Service Public de Wallonie à mon initiative sera consacrée cette année aux mellifères et aux insectes butineurs. On y trouvera toutes les informations nécessaires pour faire accepter les abeilles par le grand public.